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Artriste
116 abonnés
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4,0
Publiée le 8 mai 2023
Film musical dramatique, écrit et réalisé par Jacques Demy, Les Parapluies De Cherbourg est un long-métrage hautement singulier. L'histoire se déroule à la fin des années cinquante et nous fait suivre une jeune femme, fille d'une dame tenant une boutique, amoureuse d'un mécanicien. Seulement, leur destin commun va être séparé car le jeune homme est envoyé au front pendant la guerre d'Algérie. Ce scénario se découpe en trois chapitres évoquant chacun un moment clé de leur relation. Toutes les parties sont appréciables et nous font vivre pendant un peu moins d'une heure et demie une jolie romance, bien que très niaise. Mais la particularité de ce récit se trouve dans la façon dont est racontée cette idylle. En effet, les dialogues du film sont intégralement chantés ce qui est assez déroutant pendant les premières minutes, mais on fini par s'y faire à la longue. Cependant, si la majorité des scènes ont un charme fou grâce à ce procédé, quelques passages sonnent un peu moins justes et s'avèrent légèrement irritants. L'intrigue dégage un fort aspect théâtrale dû à cet artifice peu naturel retranscrit via des personnages agréables, interprétés par une distribution mettant en premier plan Catherine Deneuve et Nino Castelnuovo. Les deux tourtereaux sont entourés par d'autres comédiens tout aussi convaincants entre Anne Vernon, Mireille Perrey, Marc Michel, Ellen Farner ou encore Harald Wolff. Tous ces individus entretiennent des échanges atypiques vu qu'ils se parlent et se répondent en chantant à travers des mots raisonnants de façon séduisante puisqu'ils rimes très souvent. Ce procédé atténue tout de même les émotions même si elles restent présentent. L'ensemble est soigneusement réalisé par Jacques Demy qui offre une mise en scène simple mais efficace. Celle-ci est magnifiée par de jolis décors colorés et une ambiance d'époque parfaitement retranscrite à l'écran. Ce visuel ravissant est accompagné tout du long, de manière ininterrompue, par une b.o. signée Michel Legrand. Elle est d'une importance capitale vu le genre et s'avère à la hauteur grâce à ses sublimes mélodies et ses paroles en adéquations avec le propos. Ses notes resterons ancrées en mémoires et donneront envie d'être réécoutées bien au-delà du générique de fin. Une fin tout simplement inoubliable, venant clore Les Parapluies De Cherbourg, qui est une œuvre forcément clivante mais assurément qualitative.
Un parti-pris esthétique très coloré qui rend compte du ressenti des personnages auxquels nous ne reprocherons pas d'éluder l'aspect politique de la guerre d'Algérie étant donnés leurs préoccupations et le dessein du réalisateur qui ose une mise en musique totale dont la pertinence se révèle irrégulière selon la trivialité des propos dont le ridicule se voit alors souligné, de même que la potentielle mièvrerie. Cependant l'émotion affleure par touches, notamment grâce à la mise en lumière du décor ainsi qu'au casting féminin absolument réussi, et l'audace de la proposition se trouve alors récompensée. Une mélodie douce-amère, déconcertante ou charmante.
J'en ai encore les larmes aux yeux certes au début le parti pris de tout chanter m'a dérouté voir soulé. Mais je suis allé au delà de mes a priori et je me suis plongé a fond dans cette histoire d amour magnifiquement raconté. Le thème principal de Michel Legrand est tres joli. Le final m'a fait verser ma larme.
Un classique du cinéma, un peu perturbant au début quand on ne s attend pas a un film chanté, mais on se laisse rapidement porté par les voies de ces personnages qui évoluent dans un univers coloré. L histoire, bien que simple, est touchante et le film, replacé dans le contexte du début des années 60 et de la guerre d Algérie est agréable à visionner
Un long album de 90 minutes où la musique et le chant sont omniprésents sur fond de romance et de guerre d'Algérie. Un film qui a le mérite de représenter une France finalement assez insouciante et révolue. Les belles musiques de Legrand ne permettent hélas pas de sauver l'ensemble, très daté.
