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Christianm75
7 abonnés
229 critiques
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3,0
Publiée le 29 février 2016
Alan Rudolph parvient à dépeindre avec talent le destin croisé de trois personnages à l'équilibre instable.Son film baigné dans une atmosphère presque onirique ou il est parfois agréable d'aller se perdre.Peut-être aurait t'il pu insuffler un peu plus de caractère à son oeuvre,mais Choose Me n'en est pas mois un film sympa à la fois tendre et fragile.
Alan Rudolph possède un univers bien particulier qu’il a mené à son apothéose avec l’aide de ses deux acteurs fétiches (Keith Carradine et Geneviève Bujold) dans deux films très ancrés dans le style visuel de leur époque. Comme dans « Wanda’s Café », Rudolph nous décrit avec une tendresse qui lui est propre, l’univers d’adultes au mitan de leur vie qui ont du mal à se situer, semblant un peu perdus sentimentalement. On ne reviendra pas sur le style "clipesque" très eighties du film auquel on peut être réfractaire pour son manque de réalisme mais qui convient parfaitement au ton onirique et distancié voulu par Rudolph. Par un amusant stratagème, les personnages de « Choose me » se choisissent sans vraiment se connaître et tissent entre eux des liens parallèles s’en en avoir eux-mêmes connaissance. Cette figure de style scénaristique amène bien des quiproquos qui permettent à l’histoire de progresser et aux personnages de se révéler à eux-mêmes. Ainsi des scènes assez drôles nous sont offertes entre Patrick Bauchau et Keith Carradine qui se croisent trois fois de suite dans des situations cocasses, en concurrence pour des partenaires féminines identiques. On sent tout au long du film que Rudolph a beaucoup de tendresse pour ses personnages et qu’au fond rien de vraiment grave ne pourra leur arriver. Les méchants ne sont pas réellement mauvais et tout finit par s’arranger grâce à l’amour et à la dérision. La façon dont est filmée Geneviève Bujold dans les deux films précités montre la vision très particulière que pouvait avoir Rudolph de cette femme enfant qu’il a bien du mal à doter d’une véritable sexualité. Le passage à l’âge adulte se fait difficilement chez Rudolph qui se complait à faire de ses trentenaires de grands adolescents attardés refusant l’entrée dans la maturité. Une maturité qui signifie peut-être pour Rudolph une stagnation, amorce du déclin. En tout cas ce parti pris donne de très jolis films emprunts de nostalgie et de poésie. Au spectateur de décider s’il se laisse emporter ou non. A noter la présence de la magnifique et trop rare Lesley Ann Warren qui pour le coup par son sex-appeal affirmé tranche avec la diaphane Geneviève Bujold