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mistermyster
59 abonnés
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3,5
Publiée le 29 septembre 2013
Cela nous fait penser à Hitchcock, dans son traitement, dans l'ambiance, mais cela ne doit pas nous faire oublier que c'est Max Ophuls qui signe ce film noir. Une intrigue traitée de manière dramatique, toute l'ambiance confère au film un aspect dur et réaliste, un pur joyau, à découvrir.
Une mère de famille en charge de ses deux enfants pendant que son époux est en mission à Berlin doit faire face à la puberté envahissante de sa fille qui s'est amourachée d'un gigolo trafiquant d'arts. Elle subit un premier chantage qui se solde par la mort accidentelle du maître chanteur. Pour protéger sa fille, elle fait disparaître le cadavre. Entre alors en scène James Mason qui avec son complice entend profiter de la situation. La jeune mère pourtant pleine de ressources doit faire face aux ennuis qui s'accumulent. L'originalité de ce film rondement mené par un Max Ophüls tout à la fin de sa période américaine, tient dans le changement d'attitude de James Mason qui tombe amoureux de cette mère courage qu'il sent bien seule. Malgré le peu de moyens alloués à Ophüls, la photographie est superbe et donne une certaine noblesse à un film somme toute assez naïf et peu crédible dans son propos.
Une passion impossible, un crime, une rançon : tous les ingrédients d'un bon film noir. Avec James Mason parfait dans le rôle du rédempté-rédempteur. A savourer comme on savoure un petit verre en terrasse.
James Mason, habitué aux rôles ambigus, campe dans Les Désemparés un maître chanteur scrupuleux. Les passions déclenchent une fois de plus le fil dramatique dans un film de Max Ophüls. L'amour d'une mère éloigne les questions gênantes quant à la responsabilité éventuelle du meurtre déclencheur. Un très beau noir et blanc signé Burnett Guffey (Le Violent, Tant qu'il y aura des hommes) étouffe les personnages. Seule issue possible, le sacrifice rédempteur.
Quatrième et dernier film de la période américaine de Max Ophüls, Les Désemparés est un film noir dans la plus pure tradition hollywoodienne, à l’intrigue charpentée, à la montée dramatique assurée et au final coup de poing. James Mason donne une composition intéressante d’un personnage ambivalent et torturé par ses sentiments. Quant à Joan Bennett, elle s’inscrit dans la lignée des femmes « ophülsiennes », courageuse et lucide, prête à se sacrifier pour ceux qu’elle aime. La caméra d’Ophüls est comme toujours pertinente et légère, l’atmosphère est bien rendue. Un très bon film.
13 955 abonnés
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3,0
Publiée le 5 juin 2011
Beaucoup mieux que "Caught", ce bon film noir hollywoodien de Max Ophuls relate l'histoire d'une mère de famille qui vit avec ses deux enfants dans un magnifique cottage en Californie! A cause d'une entrevue mortelle et pour dèfendre sa fille, cette mère que joue Joan Bennett devient la proie d'un maître chanteur avec lequel s'ètablie d'ètranges relations! La localisation dans le Sud de la Californie et le talent impressionnant de la moue boudeuse Joan Bennett (on se demande si cette comèdienne a dèjà souri dans la vie ?) lui apporte de surcroît une atmosphère sombre et envoûtante! Le film - où les espaces sont très clos, où la lumière est belle et digne d'un film noir de la grande èpoque, où la mise en scène est soignèe (notamment les scènes de plage) et où James Mason excelle une fois de plus - donne un ensemble de qualitès caractèristiques du style d'Ophuls! Pas mal du tout...
Loin de constituer le vieux film des années 1940 barbant, les désemparés est plutôt un sympathique film noir emmené par de brillants acteurs… Il est vrai que certains éléments ont mal vieilli (ah, la bonne vielle fausse empoignade à la fin), il est aussi vrai que c’est un peu court. Mais on retiendra surtout l’impression d’être ici à un point d’origine du cinéma, ce disant qu’on a déjà vu ce scénario là quelque part tout en ne se souvenant pas où. Sans être un chef d’œuvre incontestable, on a ici affaire à un film agréable qui a malheureusement un peu trop sombré dans l'oubli…
Si le film est court Ophüls parvient a dressé le portrait de 2 personnages opposés mais qui vont malgré tout former un lien ; bonne intrigue pour ce polar noir qui aurait gagné à être plus nerveux mais Les Désemparés s'avère une bonne surprise.
Un film injustement méconnu dans la carrière du cinéaste. Si le style habituel (longs mouvements de caméras, action qui se passe au début du XXème siècle,...) de Max Ophüls n'est ici à aucun instant visible, le film ne fait pas tâche dans sa carrière. Au contraire, la façon dont il mis en exergue l'ambiguïté de ses personnages est magistrale (on est incapable de savoir qui manipule qui dans ce film et les sentiments entre les deux personnages principaux sont inexplicables) et rend captivant de bout en bout ce brillant film du genre. Joan Bennett arrive à faire sortir toute la sensualité dont elle est capable tout en étant très convaincante en mère de famille et James Mason est prodigieux dans le rôle d'un escroc minable mais au final chevaleresque. Sans être un chef d'oeuvre, je peux prétendre que "Les Désemparés" est sans conteste le film noir le plus étrange et le plus ambigu que j'ai vu. Il mérite largement le détour