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ptiverat
14 abonnés
80 critiques
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4,0
Publiée le 25 mai 2013
Une vie transposée au cinéma ainsi qu'un huis-clos donnent rarement un bon film! Ici étonnamment les 2 fonctionnent et se servent l'un l'autre. La vie réelle est rarement intéressante transposée au ciné à moins qu'elle soit exceptionnelle ( Schlinder, Frank Abagnale (catch me if you can) Napoléon, Alexandre etc...) et même intéressante le film peut être gâché! Quant au huis-clos il fonctionne rarement. Le cinéma, contrairement au théâtre, ne se prête guère à l'étouffement et il appelle l'air, l'ouverture, les plans d'ensemble. Et ce film contient tout cela sans que nous soyons ennuyé par une vie carcérale et le huis-clos qu'il apporte. Faut dire que la vie de Robert Stroud n'est pas petite contrairement à sa cellule. Sa révolte non plus ne se tarit pas et il a beau mettre les oiseaux en cage je suis sur que Prévert dans ces circonstances approuverait! Dans cette histoire lente mais de plus en plus prenante où le scénario reste ancré dans une époque et à son sujet, il ne manque que le déploiement d'une vision (Chaplin le Dictateur), d'un rêve (la société des poètes disparus) , d'une poésie (Bienvenu Mister Chance) voire d'un mystère (rosebud dans Citizen Kane) qui pourraient libérer l'humanité de ses cages! Avec cela nous aurions eu un chef-d'oeuvre!
Tiré d'une histoire vraie, ce film a tout pour séduire : Robert Stroud, condamné pour deux meurtres à perpétuité, se prend de passion pour l'ornithologie dans son isolement, écrit des livres et crée un commerce, bravant les institutions. C'est une belle histoire (certes romancée car le vrai Robert Stroud était apparemment loin d'avoir la bienveillance de Burt Lancaster) que Frankenheimer met en scène avec un talent certain, ses plans étant d'une précision incroyable. On sent toutefois dans le scénario que certains passages sont faits pour nous émouvoir et cela ne fonctionne pas toujours très bien, le tout étant écrit avec maladresse notamment la présence de la voix-off, vraiment inutile. Mais il y a Burt Lancaster (également producteur) qui est investi à fond dans son rôle, donnant tout son humanisme à ce personnage au début antipathique. Ses joutes verbales avec Karl Malden, représentant l’État et donc ce que Stroud défie, sont d'ailleurs parmi les meilleures du film.
J'aurais aimé être plus enthousiaste à l'idée du prisonnier d'Alcatraz, mais je reste déçu. Après avoir vu le film de Frankenheimer je trouve qu'on a, au final, bien du mal à voir où il veut en venir. Si c'est juste pour raconter l'incroyable histoire d'un prisonnier qui a élevé des oiseaux dans sa prison, j'ai envie de dire on s'en fout un peu. Tout n'est pas à jeter là dedans, déjà je trouve que le réalisateur a bien fait de faire de son personnage principal quelqu'un qui n'est pas forcément sympathique et de ne pas gommer les actes de violence qu'il a fait. Il aurait été tellement facile de le présenter comme un gentil bonhomme injustement envoyé en prison ; non, là ce n'est pas le cas. C'est peut-être sur l'injustice de la situation du personnage de Lancaster que Frankenheimer veut nous mener. Que ce n'est plus le même qu'à ses débuts. Sauf qu'il ne nous le montre pas vraiment, alors oui on voit son évolution mais on est quand même bien éloigné du sujet initial, on nous présente plus les oiseaux comme une façon de tuer le temps pour Lancaster que comme une vision d'un homme en repentir. Et puis Lancaster je l'ai pas trouvé exceptionnel. Bref, c'est pas un mauvais film mais au final il n'en ressort pas grand chose. Dommage.
Lancaster parvient à s'emparer totalement de son personnage (la relation avec sa mère, la résignation de sa condition, la foi dans ses recherches), un mélange charismatique fait de retenue et de pulsions, un instinct de fils à sa maman qui va progressivement évoluer vers une autonomie et une tolérance des autres. Les acteurs sont tous très bons dans leurs fonctions et de les voir vieillir ensemble, d'un côté et de de l'autre des barreaux, file sa bonne dose d'émotion. Plus le film avance, plus l'aspect carcéral perd son importance : c'est ce qui m'a gêné, c'est ce que d'autres verront comme un dépassement de l'enfermement. En bref, pour moi "Le prisonnier d'Alcatraz" est un grand film d'acteurs, une belle histoire, mais au point de vue de la mise en scène il ne se passe pas grand chose d'électrisant. Joli biopic.