Je dois dire que pour une première introduction dans le cinéma de Jacques Demy, je suis assez déçu car même si je ne suis pas vraiment fan des comédies musicales, j'attendais vraiment bien plus de ce film culte, sorti en 1964. Nous suivons ici l'histoire d'un jeune couple séparé par le service militaire, ce qui va par la suite entrainer quelques complications. Pas bien original donc, enfin on pourrait se dire que le film va étoffer son scénario avec d'autres éléments etc. mais en fait pas vraiment, tout reste assez téléphoné, on est dans une histoire d'amour tragique déjà-vu, même à l'époque de la sortie du film. Le tout n'est pourtant pas complètement dénué d'intérêt puisqu'il s'agit avant tout de dépeindre une série de déceptions en faisant entrer progressivement des adolescents rêveurs dans une réalité bien plus brutale. Seulement, on s'ennuie beaucoup car on n'a finalement pas grand-chose à nous mettre sous la dent. S'il y a des choses intéressantes à retirer du film, elles peinent à remplir l'heure et demi de film. La véritable originalité du long-métrage réside dans sa forme évidemment puisque nous n'avons pas simplement une comédie musicale avec des numéros chantés et dansés, non, ici absolument tous les dialogues sont chantés ! C'est un parti pris certes, un parti pris qui divise et qui plait très certainement aux fans du réalisateur mais alors, qu'est-ce que c'est fatiguant ! En effet, j'ai du mal avec les comédies musicales car, en général, les passages chantés me sortent du film. Alors autant dire qu'ici, je n'ai jamais vraiment été dedans ! Surtout que je ne trouve ça vraiment pas nécessaire, enfin je veux dire que les échanges entre les garagistes par exemple tombent assez vite dans le ridicule. Néanmoins, je reconnais que le film vaut le coup d’œil pour sa mise en scène. Effectivement, que ce soit des couleurs très criardes (et à juste titre puisque nous sommes dans un univers assez fantasque qui touche souvent à l'irréalité) à la composition des plans, rien n'est laissé au hasard et tout est très bien pensé. Concernant le casting, on retiendra surtout Catherine Deneuve et Nino Castelnuovo qui jouent très bien. "Les Parapluies de Cherbourg" est donc un film qui a des qualités indéniables mais qui ne m'a personnellement pas emballé !
Après les succès de « Lola » et « La Baie des Anges », Jacques Demy se lance dans la comédie musicale, riche en palette graphique et sonore. Pour le second point, c’est à Michel Legrand que l’on devra cette escapade entièrement chantée. Un subtil mélange de jazz et de classique nous envoûte dans ce parti-pris original. Aucune interruption entre dialogues et chants, cette œuvre de Demy restera hautement expérimentale aussi bien sur le plan esthétique que sur une mise en scène, digne de la Nouvelle Vague.
Nous convoitons une bien belle histoire d’amour lorsqu’il est question d’un thème musical aussi imposant. Pourtant, tout n’est pas joyeux dans les thèmes abordés, notamment lorsqu’on insiste sur les décisions irréversibles des personnages, façonnés et influencés par leur environnement. Issue d’un milieu plutôt modeste, Geneviève Emery (Catherine Deneuve) vit seule avec sa mère endettée et qui pousse la pousse à un mode vie qui les libérerait de ces contraintes financières, touchant un bon nombre de marginaux de l’époque. Cependant, elle porte dans son cœur autre chose qu’un riche bijoutier, elle porte en elle le souvenir d’un garagiste dont elle est éperdument amoureuse. Guy (Nino Castelnuovo) reste toujours à ses côtés lors de l’ouverture et on comprend qu’il possède également ses « démons ». Sa mère, souffrante, montre qu’il est le dernier rempart pour soutenir la famille. Cette absence de père connote en grande partie ce qui suivra dans les années à venir. Quelque part, ce manque indique une perte de repère, à défaut de personnalités, qui se dessine progressivement, au rythme imposé par la vie.
Mais pour revenir au couple qui nous intéresse, Guy et Geneviève vont devoir traverser des phases intimes, puis des phases difficiles, dont le chant hurlera ensuite de douleur. Le jugement audacieux des couleurs de Cherbourg, aussi bien sur les décors intérieurs qu’extérieurs, vivifie cette ville et tous les parapluies qui ornent la boutique des Emery. Tout est si fluide à l’écoute et à la vue d’un tel ballet. Au niveau du cadrage, on ne perd pas non plus son temps et chaque séquence aura le mérite de jongler avec les paroles de Legrand. Le réalisateur s’amuse à installer une poésie et joue avec les nuances que peuvent apporter la technique face à l’émotion et l’énergie qu’elle dégage. Ce sera au moment des ellipses et la patience pour le retour de Guy de la Guerre d’Algérie que l’on commencera à piétiner un terrain scénaristiquement provocateur. On y questionne la fidélité, dans le cœur et dans les actes. Si chacun semble se séparer de plus en plus à cause des contraintes qu’on leur impose, il ne tient qu’à eux de préserver cette flamme qui les a réunis.
