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    Les Parapluies de Cherbourg
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    158 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 8 août 2017
    C’est un chef d’œuvre incontournable du cinéma français avec une histoire remarquable, des musiques splendides, une mise en scène originale et audacieuse, des décors magnifiques, des couleurs d'une beauté sans égale et des acteurs excellents.
    Eselce
    Eselce

    1 222 abonnés 4 238 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 1 mars 2017
    Chanté tout du long avec une petite musique d'ambiance, de la déco et des tenues colorées, le tout se déroulant dans les années 60 et révélant la belle Catherine Deneuve. Aujourd'hui, 50 ans ont passé et il est difficile de tenir tout le film à écouter les acteurs chanter pendant 1h20 sans que la musique ne se coupe. Loin d'être kitch, l'histoire reste simple et poétique, adéquat aux années 60 et bien réalisé. A replacer dans son époque, autrement, il vieillit mal et demande de gros efforts pour aller au bout (Chanter non stop, c'est dur !)
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 17 février 2017
    Quand le chant fait le contexte, chaque rime devient ainsi une effusion amoureuse. Un film en "chanté". Excellent!
    Attigus R. Rosh
    Attigus R. Rosh

    165 abonnés 2 428 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 27 janvier 2017
    Les Parapluies de Cherbourg est un film absolument insupportable.
    J'admets très aisément l'originalité de la mise en scène. Les films complètement chantés, c'est un style spécial, auquel je dois être particulièrement allergique.
    Je trouve que ce genre hybride entre le film à dialogues et la comédie musicale ne rend pas du tout. D'une part, parce qu'en voulant mettre en musique tous les dialogues, ça rend assez moche, car ce ne sont pas vraiment des chansons mais plutôt des acteurs « chantonnant » des propos assez banals. Ensuite, parce qu'en conséquence, les acteurs ne jouent pas vraiment très bien puisqu'ils sont tellement focalisés à essayer de chantonner leurs lignes de dialogue sur un fond musical. Et enfin, parce qu'en choisissant ce registre, il n'y a pas vraiment de chansons, mais plutôt un fond musical peu convaincant (genre musique d'ascenseur) qui dure 1h30.
    J'en pouvais déjà plus au bout de cinq minutes. Autant vous dire qu'à partir d'une demi-heure, je commençais à être victime de pulsions meurtrières. Ce film rend complètement neurasthénique.
    Pour combler le tout, l'histoire est (sans surprise) mièvre au possible.
    Les acteurs font du mieux qu'ils peuvent, mais c'est vrai que la tâche est difficile pour eux.
    Je ne met pas 0,5 étoile parce que c'est plus une affaire de goût que de qualité du film, mais ce film fut une vraie torture pour moi.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 841 abonnés 3 958 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 janvier 2017
    J'ai regardé ça en pensant vraiment détester, parce que bon à part Lola je n'aime pas Demy, ça m'ennuie tellement... D'ailleurs je ne me souviens pas vraiment de Lola, ça remonte à pas mal d'années maintenant mais on retrouve un personne, alors je suis content ! Je trouve ça vraiment chouette de raconter la suite de l'histoire d'un personnage dans un autre film sans forcément qu'il soit au centre, d'avoir des personnages qui traversent l’œuvre d'un réalisateur.

    Et donc je me disais que si je n'aime pas celui-ci je ne verrai plus aucun Demy et j'allais sans doute me focaliser sur des réalisateurs que j'aime, tant qu'à faire... Et là c'est la claque absolue, sans doute parce que je pensais détester, que j'avais oublié que c'était l'un des films entièrement chanté de Demy, mais j'ai été bouleversé comme je n'ai pas été bouleversé depuis une éternité.

    Je reprochais aux Demoiselles de Rochefort de ne pas être assez tragique, d'être une sorte de truc où l'on voit le destin partout qui fait tout pour que tout soit harmonieux au possible et ça s’insupportait... mais ici, c'est pratiquement l'inverse, ça a beau être chanté tout le temps, il n'y a pas de réelle harmonie, pas de chorégraphies bien symétriques qui me rebutent plus qu'autre chose... juste le tragique des relations humaines et du temps qui passe... D'ailleurs j'ai l'impression que les seuls moments où les paroles riment (à vérifier) et créent ce sentiment de complétude, de perfection et d'harmonie c'est lorsque les personnages sont dans une certaine harmonie, qu'ils sont ensemble, qu'ils pensent à la même chose, qu'ils sont dans le même état d'esprit...

