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    Yaaba
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    Yannickcinéphile
    Yannickcinéphile

    2 442 abonnés 4 466 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 novembre 2016
    Yaaba est un film africain, cinéma rare, pas très productif et dont les productions arrivent très rarement jusqu’à nous. Ouedraogo signe un joli film, comme souvent dans le cinéma africain très authentique, avec un fort caractère documentaire teinté d’un petit côté mystique. Le résultat est agréable, il manque cependant quelque chose pour en faire un moment réellement marquant.
    Les acteurs, qui jouent en fait peu ou prou ce qu’ils sont réellement dans la vie sont justes, et on ne peut pas nier un évident naturel et une présence forte à l’écran. Fatimata Sanga a un physique impressionnant qui donne beaucoup justement de cette substance « mystique » au film, et Noufou Ouedraogo est très juste dans son rôle. Sobriété, naturel, authenticité, voilà les maîtres mots pour caractériser l’interprétation dans ce film, peuplé de personnages réalistes qui forment le cortège des habitants de ce petit village d’Afrique.
    Bien emmené par ses acteurs, Yaaba respire l’authenticité aussi dans son cadre. Le décor est très bien choisi, le réalisateur nous le donne à voir sous toutes les coutures dans une mise en scène parfois aux limites du documentaire. Il y a des paysages réellement superbes, une très belle photographie, une musique d’ambiance que j’aurai être plus « actrice » que « spectatrice » des images, mais qui nous plonge aisément en Afrique. C’est vrai que ce film ne fait jamais carton-pâte, et c’est sûrement sa plus grande force, car, au-delà de l’histoire en elle-même, ce métrage pourra facilement séduire celui qui recherche l’Afrique authentique, loin des clichés.
    Finalement, ce qui est à la peine dans Yaaba ça reste son histoire. Comme souvent dans le cinéma africain, le réalisateur semble s’être laissé emprisonner par sa volonté de vérité, et nous sert son histoire sur une tonalité documentaire et démonstrative qui n’a rien de très attractif. Il raconte le quotidien d’un jeune garçon qui s’émancipe en quelques sortes suite à sa rencontre avec la mise à l’écart, c’est-à-dire Yaaba, du reste du groupe pour des raisons que l’on découvrira dans le film. Pas mauvaise, ça reste assez convenu pour un long-métrage, surtout que Ouedraogo n’a pas foncièrement le sens du rythme. On suit en effet le quotidien de ce jeune garçon, ses relations aux membres de son village et de cette grand-mère. C’est réaliste mais sans grande vigueur, c’est assez mou, il manque tout de même une vraie trame de fond principale, car finalement cette Yaaba est presque parfois rejetée en arrière-plan et on ne la voit pas pendant longtemps. En fin de compte, Ouedraogo semble avoir voulu partir sur un concept trop démonstratif, casant en 1 heure 30 beaucoup de choses, et ne traitant pas en profondeur chacune d’entre elles.
    Cela étant, c’est un film agréable, bien meilleur que Yeelen par exemple en matière de cinéma africain. Il y a des maladresses dans la conduite du récit, c’est sûr, mais l’authenticité du film et la beauté de certains plans, ainsi que la bonne volonté manifeste du réalisateur ne peuvent que convaincre ceux qui, un minimum, sont en mesure de s’intéresser au sujet. 3.5
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 25 janvier 2019
    Sorti en 1989, « Yaaba » est un film du défunt cinéaste Idrissa Ouédraogo.   Ayant déjà reçu plusieurs récompenses, notamment, à la quinzaine de Cannes, le prix de la presse et le prix spécial du jury au FESPACO ; Ce film fait partie, aujourd’hui, des grands films classiques du cinéma d’Afrique noire.

    Idrissa Ouédraogo, nous immerge dans un petit village au bas fond d’une Afrique ancestral, pour nous raconter l’histoire d’amitié entre Bila, un enfant de 10 et de Sana, une vieille femme solitaire malgré elle ; car, soupçonnée par les autres membres du village, d’être une sorcière.

