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    Les Parapluies de Cherbourg
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    orsantone
    orsantone

    2 abonnés 20 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 janvier 2016
    Il est de bon ton de dénigrer ce film, un peu kitsch parce que Demy poussa l'audace jusqu'à assortir les robes des femmes aux tapisseries colorées.
    OK OK.
    Mais comment parler de mièvrerie devant une histoire universelle ?
    Et comment ne pas reconnaître la virtuosité de Michel Legrand.
    Un film révolutionnaire à l'époque (longtemps refusé par les producteurs), mais qui garde toute sa force tant son sujet et son traitement sont impeccables.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 16 janvier 2016
    Un réel plaisir de voir ressortir en salles ce petit bijou, plein de tendresse, d'humour, de poésie, d'émotion. Un modèle du genre, incontestablement.
    I'm A Rocket Man
    I'm A Rocket Man

    284 abonnés 3 113 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 décembre 2015
    Mon avis est mitigé sur ce film ! Je trouve l'intrigue du film passionnante et déchirante et je me suis ému plus d'une fois devant la tragique romance entre Guy et Geneviève mais malheureusement la niaiserie des paroles et l'omniprésence du chant (même si c'est le principe je le sais bien !) m'ont gêné ! J'aurais mille fois plus apprécié si il y avait eu un mélange dialogues/chansons comme dans les Demoiselles de Rochefort ! Dommage car le fond du film est bouleversant ! Un merveilleux moment de cinéma tout de même !
    NoSerious Man
    NoSerious Man

