Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Marc Taton (Belgique)
32 abonnés
653 critiques
Suivre son activité
4,5
Publiée le 25 septembre 2015
Même si le profil de Robert Stroud dépeint dans cette réalisation de John Frankenheimer ne correspond probablement pas tout à fait à la réalité, "Le prisonnier d' Alcatraz" reste un excellent film qui regorge de qualités. Un voyage de deux heures et demie (enfermé aux cotés de Burt Lancaster) qui ne se refuse pas !
Ce film, au rythme plutôt lent, met bien une heure avant d'envouter complètement le spectateur; mais il y parvient finalement à merveille. Il livre en outre des analyses profondes et justes de multiples facettes de la nature humaine, et traite la thème de la rédemption sans doute mieux que tous les films de prisonniers et de pénitenciers que j'aie jamais vu. Il n'en fallait pas tant pour en faire un classique incontournable à voir absolument.
La première demi-heure est assez pénible car le plantage du décor est long et fastidieux. C'est un peu dommage car la suite est beaucoup plus passionnante et bien réalisée. Lancaster est excellent et la vague de sympathie du public pour Stroud après la sortie du film de son vivant est une belle histoire. Un très bon film que son âge a plutôt tendance à amener vers le moins bon mais il reste encore bien meilleur et intéressant que bon nombre de productions actuelles.
"Le Prisonnier d’Alcatraz" ( titre original : Birdman of Alcatraz) film autobiographique américain réalisé par John Frankenheimer et sorti en 1962. Film adapté de la biographie de Roberd Stroud, publiée en 1955, écrite par Thomas E. Gaddis, dont le rôle est interprété dans le film. Roberd Stroud décède 1 an après la sortie du film à l'âge de 73 ans. Un parcours atypique, un homme qui va jusqu'au bout de tout. Un bon film, bien réalisé, d'une durée généreuse,bonne narration et belle affiche : Burt Lancaster, Karl Malden et Telly Savalas. Du bon cinéma !
Birdman of Alcatraz aborde la détention de son prisonnier comme un prisme pour mieux interroger la liberté et sa signification, l’oiseau sauvé des eaux revenant à terme dans la cellule pour y retrouver son père et seul compagnon de voyage le long de cette longue route qu’est l’existence. Tous les personnages environnant Stroud apparaissent enfermés dans une obsession : Shoemaker s’efforce de prouver sa culpabilité et d’aggraver sa peine, si bien qu’il finit par devenir involontairement un intime, presque un camarade ; la mère remue ciel et terre pour sauver son fils ; Stella s’éprend du détenu au point de passer sa vie à attendre une grâce qui jamais ne viendra ; Stroud lui-même se passionne pour l’ornithologie. Ce faisant, John Frankenheimer et son scénariste insistent sur la nécessité qu’a l’homme de se consacrer à une tâche comme un capitaine tient le gouvernail de son bateau : passions et obsessions constituent un biais par lequel vivre sa vie en se détournant de la mort. L’humain est un condamné à perpétuité en attente du jugement final qui, il l’espère, le délivrera. La liberté n’est qu’illusoire. Nul hasard, par conséquent, si le long métrage insère la maladie dans les cages de ses oiseaux : chaque décès raccorde Stroud à la finitude de sa condition et le louvoiement incessant avec une mort que chaque jugement peut accélérer. Birdman of Alcatraz articule donc une dénonciation de la séquestration à une réflexion sur la mort en général : l’espace carcéral apparaît tel un mouroir paradoxal qui fait prendre conscience au prisonnier de sa fin pour mieux l’inviter à célébrer chaque jour comme s’il était son dernier. Frankenheimer, en guise de clausule, oppose le monde de la prison à celui de la télévision, nouveauté qui a vu le jour pendant les décennies de mise au ban de la société dudit prisonnier. Deux mondes en porte-à-faux, le premier révélant l’individu à lui-même, le second le tenant à l’écart par un gavage d’images inertes. Sans d’ailleurs savoir ce qu’est la télévision, Stroud assure, en bon porte-voix du cinéaste, n’avoir rien manqué... Une œuvre intelligente et forte qui dispose d’une magnifique photographie et d’acteurs magistraux. Un grand film, malgré quelques longueurs.