    Quelque part le film m'a rappelé Splendor in the Grass mais en bien, c'est un schéma que j'adore également dans Au Hasard Balthazar, un couple qui semble parfait, qui s'aime fort, avec des scènes de toute beauté, la tête de Deneuve lorsqu'elle voit, lorsqu'elle parle de son amant c'est juste sublime... il n'y a pas de tricherie, c'est d'une pureté... puis ce couple est séparé et il se retrouve, mais le temps a passé... C'est simple comme tout, mais c'est tellement beau et vrai, ça nous arrive à tous... être heureux avec une personne, se séparer pour une raison ou une autre et se rendre compte que nos vies ont pris des chemins différents et que finalement l'amour vécu ne reste plus qu'un souvenir et un souvenir qu'on n'aime peut-être pas se remémorer parce qu'on est passé à autre chose...

    Je trouve le film tellement juste dans tout ce qu'il raconte, Deneuve qui voit petit à petit le souvenir de son amant s'effacer au profit d'une photo qu'elle a de lui, tout ce dont elle se souvient de lui c'est cette photo prise bien après leur séparation... Mais aussi Guy retrouvant sa tante Élise qui peut à présent mourir... comme tous les petits vieux qui tentent de s'accrocher jusqu'à que le fils prodigue soit de retour pour leur dire au revoir... Ou encore le retour de Deneuve à Cherbourg où elle dit qu'elle n'est pas venue ici depuis son mariage... Je trouve ça terrible de quitter un lieu sans retour de la sorte...

    J'adore la mise en scène du film, très vive, quasiment toujours en mouvement tout en réussissant à capter des moments incroyablement vrais comme la tête de Madeleine lors du retour de l'homme qu'elle aime, mais finalement ce qui m'a le plus marqué se sont les quelques plans fixes sur le visage de Deneuve, notamment un absolument terrifiant où ils tirent les rois et elle dit à l'homme qu'elle n'aime pas "vous êtes mon roi" avec un air totalement froid et désabusé...

    Et si au début de la dernière scène je pensais que c'était trop, que cette rencontre n'était pas nécessaire le déroulement de la scène, son amertume ont fait que j'ai adoré et que je me suis retrouvé avec un trou à la place du cœur.

    De manière globale d'ailleurs c'est un film qui vise tellement juste dans tout ce qu'il dit, dans tout ce qu'il montre qu'il m'a fait profondément du mal qu'il a creusé une sorte de gouffre en moi qui m'a dévasté. Le film m'a retourné, ému aux larmes à plusieurs reprises, parce que si la structure est connue, l'exécution est réellement parfaite parce qu'il y a une alchimie totale dans ce couple durant le tout début du film que ça ne rend la chute que plus belle et plus tragique tout en gagnant en puissance. Surtout que Demy n'en fait jamais trop, notamment sur le final qui est vraiment sobre... L'une des plus belle preuve de cet amour au début c'est Deneuve qui aime l'odeur de l'essence sur l'homme quel aime... c'est tellement simple, mais ça veut tout dire...

    Bref, c'est un film absolument sublime et le pire dans tout ça, c'est que je n'aime même pas les chansons...
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 8 janvier 2017
    Quelle merveille! Je viens de revoir ce film pour la seconde fois, et je suis toujours aussi ému. Les couleurs sont magnifiques, les acteurs merveilleux. Il faut se laisser porter par l'histoire, et l'on oublie que le film est chanté. Ne reste qu'à profiter de ce merveilleux moment de cinéma. Sans doute un des films qui me fait le plus pleurer, par identification: quiconque a vécu un amour contrarié comprendra la profondeur des sentiments qu'il inspire.
    Yannickcinéphile
    Yannickcinéphile