    181 abonnés 178 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 22 février 2019
    "Les Parapluies de Cherbourg". Rien ne me prédestinait à obtenir une telle vision du cinéma avec ce film.
    Celui qui m'y a réellement initié et qui m'a démontré ce qu'était un travail propre, une innovante création artistique, un poème en prose filmique. Effectivement, on a rarement réalisé un film entièrement chanté et qui puisse aussi magistralement faire rire qu'émouvoir. Ainsi, je vais effectuer un petit retour sur ce film qui, malgré plus d'une vingtaine de visionnages et d'écoutes, continue à me chambouler, voire presque me faire pleurer. L'histoire prend place en 1957, deux jeunes amants, Guy, garagiste, et Geneviève, s'aiment passionnément, et rien sur Terre ne peut les séparer. Cependant, la mère veuve de Geneviève, Mme Emery, voit d'un mauvais oeil cet amour qu'elle juge trop sommaire, et surtout à cette idée de mariage. Toute préparation s'interromp le jour ou Guy reçoit une feuille de route, réclamant son régiment en Algérie, durant la guerre pour une durée deux ans. Effondrée par l'absence de son amant mais persuadée de la possibilité de son retour, Geneviève se retrouve soumise aux charmes du jeune diamantaire Roland Cassard, un homme qu'elle ne désire pas tandis que sa mère tombe sous son charme. C'est l'occasion pour celle-ci d'essayer de faire oublier la relation qu'elle juge impossible entre sa fille et l'homme qu'elle aime, ainsi que pour régler ses problèmes d'argent puisque le magasin est surchargé d'impôts. Geneviève est ainsi exposer au dilemme, choisir entre garder fidélité à son passé ou tourner la page. "Les Parapluies de Cherbourg", comédie musicale culte et universelle mais aujourd'hui quelque peu ignorée, porte en elle un grand nombre de thèmes: on y parle de la famille à travers une relation mère/fils et surtout d'une relation amoureuse impossible entre deux jeunes gens, nous y retrouvons le thème de la guerre et ses conséquences... Et c'est surtout l'histoire d'une intense et tendre passion amoureuse, celle d'un couple qui s'aimait, se déchirait, se séparait, se retrouvait. Une sorte de réécriture moderne des oeuvres de Madame de Lafayette sur les désordres de la
    guerre mêlés aux affaires amoureux de jeunes personnages innocents, mais confrontés aux dures lois de la vie. Ce qui est remarquable dans un premier temps, c'est la sobriété du film. Jacques Demy n'en rajoute pas des tonnes et ça a renforcé l'impact qu'a eu le film sur moi: le film réussit sincèrement à émouvoir, et, personnellement, jusqu'aux larmes. Nombre de mes plus beaux moments cinématographiques se retrouvent dans "Les Parapluies": ce sont des petites scènes mais pourtant magnifiques, comme chez la tante de Guy, Elise ou même la scène à la station-service (précédant la scène finale du film). C'est tendre, beau et sobre. "Je n'aime pas l'opéra, le ciné c'est mieux", et bam ! Dès la première séquence, Demy met en garde les spectateurs tentés de voir en ce film quelque chose d'autre que du cinéma, on s'attend donc d'emblée à un expérience singulière et qui marquera une profonde évolution dans ce genre cinématographique. Ce film est une fourmilière à émotions, de moments marquants reflettant si habilement les contraintes auxquels on se retrouve tous exposés dans la vie. Nous sommes tous retenus par les mémoires et la place encombrante des obligations qui salissent notre bonheur. spoiler: Notamment, lors des passages dans lesquels Guy est confronté à son passé: lorsqu'il est de retour à Cherbourg et qu'il découvre que le magasin est fermé, c'est en quelque sorte comme si sa bien-aimée lui avait définitivement fermé l'accès à son coeur, donc le forçant à renoncer à son amour. Par la suite, les séquences du garage puis au café, suivies par la mort de sa tante Elise, vont les convaincre à faire une croix sur son passé pour se concentrer sur le présent.
    On y ressent toute la nostalgie, toute la mélancolie qui enrobe le film. C'est un film qui nous fait réfléchir, sur la reconquête de soi, et des autres. A la fin, j'ai senti comme une volonté des deux personnages à faire la paix avec le passé sans lui courir après pour espérer y changer quelque chose. "Les Parapluies" est aussi une oeuvre qui illustre parfaitement les relations humaines, leurs joies, leurs déceptions, leurs tristesses, leurs doutes.