J'aurais aimé être plus enthousiaste à l'idée du prisonnier d'Alcatraz, mais je reste déçu. Après avoir vu le film de Frankenheimer je trouve qu'on a, au final, bien du mal à voir où il veut en venir. Si c'est juste pour raconter l'incroyable histoire d'un prisonnier qui a élevé des oiseaux dans sa prison, j'ai envie de dire on s'en fout un peu. Tout n'est pas à jeter là dedans, déjà je trouve que le réalisateur a bien fait de faire de son personnage principal quelqu'un qui n'est pas forcément sympathique et de ne pas gommer les actes de violence qu'il a fait. Il aurait été tellement facile de le présenter comme un gentil bonhomme injustement envoyé en prison ; non, là ce n'est pas le cas. C'est peut-être sur l'injustice de la situation du personnage de Lancaster que Frankenheimer veut nous mener. Que ce n'est plus le même qu'à ses débuts. Sauf qu'il ne nous le montre pas vraiment, alors oui on voit son évolution mais on est quand même bien éloigné du sujet initial, on nous présente plus les oiseaux comme une façon de tuer le temps pour Lancaster que comme une vision d'un homme en repentir. Et puis Lancaster je l'ai pas trouvé exceptionnel. Bref, c'est pas un mauvais film mais au final il n'en ressort pas grand chose. Dommage.
Inspiré d’une histoire vraie, un drame carcéral un peu long mais émouvant sur le destin d’un prisonnier à vie rebelle qui trouvera sa rédemption au fil du temps via sa passion pour les oiseaux, porté par l’interprétation puissante de Lancaster, accompagné par un casting solide. 3,25
Nous sommes en présence d'un film qui a tellement romancé la personnalité de Robert Stroud qu'une pétition a été lancée pour réclamer sa libération conditionnelle. Passée cette faute de goût, il y a de très belles choses dans ce "Prisonnier d'Alcatraz". Beaucoup ici évoquent une mise en place laborieuse de l'histoire. Pour ma part, je me permets de dire mon désaccord. Vient ensuite la partie centrale du film, c'est-à-dire celle consacrée à l'élevage des oiseaux. Et là, c'est remarquable. On touche même au sublime. C'est à ce moment là que j'ai pensé très fort aux cinq étoiles. Et puis, on en arrive où, à mes yeux, le bât blesse : la dernière partie du film. L'apparition d'un rôle féminin qui n'a pas grande utilité, pour ne pas dire qu'il n'a pas sa place ici, une mutinerie qui semble tombée du ciel, ainsi qu'un rythme extrêmement lent, certes volontaire, mais à ce moment-là, avec une histoire assez bancale, c'est vraiment pesant. Mais, l'atout numéro un du film réside bien évidemment dans la performance de Burt Lancaster, lequel est admirablement secondé par Karl Malden et Telly Savalas, pour ne citer qu'eux.
Une bonne surprise. Ce détenu dépeint comme un meurtrier dans la vraie vie est ici, sans doute, beaucoup plus humain à partir du moment où il se met à apprivoiser et élever des oiseaux à la suite d'une promenade sous la pluie. Il s'agit d'une vie très particulière puisqu'il va passer plusieurs décennies à l'isolement avec ses oiseaux et apprendre à mieux les connaître. Ce que je reproche au film est le manque d'information donnée sur le prisonnier avant son incarcération. On voit pourquoi il est mis à l'isolement et les années qui s'écoulent et l'on se doute de comment cela se termine. Il ne joue pas non plus sur les clichés des films sur les prisons avec des bons et des méchants. Il n'y a pas d'abus quant aux comportements des gardiens et des prisonniers. On y voit surtout une légère partie du système carcéral des prisons américaines et l'occupation des prisonniers durant leur temps libre qui semble être une éternité dont seul les marques du temps et les rides font office de chronomètre. Magnifique et interprété avec brio. Il se voit tout seul, surtout si l'on apprécie les oiseaux.
Vu comme une œuvre de fiction, c'est un beau film à la fois par le scénario, la mise en scène et par l'interprétation de Burt Lancaster qui prouve ici qu'il peut tout jouer, ce qui fait de lui, sans contestation possible, un candidat au titre de''plus grand acteur de cinéma'' du vingtième siècle. Vu comme un document, ce serait une vraie tromperie car la conduite du héros dans la vraie vie était loin d'être aussi exemplaire. Or, le film à entrainé à sa sortie une vague de pétitions pour faire sortir Stroud de son dernier lieu de prisonnier. Le film se compose de trois partie, une introduction un peu longue, un passage central consacré aux oiseaux tout à fait remarquable et une partie finale comportant une révolte qui a peu sa place dans cette histoire. Les deux femmes sont également légèrement décalées par rapport au fond si ce n'est pour laisser deviner la probable homosexualité de Stroud, on pourrait largement se passer d'elles. Karl Malden est parfait comme d'habitude dans un rôle de dur qu'il affectionne et Neville Brand à le ton juste. Il faut savoir que le rythme du film est lent mais que cette lenteur dégage une grande émotion essentiellement due au talent de Lancaster, les gros plans sur lui sont très nombreux et ses états d'âme parfaitement rendus. En fait, il se passe toujours quelque chose avec lui, il avait même poussé le professionnalisme jusqu'à rencontrer Robert Stroud avent le tournage. A la fin du film, on aperçoit brièvement le personnage de Thomas Gaddis qui avait écrit le roman ''Birdman of Alcatraz'' quelques années auparavant. Le prisonnier d'Alcatraz constitue un des exemples les plus édifiants de l'influence involontaire que peut avoir un film sur l'opinion publique.