    2 116 abonnés 4 228 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 janvier 2017
    Les Parapluies de Cherbourg est un des classiques de Jacques Demy. Un film frais et coloré bien dans l’esprit du réalisateur, qui ravira les amateurs, mais qui n’a pas la perfection formelle de Peau d’âne par exemple.
    En fait, le souci c’est le choix de livrer un film entièrement chanté. Pourquoi pas, mais dans ce cas-là, le mieux est aussi de vraiment offrir un film chanté, pas simplement un métrage où chacun dit ses répliques sur un air musical. Par exemple l’absence de rimes, au moins de temps à autre, le vers libre, et le côté très prosaïque des phrases dites fait qu’il n’y a jamais, comme dans une vraie comédie musicale digne de ce nom, des chansons marquantes, des passages qui restent ancrés dans l’esprit à l’instar de certaines chansons de Peau d’âne. Finalement, par le tout musical, Les Parapluies de Cherbourg, et en dépit d’une bande son soignée s’affaiblit ne mettant jamais en valeur de passages chantés.
    L’histoire de son côté est assez basique, un quatuor d’amoureux, mais Demy parvient à transcender son sujet par son rythme, son allégresse, et son partie pris qui n’est pas celui d’une comédie romantique totalement happy. Il y a des sentiments contrastés, et la joie le dispute parfois à une certaine mélancolie, notamment dans le final, lorsque l’on sait le cheminement des personnages. Bref, ça reste léger et drôle, mais ce n’est pas foncièrement naïf, comme l’esthétique du film pourrait le laisser supposer.
    Le casting est plaisant. Catherine Deneuve est charmante, et elle fait face à un Nino Castelnuovo dont on peut s’étonner que la carrière n’ait pas été plus fournie. Marc Michel et Ellen Farner achève le quatuor des héros, Michel s’avérant lui aussi très convaincant, Farner restant un peu plus en retrait, mais à la hauteur malgré tout. De bons interprètes investis dans leurs rôles, collant bien à l’ambiance du film, et épaulés par de bons seconds rôles, même si ceux-ci ne sont pas forcément très connus aujourd’hui : Anne Vernon, Mireille Perrey, et même un très discret Jean-Pierre Dorat.
    Esthétiquement les amateurs de Demy seront ravis, et je dois dire qu’à son époque, en France, c’était un des rares réalisateurs à chercher à cultiver une vraie recherche onirique et fantaisiste, « enchanté », pour reprendre l’analyse qui est souvent faite de son œuvre. Sans effet visuel dément, il nous plonge dans un Cherbourg de fantaisie très agréable, avec une photographie superbe, des couleurs magnifiques, des décors enchanteurs avec peu (les scènes sous la neige sont très belles), et une mise en scène inventive, légère et dynamique à la fois. Un peu comme pour l’idée de faire un film entièrement chanté, mon petit reproche c’est de ne pas avoir intégré, ne serait-ce que dans le corps narratif, quelques vraies chorégraphies.
    Enfin, Les Parapluies de Cherbourg reste un film très frais, qui reflète bien l’intelligence visuelle de Demy, tout du moins sa quête d’originalité indéniable, et sa capacité à offrir des films plus subtils que ce que l’on pourrait penser de prime abord. Un beau moment de cinéma, qui aurait toutefois pu atteindre la perfection en prenant le parti d’offrir de vraies chansons mémorables, et éventuellement quelques vraies chorégraphies dansées. 4
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 30 novembre 2016
    Comme souvent chez Demy, les couleurs qui habillent le film jouent un rôle primordial. Jamais dues au hasard, elles emplissent l’œil, découpent les décors, reflètent les états d’âme. Demy en maîtrise les nuances, il les manie avec un doigté de peintre. La scène du départ de Guy, à la gare, composée de trois plans d’une redoutable efficacité dont un travelling arrière des plus magistraux, est d’une force incroyable. Ornée de la musique, expressive et poignante de Legrand, elle marque le climax de l’histoire. Et ce sont toutes ces qualités techniques, visuelles et musicales qui font oublier les quelques rides des Parapluies et lui conserve son titre d’œuvre majeure du cinéma français. >>
    Yetcha
    Yetcha

    761 abonnés 4 292 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 février 2016
    De superbes couleurs, une histoire d'amour envoûtante, des musiques inoubliables, il n'y a que cette écriture pauvre des chansons qui me chagrine tout de même, mais ce film reste un must see, sans hésitation.
    Cécile HARISTOY
    Cécile HARISTOY

