Bon alors c’est vrai, ce James Bond n’est pas complétement parfait. Dalton n’est pas un combattant plein de dextérité à mains nues, il y a quelques facilités scénaristiques notables, et quelques séquences à la crédibilité discutable, mais enfin, pour ma part c’est un des meilleurs Bond.
Niveau casting Timothy Dalton est un Bond un peu particulier. Peut-être moins charismatique que certains de ses concurrents, il apporte cependant une certaine froideur au personnage, et James Bond surtout gagne en épaisseur, avec plus de relief que de coutume. La première partie notamment permet d’aborder le personnage sous un jour neuf. Face à Dalton qui pourra donc peut-être un peu déconcerter mais qui n’est pas mauvais du tout, Robert Davi. Un méchant aux petits oignons, qui s’amuse vraiment comme un petit fou dans son rôle de sadique charmeur. C’est réellement un méchant bondien comme on les aime, secondé par un Benicio del Toro à ses débuts. Côté féminin pas de grands noms, mais on appréciera les charmes antagonistes d’une Carey Lowell qui porte fort bien la coupe courte, et d’une Talisa Soto qui amène toute la chaleur torride du sud ! Bref, un casting solide dans l’ensemble.
Le scénario, sans se départir complétement de l’humour propre à la saga se veut clairement plus sérieux. Le métrage est en effet plus violent que de coutume pour un James Bond et il y a plus d’émotion que d’habitude là aussi. En fait Permis de tuer est moins lisse, c’est même un film assez rugueux, qui pourra déconcerter les amateurs de la saga. Violent, sans concession, doté d’une narration rapide et saccadée, Permis de tuer n’est pas un divertissement cool et aussi accessible que les Bond avec Moore par exemple. Pour ma part j’ai adhéré, même si le film n’est pas exempt de quelques invraisemblances (mais globalement les Bond en sont chargés !).
Visuellement le budget est conséquent et le film s’en ressent. Gros décors, et très variés, le métrage dispose aussi de quelques scènes d’action spectaculaires (toute la partie finale notamment), et l’ensemble n’a pas trop vieilli. On reste sur de la qualité, en particulier du côté des effets pyrotechniques. La mise en scène est confiée à un habitué désormais, John Glen qui emballe très honorablement son film, notamment lors des scènes d’action et des quelques scènes chocs qu’il rend percutante avec au final pas grand-chose de visible à l’écran ! Musicalement on a un générique de qualité, et surtout le film conserve l’identité musicale de la saga ce qui est un bon point.
Pour être franc Permis de tuer est un James Bond singulier, exotique pour ainsi dire, qui apporte réellement de l’originalité et du sang neuf à la saga. Alors certes ce n’est pas forcément le plus séduisant, ce n’est pas forcément celui qui identifie le mieux le mythe Bondien, mais c’est un de ceux qui montre qu’on peut faire évoluer le personnage tout en livrant du très solide. Pour ma part je lui donne 4.5, de par la qualité formelle, de part de bons voire très bons acteurs, et surtout de par l’alliance malaisée entre le divertissement d’action et le renouvellement dans la saga qu’il propose.