Le temps est également mis au premier plan et est « filmé » dans quelques scènes, dont celles du dénouement entre ces deux amoureux. Le deuil et la séparation sont deux concepts qui prédominent l’intrigue. Demy exploite la distance, telle la profondeur de champ qui illumine les scènes d’extérieur, embellies de couleurs et de sentiments. « Les Parapluies de Cherbourg » embrasse un romanesque moderne, où la réalité rattrape l’utopie. Et ce qui est magique dans ce récit, c’est qu’il n’est pas impossible de rêver pour autant. Il faut juste apprendre à se souvenir et à se protéger des intempéries de la vie, à l’aide du bon parapluie et de la bonne ambition.
même si le style comédie musicale donne une touche doriginalité au film, l'histoire est beaucoup trop simpliste, on a du mal a s'attacher aux personnages, le film n'a rien d'exceptionel .
Chef d'œuvre sans aucun doute. Avec la musique inimitable de Michel Le grand, c'est assurément l'une des meilleures comédies musicales françaises et peut-être du monde. Et puis il y a Catherine Deneuve dans toute la splendeur de sa jeunesse...
Nous avons vu ce film pour la première fois au cinéma grâce à une restauration sortie le 19 juin 2013 et diffusée par le CNP à Lyon, notamment. C'est bien évidemment un film culte connu pour ses mélodies qui ont fait le tour du monde. Une fois passé un certain agacement du fait que tous les dialogues sont chantés, on se prend très vite au cours du film et on se laisse volontiers transporter dans un univers poétique sur la thématique éternelle de l'Amour. C'est très beau, et l'envolée lyrique de la fin sur un décor de station-service, pourtant, nous élève véritablement.
Une comédie musicale palmé en 1964, et cela est totalement normal ! le grand Jacques Demy est un réalisateur pionnier de ce genre ! Porté par un duo cultissime, Jacques Demy nous delivre par son scénario, une singularité magnifique, suivi d'une histoire bien amené (et le tout en chanson !) 90 minutes de chants magnifiques avec des melodies sublimes. Bouleversant
L'exercice de style est original mais n'est pas franchement convaincant. Il n'est pas sûr que les dialogues les plus prosaïques,du genre" passe-moi le sel", garantissent un effet charmant lorsqu'ils sont chantés, car le film est intégralement chanté. Au contraire, à l'exception de quelques scènes mélodieuses, la plupart des textes manque d'harmonie. La mélodie célèbre qui recouvre le dénouement d'une belle émotion laisse au moins un souvenir flatteur du film. Il est vrai que la démarche singulière de Jacques Demy- on l'a peut-être oublié- s'exprime aussi beaucoup par l'image, avec des couleurs vives et tranchantes qui donnent un ton véritablement insolite à son oeuvre. Pourtant, les vocalises plus ou moins inspirées des personnages, les voix fluettes et monocordes des "vrais" interprètes et, globalement, l'histoire, qui n'est finalement qu'un simple et pâle mélodrame, enlèvent du caractère poétique qu'inspirent le visage diaphane de Catherine Deneuve ou les teintes roses qui provoquent si joliment l'illusion du conte merveilleux. Résultat mitigé donc.
C'est un style, il faut s'y habituer. Mais ceci fait, tous les ingrédients sont là pour avoir le coeur gonflé. L'histoire tragique de ces deux amants dont l'amour est d'avance impossible, portée par des jeux de couleurs somptueux et les musiques émouvantes de Jacques Demy et Michel Legrand, mérite amplement sa réputation. Le côté un peu vieille France, que certains qualifient sévèrement de "ringard", ajoute à mon sens beaucoup de charme voire même de l'élégance, mais encore faut-il accepter de se laisser prendre au jeu.
Sans doute le chef d oeuvre de Jacques Demy . On pleure toutes les larmes de notre corps devant cette véritable tragédie enchantée dans le genre que le cinéaste a su créer. Il faut rendre hommage à Demy d avoir su créer un cinéma qui lui ressemble totalement à part et à la fois proche du musical américain .