    18 abonnés 122 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 janvier 2021
    Tout de suite, la première impression en entendant ces dialogues entièrement chantés, c'est l'exaspération. Et de me dire que je ne vais jamais pouvoir tenir l'heure et demie que dure le film. Pourtant... Très vite, la magie opère. On se laisse télé-transporter dans un ravissant Cherbourg de carte postale rétro, tout en couleurs bonbons. Des bleus, des roses, des jaunes pimpants, saturés, vêtements et intérieurs délicieusement désuets. Ce choix esthétique de décors façon maison de poupée explique en grande partie l'ambiance si particulière, charmante, dans laquelle baigne le film jusqu'à la dernière image. Prix Louis-Delluc, Palme d'Or à Cannes en 1964, "Les Parapluies de Cherbourg" ont pourtant bien failli ne jamais voir le jour tant le réalisateur a bataillé pour trouver des producteurs prêts à financer son projet atypique. Finalement, Geneviève et Guy pourront s'aimer et leur histoire d'amour prendre vie devant la caméra de Jacques Demy, dont c'était le 3e long-métrage après "Lola" et "La baie des Anges". Le film s'ouvre garage du Port-Aubin, où Guy est mécanicien. Il aime Geneviève, qui tient avec sa mère une boutique de parapluies, et Geneviève l'aime. Nous sommes en novembre 1957. L'histoire, articulée en 3 parties (le départ, l'absence, le retour), s'achèvera 6 ans plus tard, en décembre1963... Y prendront part les personnages de Roland Cassard et Madeleine. Il y aura aussi Françoise et François... Catherine Deneuve décrochait là son premier grand rôle au cinéma. Toute jeune, toute fraîche, très juste, elle est parfaite ! Nino Castelnuovo lui donne la réplique, un cran en-dessous question interprétation. spoiler: Bridés par les conventions sociales, nos 2 amoureux, dont la relation est mal vue par Madame Émery (Anne Vernon), la maman de Geneviève, se voient en cachette. Mais la vie sépare ceux qui s'aiment...
    sur une inoubliable musique de Michel Legrand.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 30 janvier 2016
    quel film monumental!! bouleversant, émouvant, avec des acteurs grandioses et une musique simplement sublime! je le recommande a tous!
    orsantone
    orsantone

    2 abonnés 20 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 janvier 2016
    Il est de bon ton de dénigrer ce film, un peu kitsch parce que Demy poussa l'audace jusqu'à assortir les robes des femmes aux tapisseries colorées.
    OK OK.
    Mais comment parler de mièvrerie devant une histoire universelle ?
    Et comment ne pas reconnaître la virtuosité de Michel Legrand.
    Un film révolutionnaire à l'époque (longtemps refusé par les producteurs), mais qui garde toute sa force tant son sujet et son traitement sont impeccables.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 16 janvier 2016
    Un réel plaisir de voir ressortir en salles ce petit bijou, plein de tendresse, d'humour, de poésie, d'émotion. Un modèle du genre, incontestablement.
    I'm A Rocket Man
    I'm A Rocket Man

    226 abonnés 2 886 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 décembre 2015
    Mon avis est mitigé sur ce film ! Je trouve l'intrigue du film passionnante et déchirante et je me suis ému plus d'une fois devant la tragique romance entre Guy et Geneviève mais malheureusement la niaiserie des paroles et l'omniprésence du chant (même si c'est le principe je le sais bien !) m'ont gêné ! J'aurais mille fois plus apprécié si il y avait eu un mélange dialogues/chansons comme dans les Demoiselles de Rochefort ! Dommage car le fond du film est bouleversant ! Un merveilleux moment de cinéma tout de même !
    NoSerious Man
    NoSerious Man

