Pulsions cannibales, aussi appelé Virus cannibale, n’est pas à confondre avec Virus cannibale, son homonyme réalisé par Vincent Dawn, c’est-à-dire Bruno Mattei ! Ici, c’est Antonio Margheriti qui s’y colle, et son film est un métrage sanglant plutôt efficace, même si on sent nettement qu’on est dans de la série B italienne type.
Le métrage séduit par son efficacité, c’est clair. Rythme percutant, action solide, petit côté racoleur un peu malsain, scènes gores bien présentes, le film de Margheriti en donne pour son argent ! On attend du cinéma d’horreur dynamique, et c’est ce qu’on a, avec une histoire pas toujours très crédible, mais qui a le mérite de tenir en haleine, et d’avoir une approche assez originale des cannibales ! La jungle est urbaine, et surtout les évolutions du héros sont intéressantes et surprenantes. La partie centrale est peut-être un peu en-dessous, mais dans l’ensemble Pulsions cannibales c’est de la bonne série B punchie qui plaira aux amateurs du genre.
Néanmoins je dois saluer aussi le jeu de John Saxon. C’est à peu près le seul acteur qui se démarque dans le film, au milieu d’interprètes secondaires pas forcément mauvais mais assez fades, qui ne laisse pas de gros souvenirs. En revanche Saxon est vraiment investi, il apporte un volume évident à son personnage, surtout dans la première partie où je l’ai trouvé très fort pour rendre les troubles de son personnage. C’est un atout certain du métrage, et ce n’est pas pour rien je crois qu’il est si présent à l’écran.
Sur la forme Pulsions cannibales retient l’attention par la mise en scène très spéciale de Margheriti. Fouillée, réfléchie, on sent que ce n’est pas uniquement due au hasard ou à de l’artisanat de base, le réalisateur soigne ses effets et offre à la fois des scènes horrifiques très bien conduites et qui font souvent mal, et beaucoup de rythme. Sa caméra est alerte, et avec peu de choses il offre de bons moments d’action (le début en est une preuve assez évidente). A noter aussi une solide bande son, ce qui compense un peu la relative pauvreté visuelle du métrage, qui visiblement n’avait pas des cents et des milles. Des effets gores bien sanglants, mais pas en surdose, c’est très bien.
Pulsions cannibales s’avère être une petite surprise sympathique du genre. Nettement en-deçà des références du genre, probablement par un côté plus classique, un style plus « américain » qui surprend moins, et aussi par un ensemble moins radical, Pulsions cannibales n’en reste pas moins une série B tout à fait recommandable, violentes comme il faut. 3.5