Un beau film qui traverse le temps et continue de nous faire réfléchir aujourd'hui encore. De plus il a le mérite de nous dépeindre la vie carcérale sous un jour peu montré.
Tiré d'une histoire vraie, ce film a tout pour séduire : Robert Stroud, condamné pour deux meurtres à perpétuité, se prend de passion pour l'ornithologie dans son isolement, écrit des livres et crée un commerce, bravant les institutions. C'est une belle histoire (certes romancée car le vrai Robert Stroud était apparemment loin d'avoir la bienveillance de Burt Lancaster) que Frankenheimer met en scène avec un talent certain, ses plans étant d'une précision incroyable. On sent toutefois dans le scénario que certains passages sont faits pour nous émouvoir et cela ne fonctionne pas toujours très bien, le tout étant écrit avec maladresse notamment la présence de la voix-off, vraiment inutile. Mais il y a Burt Lancaster (également producteur) qui est investi à fond dans son rôle, donnant tout son humanisme à ce personnage au début antipathique. Ses joutes verbales avec Karl Malden, représentant l’État et donc ce que Stroud défie, sont d'ailleurs parmi les meilleures du film.
Film de prison qui avait fait sensation en son temps relatant de manière romancée la vie d’un détenu deux fois criminel (dont une fois en prison) qui se réhabilite par une passion fortuite pour les oiseaux qui le rendra célèbre après être devenu un expert mondial en pathologie aviaire. Tout ceci est montré avec une certaine emphase qui nuit aujourd’hui à la véracité du propos. Malgré tout on ne peut qu’être ému à voir Lancaster bête fauve en cage apprendre le goût de l’autre grâce à un petit oiseau trouvé au hasard lors d’une promenade dans la cour de la prison. Les rapports de Lancaster avec son directeur de prison joué par un Karl Malden magistral sont teintés de respect mutuel et d’incompréhension et jalonnent un récit qui au final est un peu long notamment avec le rajout de la partie un peu surfaite où le héros se lie avec une femme qui correspond avec lui et qui deviendra son épouse se clôturant par une mutinerie. Le thème soulevé de la condition des détenus reste fort et d’actuel mais il est ici traité de façon un peu trop manichéenne. Reste la prestation des acteurs.
Pour une fois le non-respect des traducteurs français du titre anglais est heureux. Le titre anglais était « Birdman Of Alcatraz», qui était aussi le titre du livre qui s’inspirait assez librement de la vie de Robert Stroud. Ce titre anglais était un fort mauvais choix puisque Stroud n’a jamais été oiseleur dans la prison d’Alcatraz. C’est précisément là son drame. Alors que la vie de ce condamné à perpétuité prend un sens avec ses études sur les oiseaux, on le sort de sa prison et on le transfère dans une autre, Alcatraz, où il lui est interdit de s’adonner à sa passion. John Frankenheimer, relève ici un défi extraordinaire, celui de nous maintenir en haleine durant deux heures en nous filmant une majorité de scènes se déroulant dans des lieux hyper clos. Le mérite et la réussite de l’exploit reviennent aussi aux acteurs qui sont tout simplement magnifiques.
Je suis étonné qu'aucune critique d'Allociné ne relève la portée politique de ce film. Évidemment, et malheureusement, il ne s'agit pas simplement d'une histoire hors du commun, mais d'une critique du système judiciaire américain. Et non, décidément non, ce prisonnier hors du commun, que l'on aimerait voir comme une victime de la société, on ne peut oublier ce qu'il est : un meurtrier. Ce qui me dérange dans ce genre de film, c'est la tentative de manipuler le spectateur, malgré les limites manifestes de la démonstration idéologique. Jusqu'à cette scène hallucinante où le réalisateur nous fait larmoyer sur la mort d'un moineau, alors qu'auparavant le personnage principal a tué sans remords un gardien de prison qui semblait pourtant avoir fait son travail... Décevant de ce point de vue.