    Jacques Demy, également scénariste du film, dresse une véritable galerie de personnages ; La mère de Geneviève est surprotectrice, et voit sa fille comme une enfant immature incapable de faire des choix. De plus, elle se sert de son mariage pour régler ses problèmes financiers, ce qui rappelle typiquement les ordres dynastiques du XVème siècle forçant deux jeunes gens ne se connaissant pas à cohabiter, et ce pour satisfaire de banales affaires d'argent. spoiler: Néanmoins, face aux prises de liberté de sa fille, le personnage va subir une lente évolution puisqu'elle constate que Geneviève ne peut chasser Guy de son esprit.
    Geneviève sert de relecture des personnages de princesse qui ont agrémenté les romans historiques d'il y a plusieurs siècles, elle souhaite s'émanciper en tant que femme et devenir indépendante de sa mère et de tout ce qu'elle lui impose. Guy, avant son départ en Algérie, est un personnage naïf, dynamique et assez enfantin. Son expérience en guerre d'Algérie va lui faire subir une profonde transformation ou son présent cohabite avec le passé ; tout ce qui a fait de lui un homme heureux à un temps va se changer en de douloureux souvenirs, faisant de lui une âme perdue et taciturne. Quant à Roland Cassard, on peut le percevoir comme un élément perturbateur et un sauveur, parce qu'il souhaite épouser Geneviève, dont il est tombé amoureux dès le premier regard, ce qui va provoquer des désordres dans sa vie sentimentale. Enfin, visuellement "Les Parapluies" est une claque. Jacques Demy nous offre une mise en scène appliquée et une photographie somptueuse. C'est d'un coloré hypnotique qui se déroule au fin fond de la Normandie dans des paysages très typés années 1950 qui m'ont envoûté du début à la fin. Les couleurs sont vives et offrent une sensation conforme aux humeurs des personnages, nous voici donc embarqués en plein coeur de l'intrigue dès le début avec une valse de parapluies, séquence de générique. Le film est court, l'histoire avant doucement, mais les 20 premières minutes sont quasiment joyeuses et c'est assez prenant. Je me suis identifié à ces personnages, je croyais à leur histoire pourtant assez classique, le papier et leur écriture étant juste remarquables.
    Nino Castelnuovo ("Rocco et ses frères") et Marc Michel ("Le Trou" de Becker, autre bijou français des années 60 à
    découvrir) effectue très certainement leur meilleure performance, deux qui étaient plutôt habitués aux seconds rôles.
    Catherine Deneuve, alors âgée de 21 ans durant le tournage, est brillante, et mignonne sous l'apparence de cette
    adolescente touchante par ses nombreuses décisions qui aident l'histoire à avancer d'un cran (c'est par ailleurs ce
    rôle qui la prédestine à une brillante carrière). L'interprétation est globalement de haute qualité. Bien-sûr il y a les longues tirades du séducteur Roland Cassard, belles, confiantes et sobres. Peut-être est-ce mon amour encore grandissant pour ce film qui pardonne l'aspect "kitsch" que lui reproche certains internautes. Il s'agit du film d'une époque, révolue certes, mais qu'on peut toujours identifier de nos jours. "Les Parapluies de Cherbourg", c'est aussi le film qui comporte la plus belle scène de dialogues, et la plus belle scène de retrouvailles que j'ai pu voir au cinéma. La séquence finale, accompagnée par la magnifique musique de Michel Legrand ; spoiler: Elle présente juste deux personnages qui se recroisent, au pur hasard, qui se retrouvent face à leur vie passée.
    Elle dure bien 5 minutes mais on ne peut décrocher une seule seconde. Les larmes me sont montées, cette scène est magnifique. A l'image du film d'ailleurs mais c'est à ce moment-là que j'ai pris une grande baffe émotionnelle. Comme quoi il ne suffit pas de grand chose pour percuter l'âme. "Les Parapluies de Cherbourg" est un film artistiquement très accompli, un véritable tourbillon d'émotions impliquant des personnages tout aussi étonnants qu'attachants. Une oeuvre intensément poétique, un véritable miroir de notre état d'âme, un film qui aborde la vie et les rapports humains avec finesse et subtilité. Puisque ce film, qui m'a touché de nombreuses fois en plein coeur et que je ne saurais trop recommander, est retrouvé en n°1 des "Films de ma vie".
    maxime ...
    maxime ...