     Pourtant, malgré les réticences et les remontrances que le jeune garçon subit de la part de ses parents, et des autres villageois, il réussit tout de même à établir une vraie relation d’amitié avec Sana qu’il appelle affectueusement Yaaba, ce qui veut dire grand-mère.

             Pour ma part, je trouve ce film bouleversant et tragique à la fois. Une vraie référence dans le cinéma africain ; tant par son histoire que par l’authenticité de son décor naturel. Un film qui invite au voyage, une parenthèse enchantée dans un petit bout d’Afrique. Ici, Le cinéaste, nous embarque, pour nous faire partager le quotidien même, des habitants de ce village encore, enracinés dans des croyances mystiques.

    En plus d’une musique splendide, il sera bon de noté les performances des acteurs de ce film, je les ai trouvés talentueux, à l’instar de Rasmané Ouédraogo, l’un des plus grands acteurs du Burkina Faso.

    Pour finir, je dirais que ce film Yaaba, tourné il y a plus de 30 ans, est un film tragi-comique qui mérite d’être vue, malgré que ce sujet soit encore d’actualité dans nos sociétés africaines d'aujourd'hui. Une triste réalité, illustrée récemment dans le film « i’am not an witch » de la cinéaste Rungano Nyoni.
    Xavier B.
    Xavier B.

    17 abonnés 283 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 mai 2019
    Yaaba (''grand-mère'' en moré) désigne ici Sana, une vielle qui, vaguement accusée d'être une sorcière, vit à l'écart du village de Bila et de sa cousine Nopoko.
    Les deux gamins courent la brousse, découvrent que Sana est en fait bienveillante et partagent avec elle une jolie complicité, qui s'avérera utile.
    Idrissa Ouedraogo s'attache à donner une vision souriante et douce de l'Afrique, loin des clichés misérabilistes ou violents.
    Malgré le peu de moyens dont il disposait, il a su montrer ''de l'intérieur'' la vie du village grâce notamment à quelques uns de ses acteurs préférés.
    Le personnage de Sana est merveilleux ; une vieille qui n'a que la peau et les os, mais un sourire et un regard magnifiques. Idrissa avait prévu pour elle des dialogues qui s'étaient avérés difficiles pour elle de retenir et qu'il avait donc allégés. Le résultat est superbe, avec ce qu'elle fait passer dans son regard. Fatimata Sanga, qui jouait ce rôle, aurait mérité de monter les marches Cannes, où le film avait été primé en 1989.
    Visions d'Afrique 2015
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    124 abonnés 2 039 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 avril 2019
    Le marché du film au Burkina Faso… Ayant médité ces mots, il est difficile de ne pas être admiratif devant ces gens qui sont soudain devenus acteurs, simulant leur vie quand leur vie est tout ce qu’il y a de plus vrai. Il aura fallu que la France, la Suisse et la moribonde Allemagne de l’Ouest s’en mêlent, apportant leur art, leurs conseillers techniques et leur argent au petit pays pour lui faire sécréter sa soumission aux Academy Awards.

    Ce cosmopolitisme, très déplacé en théorie, n’empêche pas que le film est familial. La vie de village est la vraie, et pas un mot emprunté aux langues européennes ne fuit des lèvres de ses personnages. La savane, il y en aura beaucoup trop, une overdose témoignant de notre aveuglement sur le fait que ça doit être… beaucoup comme ça. Il y aura trop de tentatives, en revanche, de sortir les burkinabés de leurs habitudes : les gestes ne sont pas naturels, l’éducation des enfants et les conflits sont fondés sur des leitmotivs, des modèles qui se répètent. C’est un accroc qui est sans incidence sur la qualité cinématographique indiscutable, une vie qui est tournée brute sans pourtant manquer d’ambiance. On sent simplement pourquoi Ouédraogo est accusé de trop s’adresser aux Européens.

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