Je le dis d’emblée, je ne suis pas très James Bond.
Je n’ai vu que 4 James Bond au cinéma et suis ressorti à chaque fois peu emballé.
A la téloche, l’espion 007 n’est donc pas ma priorité. Je peux même m’en passer.
Puisque j’ai la possibilité de tous les voir, je vais me contraindre à parfaire ma culture 007.
D’où une naïveté parfois volontaire et sincère.
« Permis de tuer »
16ème volet de la franchise réalisé encore et pour la cinquième fois de suite par John Glen, on ne l’arrête plus.
Je ne l’avais encore jamais vu (12 sur 16).
Le générique est un rituel qui ne se renouvelle pas beaucoup mais qui reste un plaisir pour les yeux.
Timothy Dalton assure une seconde fois le personnage 007.
Si avec lui, la franchise avait rajeuni une grande partie de son effectif, ici, Félix Leiter vieillit plus vite que Bond ! En effet, lors du volet précédent, Felix Leiter était plus jeune en la personne de John Terry (37 ans) comparé à David Hedison, 62 ans pour ce film.
Un clin d'oeil ? Un retour ? Il avait tenu le rôle dans "Vivre et Laisser Mourir".
Le scénario comme le précédent s’inscrit dans un certain réalisme. Toujours pas d’extravagance, de mégalomanie, de refaire le monde à son image.
« Permis de tuer » nous présente un méchant vraiment méchant, Franz Sanchez sous les traits de Robert Davi. Méchant narco-trafiquant, sensible à l’amitié, homme de paroles et un code d’honneur qui ne me le rend pas si détestable !
Cependant, il est redoutablement cruel.
Voilà le meilleur méchant de toute la saga.
J’avais nommé Christopher Walken en Zorin jusqu’à présent.
Je lui préfère de loin Robert Davi car le scénario dégage une part de réalisme que n’avait pas « Dangereusement vôtre ».
Robert Davi est une vraie gueule de cinéma, il interprète un Franz Sanchez sans ironie appuyée, sans bagou à la Scarface (Al Pacino). La sobriété qui le caractérise participe amplement au malaise qu’il dégage.
Son bras droit, Dario, est interprété par le jeune Benicio del Toro. Redoutable lui aussi.
Et une fréquentation peu recommandable en la personne de Milton Krest (Anthony Zerbe).
Le titre est une expression souvent lancée dans les précédents James Bond : licence to kill. Son permis de tuer lui permet d’assouvir une vengeance personnelle plutôt que d’accomplir une mission. Mais comme par hasard, sa vengeance est liée à sa mission !
En effet, James Bond est déterminé à venger son ami Felix Leiter fraîchement marié ; donné en pâture à un requin blanc, Felix Leiter sera mutilé par l’horrible narco-trafiquant Franz Sanchez.
Et son épouse, Della (Priscilla Barnes), sera tout bonnement assassinée.
A noter : c’est la première fois en deux volets pour Timothy Dalton que l’on évoque le mariage de 007.
« Permis de tuer » doit être le James Bond le plus violent, me semble-t-il. Cela ne me dérange pas du tout, l’espion 007 rentre dans le dur avec un coeur arraché,
celui de l’amant surpris dans le lit de la maîtresse de Sanchez avec cris hors champ
; requin blanc, tête éclatée, broyeur et immolation.
Un scénario pratiquement toujours en mouvement, c’est vivant, aucune longueur n’est à déplorer.
Les cascades sont toutes bien orchestrées et spectaculaires entre l’improbable et réalisme.
Q s’émancipe de plus en plus malgré un Desmond Llewelyn très marqué par l’âge. Le doyen de la saga puisqu’il est présent depuis « Bons Baisers de Russie ».
Un grand gosse qui prend plaisir à participer de près à la mission.
Et peut bouder quand James Bond l’invite à rentrer à Londres !
Côté James Bond Girls : deux très belles plantes.
Carey Lowell dans le rôle de Pam Bouvier, ancienne pilote de l’armée et agent de la CIA. Précieuse et efficace. Elle ne s’en laisse pas compter et revendique sa démarche féministe.
Sans elle, Bond aurait fini broyé.
« Je préfère travailler seul, je serai plus en sécurité » !!?? dit-il.
Il n’était pas du tout en sécurité. Heureusement que Pam était là pour le seconder.
Dans ce volet, James Bond est imbu de sa personne et ingrat.
En tout cas, Pam semble éprise de l’agent 007,
à deux reprises, on la sent piquée à l’idée que Bond préfère badiner avec Lupe, femme de l’infâme Sanchez
. Talisa Soto remplit le rôle d’une Girl somme toute assez classique.
Après 16 opus, je rétrograde enfin « Bons Baisers de Russie » derrière « Permis de tuer ».
A voir en V.O pour Robert Davi…