    240 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 décembre 2017
    J'ai toujours quelques préjugés avec les comédies musicales en général, j'ai pourtant fortement apprécié Wide Side Story il y'a de cela quelques jours et je me décide donc à voir Les Parapluies de Cherbourg, Palme d'or 1964. J'ai un vague souvenir de Lola qui à ce jour est le seul long métrage de Jacques Demy dont j'ai pris connaissance. Je débute ce film avec une double appréhensions ... Je suis vite rassuré, la magie se repend très vite notamment grâce aux charmes des comédiens et à la musique de Michel Legrand. Catherine Deneuve et Nino Castelnuovo sont déchirants l'un et l'autre, l'affection qu'ils se portent surgit tout de suite et la séparation est très douloureuse. Cette fin contrastante entre le paysage de carte poste et féerique et la dureté de la séquence est abordé d'une manière assez singulière et entre dans l'histoire du cinéma ! Je réajuste donc mes hésitations, une découverte plus approfondis de la filmographie de Demy serait d'ailleurs une nécessité.
    Maxime S
    Maxime S

    14 abonnés 28 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 mars 2015
    Un film qu'il faut voir plusieurs fois.
    La première, on peut trouver le propos ou la forme un peu cucu. Toutes les répliques sont chantées, ce qui est rare au cinéma, et les décors sont très colorés, ce qui confère une atmosphère très édulcorée au film. La deuxième et les fois suivantes, on apprivoise peu à peu ce langage musical particulier et on est ému et affecté par le malheur de Geneviève et de Guy, on se laisse porter par la mélodie... et on pleure. Plusieurs fois.
    Sans doute le film le plus touchant de Jacques Demy.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 7 février 2015
    Un film magnifique qui me laisse encore rêveur sur les capacités du cinéma français à une époque oubliée. Les chansons sont magnifiques et l'orchestration de Michel Legrand est inoubliable, plusieurs morceaux sont quasiment un exploit vocal particulièrement ardu même pour des grande voix classiques. Il est dommage que certains comédiens ait été doublés pour les chants, alors que ceux qui leur prétaient leurs voix auraient été très bons. J'aurais personnellement préféré voir la superbe Danielle Licari, actrice et véritable chanteuse classique, dans le rôle de Geneviève, plutôt que Catherine Deneuve, doublée. Le charme du film en aurait été que plus magique.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 147 abonnés 5 132 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 janvier 2015
    Une merveille de cinéma. Une superbe œuvre subtile et tellement belle. Car ici c'est bien la beauté qui compte. L'histoire, les acteurs, la romance, le malheur, la musique, l'émotion. Quelle splendeur, et quel déchirement sur le quai de la gare. Un critique un jour de 2014 disait qu'on pouvait critiquer les films selon les scènes d'adieu sur les quais de gare. Ici on a la note maximale possible
    christine D.
    christine D.

    30 abonnés 52 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 9 janvier 2015
    Si au moins la musique était bonne, Ce film a quand même réussi l'exploit de faire croire à toute une génération de cinéphiles que mièvrerie et poésie, c'était la même chose. La guimauve, chez le confiseur, je veux bien, au cinéma, j'évite !
    Françoise P.
    Françoise P.

    4 abonnés 106 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 novembre 2014
    Comédie sentimentale réussie.
    Les débuts prometteurs de Catherine Deneuve.
    Film musical dont Demy avait la recette.
     Kurosawa
    Kurosawa

    583 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 septembre 2014
    Avec "Les Parapluies de Cherbourg", Jacques Demy transcende une histoire simple par une mise en scène originale et audacieuse. Cette singularité est en partie représentée par les décors du film, qui valent surtout pour les couleurs qui les composent, irréalistes et qui créent donc un décalage avec le contexte historique traité (la guerre d'Algérie). Mais la dimension formelle est également en parfaite adéquation avec les sentiments des personnages, ces derniers étant merveilleusement accompagnés par la musique poignante de Michel Legrand. On pardonne une légère baisse de rythme dans la deuxième partie du film pour saluer la vision lyrique de l'amour, la précision des dialogues et surtout du choix des mots et enfin une interprétation souvent bouleversante. On ne peut donc que ressortir émerveillé devant ce choc émotionnel perpétuellement inventif.
    Max Rss
    Max Rss

