Adapté d’une pièce de théâtre, La Chouette et le Pussycat en a conservé une bonne partie du style. Le métrage est extrêmement dialogué et se déroule quasi-exclusivement dans des lieux clos, ou ça parle parfois pendant très longtemps. Je ne suis pas spécialement adepte de ce genre de films qui reste avant tout du théâtre, mais, le film peut quand même compter sur certains atouts, à commencer par son très bon duo d’acteurs, et surtout une excellente Barbra Streisand. Bien avant Julia Roberts, elle transcende ce rôle de prostituée/actrice x. Revêtu d’une improbable lingerie quasiment tout le long du film, elle impose son personnage et parvient à le rendre éminemment sympathique. Face à elle, George Segal s’emploie à incarner un écrivain raté, grincheux, mais pas si méchant au fond ! Il est très bien dans son rôle acariâtre et ronchon, mais faut avouer que Streisand pique la vedette dans ce film qui repose quasi-exclusivement sur ce duo de charme.
Formellement, le film est donc, comme je le disais, très théâtral par ses décors, sa mise en scène. Le film manque un peu d’air, on a parfois l’impression de tourner en rond comme un hamster dans sa roue, et ce, même au sein des maisons où finalement on ne circule pas tellement de pièce en pièce. On a un décor, des dialogues, et l’on devine le découpage de la pièce d’origine. Pour moi c’est assez frustrant, et ce, même si le film s’autorise quelques excentricités (dans les costumes notamment) et est doté d’une agréable bande son.
Quant au scénario, je suis là aussi partagé. D’un côté, il y a des scènes drôles et des moments touchants, mais de l’autre, le film reste extrêmement bavard et il vire souvent à l’hystérie agaçante, car les deux personnages, bien sûr, entre souvent en conflit avant de se rabibocher. Il en résulte des passages criards, et le procédé est un peu trop employé au fil du film. Il est assez délicat d’adapter une pièce de théâtre au cinéma, car dans une pièce, le côté artificiel, exagéré, les conflictualités vaudevillesques fonctionnent mieux, sont plus acceptables, là, en film, ça passe moins bien et l’ensemble, sans être désagréable à suivre, n’arrive pas non plus à s’élever très haut dans le genre romantique qu’il caresse.
En conclusion, La Chouette et le pussycat se laissera surtout apprécier pour l’abattage de ses deux très bons comédiens, et même de l’excellente Barbra Streisand, et pour quelques situations cocasses comme seules les années 70 pouvaient y penser. Amusant, mais mineur. 3