Votre avis sur Turning Gate ?

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Publiée le 22 avril 2020
Turning Gate est encore une fois un vrai beau film. On suit encore une fois un artiste, un acteur, dont le premier film a bidé et qui accepte l'invitation d'un ami à venir lui rendre visite... Et là on deux parties distinctes, puisqu'il va rencontrer deux femmes, ainsi chaque femme a en gros la moitié du film qui lui est consacrée (enfin une moitié consacré à leur relation avec le héros pour être plus exact) et les deux parties vont résonner entre elles comme ça peut être le cas dans d'autres films de Hong Sang-soo au découpage scénaristique plus marqué (la vierge mise à nu par ses prétendants, In another country...)

Et je dois dire que je suis séduit. Séduit par le film, séduit, comme le héros, par ces deux jeunes femmes qui reconnaissent l'acteur et qui entreprennent un petit numéro de charme plus ou moins innocemment. Et c'est ça qui est intriguant dans le film, de voir comment deux relations avec deux femmes différentes mais qui toutes les deux avaient un peu le béguin pour lui peuvent évoluer, se ressembler, mais aussi différer.

Puis, comme souvent chez Hong Sang-soo on ne prive pas le spectateur de l'amertume des relations humaines en général et des relations amoureuses en particulier. Et c'est de là que va naître en partie la beauté du film, nous ne sommes pas une relation idyllique, il y a des non-dits, des promesses non-tenues... Le tout sublimé par la mise en scène de Hong Sang-soo qui commence déjà à faire durer ses plans fixes afin de retranscrire l'intégralité (ou presque) d'une conversation (du moins déjà plus que dans La vierge...). Il naît de son cinéma une sorte de beauté de la banalité, il n'est jamais poseur, mais on a toujours, par exemple, de jolies ruelles qui sont filmées donnant juste envie, nous aussi, d'arpenter ces rues, de prendre le ferry pour aller voir cette fameuse "Turning Gate". Malgré la mélancolie certaine qui peut se dégager de certaines scènes, on sent que l'univers qui nous est peint est agréable.

En somme, j'aime encore une fois la vision des relations amoureuses présentée par Hong Sang-soo, où de belles coïncidences ne font pas nécessairement les belles histoires et surtout il n'oublie pas que ces relations peuvent également être très amères. C'est la force de son cinéma, ici les personnages passent par différents états, états que l'on peut comprendre, il y a une réelle empathie qui se développe.
0,5
Publiée le 17 novembre 2016
Toujours sans intérêt ! Le scénario est toujours le même : un homme médiocre drague une femme qui lui plait et finalement couche avec elle, sans lendemain. Dans ce film, il y a 2 scènes de sexe autour desquelles Hong Sang-soo brode une histoire médiocre. Est-ce là le cinéma ?
4,0
Publiée le 12 décembre 2020
Ce quatrième film de Hong Sang-Soo suit la trilogie initiale qui fit connaître le cinéaste coréen en France, et marque la mise en place des grands thèmes que HSS va ensuite développer durant toute sa carrière.

Nous avons donc ici des hommes qui cherchent l'amour, des femmes séduisantes et insaisissables, un simulacre d'amitié, des phrases qui se répètent dans la bouche de plusieurs personnages, des scènes de beuverie et de restaurant, des allusions sexuelles directes, des artistes plus ou moins ratés, des coïncidences, des situations qui rendent mal à l'aise, des défauts de mémoire, des objets symboles et un récit en deux parties.

Les seuls éléments vraiment nouveaux qui apparaîtront dans la suite de la filmographie de Hong Sang-Soo seront les déformations de la trame temporelle de la narration, complètement inexistantes ici.

Dans ce film fondateur de la grande période classique du coréen, on suit la trajectoire d'un beau personnage masculin, Gyung-Soo, qui promène sa grande carcasse dans la campagne coréenne : une vraie curiosité pour le coup, puisque Séoul est le théâtre habituel utilisé par HSS. Il rend visite à un ex-ami, couche avec la petite copine de celui-ci qui le manipule, rencontre ensuite une fille avec qui il était au collège et dont il ne souvient plus, en tombe amoureux, et se fait larguer.

On voit que tout cela n'est pas très gai, et l'acteur Kim Sang-Kyung interprète à merveille ce pauvre gars à la fois maladroit et poète (très jolie scène où il écrit une déclaration posée dans la rue à l'aide d'un kaki).

Turning Gate est une très bonne introduction à l'univers de Hong Sang-Soo, donnant à voir à la fois l'incroyable habileté du réalisateur à saisir les plus petits mouvements de l'âme, et sa capacité à parfois égarer le spectateur dans les méandres de plans plus ou moins utiles. Le film est à cet égard remarquablement long pour un HSS (1h55) : il semble rempli à ras bord des intentions de son réalisateur.
4,0
Publiée le 14 décembre 2017
"Turning Gate", revu quinze ans après sa sortie sur les écrans français où il avait été plutôt bien reçu, au moins par la frange de cinéphile qui s'intéressait à ce "genre de cinéma", est indéniablement le film le plus fort émotionnellement - à date - de Hong Sang-Soo, qui, s'il délaisse temporairement les dispositifs conceptuels dont il est coutumier, accorde à son histoire et à ses personnages une attention totale, s'approchant au plus près de la vérité de leurs relations. Certes, cette préoccupation envers les relations à sens unique entre protagonistes éméchés et hébétés se colore parfois d'un humour et d'un charme que l'on qualifierait peut-être de rohmerien, si ce n'était la frontalité de l'acte sexuel et une indicible brutalité dans les rapports sentimentaux, voire humains en général. "Turning Gate" reste heureusement d'une jolie légèreté, et ne sombre pas dans le pathos malgré les déchirements amoureux qu'il enregistre… Mais le film ne relâche pas pour autant son intensité aigüe : ce souci des micro-détails de la vie intime de ses protagonistes (comme toujours chez Hong Sang-Soo filmés à la juste distance) désemparés au milieu de ces "Love Streams" cassavetiens, réunissant passé et présent par la grâce d'un scénario faussement simple, nous bouleverse régulièrement. Avant de nous abandonner, emplis d'un ravissement presque douloureux.
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