    197 abonnés 1 767 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 5 septembre 2014
    Je ne dis pas le contraire, « Les parapluies de Cherbourg » était sans aucun doute un film très original pour son époque, donc sortant des sentiers battus tracés par les comédies musicales traditionnelles. Mais en 2014, ce film de Jacques Demy est quasiment impossible à regarder à moins d’être dans super bonnes conditions ou d’avoir quatre grammes de pinard dans chaque bras. Pour moi, ces « Parapluies de Cherbourg » ont pris la forme d’une vraie torture, d’un chemin de croix. Déjà que je n’aime pas les comédies musicales, là ça m’a vacciné pour un sacré bout de temps. Je crois que j’aurais préféré me rouler nu dans un champ d’orties ou me frotter le dos contre des cactus. En dehors d’un kitsch des feux de Dieu, d’une niaiserie abominable ou d’une histoire aussi creuse, je crois que ce sont les dialogues qui m’ont agacé le plus. Déjà parce qu’ils sont d’une pauvreté hallucinante et en plus parce qu’ils sont chantés tout le long du film. Je ne sais pas si vous imaginez le résultat que ça peut donner ! Un petit exemple: Je t’aime - ne pars pas - je ne pourrai pas vivre sans toi - mon amour je t’aime ne me quitte pas ! Des dialogues comme ça, prononcés de façon normale foutent déjà la migraine, alors quand c’est chanté, c’est encore pire. C’est comme si on vous écrasait la cervelle dans un étau. Bon j’extrapole un peu, mais on est pas loin de ça quand même. Quant à la musique, elle vaut pas un sou, et pourtant elle est signée Michel Legrand. Et Michel Legrand, c’est pas n’importe qui. Mais là elle vaut rien. Et en plus, elle est tellement omniprésente qu’elle finit par taper sur le système. Je ne dirai rien en ce qui concerne les acteurs, je dirai rien, car je risquerai d’avoir la main lourde, très lourde. Je vais pas y aller par quatre chemins, « Les parapluies de Cherbourg », c’est pas pour moi. Je zappe.
    Bardon de Kater
    Bardon de Kater

    14 abonnés 67 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 12 janvier 2015
    Le moins que l'on puisse demander à un film musical, c'est de s'articuler autour d'une musique intéressante. Or force est de constater qu'on est loin du compte, je sais très bien que le choix de dialogues intégralement "chanté" (si on peut appeler ça chanter) est un choix délibéré, le problème est donc de se demander si ce choix était judicieux, et je suis de ceux qui pense qu'il ne l'était pas. Si on y ajoute la vacuité du propos, il ne reste pas grand chose. Certains y ont vu de la poésie là ou je n'ai vue que mièvrerie. Que ce film ait connu un triomphe critique et populaire en 1963 constitue (avec le Big Bang) l'une des plus grosses énigmes de l'univers.
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    396 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 août 2015
    Réhabilitation totale, je me souviens encore du premier visionnage de ce film au lycée en cours d'option cinéma, ça doit bien remonter à 14 ans, bien entendu en tant que cherbourgeois (Lycée Millet Rpz) on ne pouvait passer à côté de cette œuvre, qui plus est récompensée par la Palme d'Or à Cannes en 1964.
    Et sincèrement ce fut pénible, ce genre d'histoire d'amour ne me touchais sans doute pas à l'époque, de plus voir des personnages chanter leurs dialogues laissait place à un certain ridicule, d'ailleurs à peine sorti de la séance impossible de ne pas subir cet effet rétroactif de se parler en fredonnant les mélodies du film, et croyez moi ça use.
    Ces Parapluies de Cherbourg m'ont donc toujours laissé un goût amer, un sorte d'incompréhension stylistique, un cinéma qui n'était pas fait pour moi. Du moins jusqu'à ce second visionnage, autant dire que je l'ai totalement redécouvert.

    Dès le générique d'introduction le jeu s'installe avec ce ballet de parapluies colorés, l'invitation à la fantaisie de la mise en scène qui ne nous quittera plus, ou presque. Guy bosse dans un garage, Geneviève tiens une petite boutique avec sa mère, ils s'aiment, ils sont jeunes, ils sont beaux, ils ont l'avenir devant eux, mais de l'autre côté des quais la guerre d'Algérie connait ses premières heures et vont fragiliser le ciment frais de cette relation idyllique et aventureuse. Guy est réformé et doit partir en laissant sa belle en proie au doute face à l'insistance de sa mère pour lui trouver un meilleur parti, Geneviève finie par céder à l'évidence de ce temps qui ne peut être rattrapé, elle épouse Cassard, un bijoutier, et quitte Cherbourg.

