Les Traqués de l’an 2000 c’est trois films en un ! Un film camp de concentration, avec tortures, humiliations… un film survival avec une traque style chasse à l’homme, et enfin un film de guerre, avec une grosse baston généralisée entre les méchants, les gentils, sur fond de bombardement aérien style retour au Vietnam.
Du coup, c’est sûr, on ne s’ennuie pas trop avec ce film ! On ne reste jamais trop longtemps sur quelque chose. Le rythme est bon, c’est violent, c’est radical, c’est généreux, avec des idées parfois burlesques, des passages gores, et une absence d’humour salutaire ! Si la première partie est relativement moyenne, ne changeant pas franchement des films de naziploitation classique, s’avérant même un peu tiède, en revanche la deuxième partie est une chasse à l’homme de qualité, intense, avec de vrais moments de bravoure et pas mal de scènes sanglantes efficaces. La dernière partie est une sorte de cerise sur le gâteau, généreux, haut en couleurs, avec un bombardement à la Platoon en moins friqué ! Honnêtement Les Traqués de l’an 2000 n’est rien d’autre qu’une petite série musclée sans prétention, mais dans son genre ça fonctionne bien. Un plaisir coupable qui plaira à l’amateur.
Sur la forme Trenchard-Smith a tourné dans un cadre naturel intéressant, ce qui permet quand même de beaux paysages. Maintenant il ne faudra pas être très exigeant pour le reste. Le camp c’est trois tentes dans le désert, les figurants ne sont pas bien nombreux, les effets horrifiques sont nettement artisanaux et certains sont même assez rigolos finalement ! Quant au réalisateur s’il emballe honorablement certains passages, notamment le final plutôt bien fait, dans l’ensemble il n’était pas, à ses débuts, bien plus talentueux que dans le reste de sa carrière. Il y a de la générosité, mais le produit n’est pas assez bien fichu pour ressembler à autre chose qu’une série B fauchée, ce qu’elle est, et c’est dommage.
Le casting est emmené par des figures assez anonymes du cinéma. Pour moi un acteur se démarque : Roger Ward. Un méchant géant et moustachu charismatique très bien vu dans son rôle et qui phagocyte toutes les scènes où il apparait, montrant une conviction en méchant tortionnaire assez réjouissante ! Coté gentil c’est plus tiède, malgré la présence d’un Steve Railsback, récurrent des séries B musclées. Olivia Hussey assure le quota charme, car il faut savoir le film cherche aussi à offrir quelques bonnes scènes sexy, spécialement dans la première partie du film avec une caméra voyeuriste qui se glisse dans les douches ! Quelle coquine !
Bon, Les Traqués de l’an 2000 c’est du pur cinéma roublard et racoleur qu’on peut considérer comme une série B d’exploitation type. Il n’en reste pas moins que sa radicalité et sa générosité en fond un film appréciable, qui se laisse voir avec un plaisir, mais vraiment un plaisir coupable ! 3