    164 abonnés 178 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 22 février 2019
    "Les Parapluies de Cherbourg". Rien ne me prédestinait à obtenir une telle vision du cinéma avec ce film.
    Celui qui m'y a réellement initié et qui m'a démontré ce qu'était un travail propre, une innovante création artistique, un poème en prose filmique. Effectivement, on a rarement réalisé un film entièrement chanté et qui puisse aussi magistralement faire rire qu'émouvoir. Ainsi, je vais effectuer un petit retour sur ce film qui, malgré plus d'une vingtaine de visionnages et d'écoutes, continue à me chambouler, voire presque me faire pleurer. L'histoire prend place en 1957, deux jeunes amants, Guy, garagiste, et Geneviève, s'aiment passionnément, et rien sur Terre ne peut les séparer. Cependant, la mère veuve de Geneviève, Mme Emery, voit d'un mauvais oeil cet amour qu'elle juge trop sommaire, et surtout à cette idée de mariage. Toute préparation s'interromp le jour ou Guy reçoit une feuille de route, réclamant son régiment en Algérie, durant la guerre pour une durée deux ans. Effondrée par l'absence de son amant mais persuadée de la possibilité de son retour, Geneviève se retrouve soumise aux charmes du jeune diamantaire Roland Cassard, un homme qu'elle ne désire pas tandis que sa mère tombe sous son charme. C'est l'occasion pour celle-ci d'essayer de faire oublier la relation qu'elle juge impossible entre sa fille et l'homme qu'elle aime, ainsi que pour régler ses problèmes d'argent puisque le magasin est surchargé d'impôts. Geneviève est ainsi exposer au dilemme, choisir entre garder fidélité à son passé ou tourner la page. "Les Parapluies de Cherbourg", comédie musicale culte et universelle mais aujourd'hui quelque peu ignorée, porte en elle un grand nombre de thèmes: on y parle de la famille à travers une relation mère/fils et surtout d'une relation amoureuse impossible entre deux jeunes gens, nous y retrouvons le thème de la guerre et ses conséquences... Et c'est surtout l'histoire d'une intense et tendre passion amoureuse, celle d'un couple qui s'aimait, se déchirait, se séparait, se retrouvait. Une sorte de réécriture moderne des oeuvres de Madame de Lafayette sur les désordres de la
    guerre mêlés aux affaires amoureux de jeunes personnages innocents, mais confrontés aux dures lois de la vie. Ce qui est remarquable dans un premier temps, c'est la sobriété du film. Jacques Demy n'en rajoute pas des tonnes et ça a renforcé l'impact qu'a eu le film sur moi: le film réussit sincèrement à émouvoir, et, personnellement, jusqu'aux larmes. Nombre de mes plus beaux moments cinématographiques se retrouvent dans "Les Parapluies": ce sont des petites scènes mais pourtant magnifiques, comme chez la tante de Guy, Elise ou même la scène à la station-service (précédant la scène finale du film). C'est tendre, beau et sobre. "Je n'aime pas l'opéra, le ciné c'est mieux", et bam ! Dès la première séquence, Demy met en garde les spectateurs tentés de voir en ce film quelque chose d'autre que du cinéma, on s'attend donc d'emblée à un expérience singulière et qui marquera une profonde évolution dans ce genre cinématographique. Ce film est une fourmilière à émotions, de moments marquants reflettant si habilement les contraintes auxquels on se retrouve tous exposés dans la vie. Nous sommes tous retenus par les mémoires et la place encombrante des obligations qui salissent notre bonheur. spoiler: Notamment, lors des passages dans lesquels Guy est confronté à son passé: lorsqu'il est de retour à Cherbourg et qu'il découvre que le magasin est fermé, c'est en quelque sorte comme si sa bien-aimée lui avait définitivement fermé l'accès à son coeur, donc le forçant à renoncer à son amour. Par la suite, les séquences du garage puis au café, suivies par la mort de sa tante Elise, vont les convaincre à faire une croix sur son passé pour se concentrer sur le présent.
    On y ressent toute la nostalgie, toute la mélancolie qui enrobe le film. C'est un film qui nous fait réfléchir, sur la reconquête de soi, et des autres. A la fin, j'ai senti comme une volonté des deux personnages à faire la paix avec le passé sans lui courir après pour espérer y changer quelque chose. "Les Parapluies" est aussi une oeuvre qui illustre parfaitement les relations humaines, leurs joies, leurs déceptions, leurs tristesses, leurs doutes.