Un bon film de John Frankenheimer inspiré de la vie d'un prisonnier nommé Robert Stroud, excellemment interprété par le génial Burt Lancaster. Après l'Oscar du meilleur acteur remporté pour son rôle dans Elmer Gantry, le charlatan de Richard Brooks, Lancaster aurait pu faire le doublé, qu'importe sa prestation fut appréciée à sa juste valeur à tel point que des pétitions étaient disponibles dans les cinémas américains pour obtenir la libération du véritable détenu. On en oublierai presque le reste du casting, mais derrière lui il y a quand même des Karl Malden, Telly Savalas ou Thelma Ritter. En plus de cela la bande originale est de Elmer Bernstein, mon compositeur préféré avec Ennio Morricone qui signe encore ici de très bonnes musiques, sans non plus égalé ses plus grandes. Le rythme est dans l'ensemble bon, même si la dernière demi-heure est peut-être dispensable. Voilà un bon film de plus sur l'univers carcéral.
Un sujet intéressant, une réalisation impeccable, Burt Lancaster au top, petit défaut le film comporte quelques longueurs surtout qu'il est centré uniquement sur le personnage mais c'est aussi ce qui lui donne sa force.
Le Prisonnier d’Alcatraz raconte l’histoire d’un prisonnier, Robert Stroud (campé par Burt Lancaster), qui se prend d’amitié avec des oiseaux dans sa cellule carcérale. J’ai été agréablement surpris en découvrant ce film. Je n’en avais jamais entendu parler, et je dois dire ne pas avoir été déçu en le voyant. Le temps passe à une vitesse inimaginable, tant on est plongé dans l’histoire de ce film. Je ne suis pas un grand fan de films dont l’action se situe dans le milieu carcéral, mais je dois dire que celui-là est fortement réussi. Le plus fou dans tout ça, c’est que c’est adapté d’une histoire vraie, bien qu’un peu romancée pour le rendre filmable. Ce prisonnier est devenu un ornithorynque fort respecté. Ce film est un de mes plus gros coups de cœur inattendus !
Une oeuvre forte et émouvante admirablement bien servie par la sobriété de la réalisation de John Frankenheimer. Le film bénéfie de la présence de remarquables seconds rôles en les personnes de Karl Malden, Thelma Ritter, Telly Savalas et Neville Brand. Mais celui à qui ont la majeure partie de la réussite de cette oeuvre sur l'univers carcéral est sans conteste Burt Lancaster, incarnant à la perfection le rôle-titre. Il arrive à rendre touchant son personnage, ce qui devait être loin d'être évident. C'est d'ailleurs certainement son plus grand rôle après celui du «Guépard». Un classique incontournable.
Ce film, au rythme plutôt lent, met bien une heure avant d'envouter complètement le spectateur; mais il y parvient finalement à merveille. Il livre en outre des analyses profondes et justes de multiples facettes de la nature humaine, et traite la thème de la rédemption sans doute mieux que tous les films de prisonniers et de pénitenciers que j'aie jamais vu. Il n'en fallait pas tant pour en faire un classique incontournable à voir absolument.
Bien que l'histoire soit très intéressante(car véridique), le film manque tout de même singulièrement de mordant en dépit d'une prestation convaincante de Burt Lancaster. Passable.
Le chef-d'oeuvre de John Frankenheimer ! Que dire de plus ? Que la tâche semblait facile tant l'histoire de ce prisonnier devenu grand spécialiste des oiseaux est forte et émouvante. Ce n'est pas encore assez. Il faut souligner la direction d'acteur, la mise en scène à couper le souffle et le sens aigu du récit. Enfin, comment ne pas souligner la prestation extraordinaire de Burt Lancaster, qui le range définitivement au rang des plus grands acteurs de l'histoire du cinéma. Un film incontournable.
Pour une fois le non-respect des traducteurs français du titre anglais est heureux. Le titre anglais était « Birdman Of Alcatraz», qui était aussi le titre du livre qui s’inspirait assez librement de la vie de Robert Stroud. Ce titre anglais était un fort mauvais choix puisque Stroud n’a jamais été oiseleur dans la prison d’Alcatraz. C’est précisément là son drame. Alors que la vie de ce condamné à perpétuité prend un sens avec ses études sur les oiseaux, on le sort de sa prison et on le transfère dans une autre, Alcatraz, où il lui est interdit de s’adonner à sa passion. John Frankenheimer, relève ici un défi extraordinaire, celui de nous maintenir en haleine durant deux heures en nous filmant une majorité de scènes se déroulant dans des lieux hyper clos. Le mérite et la réussite de l’exploit reviennent aussi aux acteurs qui sont tout simplement magnifiques.
Superbe critique du système carceral américain. Burt Lancaster est particulièrement touchant dans la peau de cet homme dont la réhabilitation ne fait de doute que pour le système judiciaire. Une puissante réflexion sur le sens et l'utilité de l'emprisonnement. Un film qui n'a malheureusement pas pris une ride aujourd'hui.