    Bien sûr l'élément principal et la pierre angulaire de cette œuvre est son rythme et sa musicalité, Jacques Demy fait appel à Michel Legrand en s'inspirant directement des comédies musicales hollywoodiennes telles que Chantons sous la pluie, les tons sont multiples, du jazzy à l'orchestral pour souligner et sublimer les séquences en leur donnant panache et émotion. Autant l'aspect peut résolument choquer au début du film mais l'accoutumance se fait assez vite, la barrière de la demi heure passée l'enchainement garde une excellente fluidité et n'entache en rien la narration, bien au contraire. L'histoire en elle même est d'ailleurs plutôt banale au premier abord, un couple déchiré par la guerre s'en suivant l'ambiguïté des sentiments amoureux, l'attente, l'incertitude, le déchirement puis la substitution et les remords reminiscents, cependant la beauté se fait dans l'instantané par la justesse du parti pris artistique. C'est le véritable tour de force du film, rendre une romance classique en tout point singulière.

    Mais les Parapluies de Cherbourg ne s'arrêtent pas qu'aux mélodies et au rythme, car le cadre et l'esthétisme demeurent hautement étudiés pour rendre un contenu formel hors pair en adéquation avec le fond tragique du couple et des éléments qui les entourent, les mouvements et axes de caméras sont chorégraphiés au millimètre. Sans compter une interprétation ne flirtant à aucun moment dans l'exagération théâtrale alors que tout semble l'indiquer, Catherine Deneuve du haut de ses 20 ans en est la révélation, un véritable petit bonbon doué d'autant de fragilité que de gaité, elle est lumineuse et très touchante. L'ennui et la lassitude ne se font jamais ressentir, l'émotion prend à la gorge jusqu'à l'ultime chapitre du retour de Guy et ce final extrêmement émouvant, une belle leçon de vie, de sa réalité, de son fatalisme mais aussi de sa seconde chance, la neige se recouvrant sur Cherbourg laisse place à la plénitude et l'absolution des regrets.

    Oui ce visionnage fut une excellente petite claque dans ma face de jeune-vieux, l'eau coule sous les ponts et le cinéma garde bien des secrets qu'il faut savoir redécouvrir et apprécier comme il se doit, se laisser aller aux douces et entrainantes notes des Parapluies, c'est beau ...

    PS : Par contre Cherbourg c'est moche en vrai (et ça a bien changé évidemment).
    MemoryCard64
    MemoryCard64

    42 abonnés 375 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 juillet 2014
    Réaliser un film entièrement chanté, voila le pari un peu fou de Jacques Demy. Il est donc évident que si vous êtes allergique aux comédies musicales, celle-ci vous donnera de l’urticaire, malgré ses qualités. Si au début cela est très déstabilisant, on finit par s'y habituer, malgré les quelques moment où cela ne passe pas du tout (les personnages sonnent très faux quand ils se disent au revoir). Le film aborde le thème de la séparation à travers la Guerre d'Algérie, ce qui est assez osé pour l'époque. Là où les autres comédies musicales auraient exposé les sentiments des deux jeunes amoureux de manière déchirante avec des chansons remplies de pathos, Jacques Demy se focalise sur le quotidien de Geneviève au magasin de parapluies de sa mère. Et cette situation permet de révéler beaucoup plus de choses : l'attente de nouvelles, la pression familiale, les normes de la société française des années 50... D'un autre côté les chansons ne donnent pas de rythme au film, qui aurait bien besoin d'un petit coup de fouet par moments. Le thème musical qui revient assez souvent ne suffit pas, bien qu'il soit joli. Les décors et les costumes sont remplis de couleurs mais elles sont légèrement éteintes ce qui rappelle les tableaux au pastel. La pluie a aussi un rôle important, elle donne un ton a mi-chemin entre la joie et la mélancolie à l'ensemble. on sent la fraîcheur qu'elle apporte rien qu'en regardant le film. La fin n'est ni heureuse ni triste, il s'agit juste du prolongement logique de l'histoire de ces deux amoureux. Film ambitieux pour son époque, Les Parapluies de Cherbourg est un classique à voir un dimanche pluvieux.
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