    Jacques Demy, également scénariste du film, dresse une véritable galerie de personnages ; La mère de Geneviève est surprotectrice, et voit sa fille comme une enfant immature incapable de faire des choix. De plus, elle se sert de son mariage pour régler ses problèmes financiers, ce qui rappelle typiquement les ordres dynastiques du XVème siècle forçant deux jeunes gens ne se connaissant pas à cohabiter, et ce pour satisfaire de banales affaires d'argent. spoiler: Néanmoins, face aux prises de liberté de sa fille, le personnage va subir une lente évolution puisqu'elle constate que Geneviève ne peut chasser Guy de son esprit.
    Geneviève sert de relecture des personnages de princesse qui ont agrémenté les romans historiques d'il y a plusieurs siècles, elle souhaite s'émanciper en tant que femme et devenir indépendante de sa mère et de tout ce qu'elle lui impose. Guy, avant son départ en Algérie, est un personnage naïf, dynamique et assez enfantin. Son expérience en guerre d'Algérie va lui faire subir une profonde transformation ou son présent cohabite avec le passé ; tout ce qui a fait de lui un homme heureux à un temps va se changer en de douloureux souvenirs, faisant de lui une âme perdue et taciturne. Quant à Roland Cassard, on peut le percevoir comme un élément perturbateur et un sauveur, parce qu'il souhaite épouser Geneviève, dont il est tombé amoureux dès le premier regard, ce qui va provoquer des désordres dans sa vie sentimentale. Enfin, visuellement "Les Parapluies" est une claque. Jacques Demy nous offre une mise en scène appliquée et une photographie somptueuse. C'est d'un coloré hypnotique qui se déroule au fin fond de la Normandie dans des paysages très typés années 1950 qui m'ont envoûté du début à la fin. Les couleurs sont vives et offrent une sensation conforme aux humeurs des personnages, nous voici donc embarqués en plein coeur de l'intrigue dès le début avec une valse de parapluies, séquence de générique. Le film est court, l'histoire avant doucement, mais les 20 premières minutes sont quasiment joyeuses et c'est assez prenant. Je me suis identifié à ces personnages, je croyais à leur histoire pourtant assez classique, le papier et leur écriture étant juste remarquables.
    Nino Castelnuovo ("Rocco et ses frères") et Marc Michel ("Le Trou" de Becker, autre bijou français des années 60 à
    découvrir) effectue très certainement leur meilleure performance, deux qui étaient plutôt habitués aux seconds rôles.
    Catherine Deneuve, alors âgée de 21 ans durant le tournage, est brillante, et mignonne sous l'apparence de cette
    adolescente touchante par ses nombreuses décisions qui aident l'histoire à avancer d'un cran (c'est par ailleurs ce
    rôle qui la prédestine à une brillante carrière). L'interprétation est globalement de haute qualité. Bien-sûr il y a les longues tirades du séducteur Roland Cassard, belles, confiantes et sobres. Peut-être est-ce mon amour encore grandissant pour ce film qui pardonne l'aspect "kitsch" que lui reproche certains internautes. Il s'agit du film d'une époque, révolue certes, mais qu'on peut toujours identifier de nos jours. "Les Parapluies de Cherbourg", c'est aussi le film qui comporte la plus belle scène de dialogues, et la plus belle scène de retrouvailles que j'ai pu voir au cinéma. La séquence finale, accompagnée par la magnifique musique de Michel Legrand ; spoiler: Elle présente juste deux personnages qui se recroisent, au pur hasard, qui se retrouvent face à leur vie passée.
    Elle dure bien 5 minutes mais on ne peut décrocher une seule seconde. Les larmes me sont montées, cette scène est magnifique. A l'image du film d'ailleurs mais c'est à ce moment-là que j'ai pris une grande baffe émotionnelle. Comme quoi il ne suffit pas de grand chose pour percuter l'âme. "Les Parapluies de Cherbourg" est un film artistiquement très accompli, un véritable tourbillon d'émotions impliquant des personnages tout aussi étonnants qu'attachants. Une oeuvre intensément poétique, un véritable miroir de notre état d'âme, un film qui aborde la vie et les rapports humains avec finesse et subtilité. Puisque ce film, qui m'a touché de nombreuses fois en plein coeur et que je ne saurais trop recommander, est retrouvé en n°1 des "Films de ma vie".
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