Eh ouais... "La piscine", une petite claque cinématographique !
Et Deray de nous faire part de son style inimitable. Avec une tension palpable à tous les instants, et qui s'accélère néanmoins en seconde partie, les dialogues petits crus s'invitent bien chaleureusement dans cette ambiance bucolique et provençale. Ici, exit les cigales et le whisky bienvenu. Un film servi donc par un chlore qui ne manque pas de nous piquer les yeux.
Co-signé des mains de Jacques Deray, le scénario use toutes les ficelles du genre (LE sujet à ne pas aborder : l'arrivée d'un homme et de sa fille chez un couple rangé), et ce grâce à l'interprétation sans faille du duo aussi glamour que belliqueux Delon-Schneider.
Un film angoissant aussi, nerveux et glacial dans les interprétations. Un merveilleux huis-clos en somme.
Les partitions génialissimes des acteurs concourent à la réussite de "La piscine". Le quatuor joue dans le bon ton, chacun à sa manière : le charme redoutable de Delon ; le charisme et la classe infinie de Maurice Ronet ("Ascenseur pour l'échafaud" de Louis Malle, "Plein soleil") ; la sensuelle et divine Jane Birkin (déjà vue dans "Le knack..." qui reçut la Palme d'Or en 1965 ; et chez Antonioni pour son "Blow up") ; et de terminer par le joyau, le rayon de soleil, l'inoubliable princesse du soleil, Romy "Sissi" Schneider. Quel pur régal !
Je peux dire aussi que "La piscine" a acquis son statut de film culte grâce à la première scène où notre monstre sacré se fait éclabousser par la Bellissima. Quel délice !
Un chef d'oeuvre aussi car il fut, en son temps, adulé par toute la génération cannoise : Bardot, Vadim, Brialy, Denner, Bébel... et de Jacques Deray de se faire un nom en France.
De plus, j'ajoute que la musique est signée par un grand compositeur en la matière, Monsieur Michel Legrand. Reconnaissable dès le générique, elle nous languit devant la caméra de Jacques jusqu'au point de non-retour. Superbe Michel, j'en redemande encore !
Pour terminer, "La piscine" (1969) est un classique du drame à la française qui marquera encore et toujours les esprits.
Vous avez dit fantômes spectateurs ? Eh oui. Delon le sait si bien, qu'il en parle encore. Des souvenirs impérissables. Deray (à qui l'on doit de nombreux policiers français), Ronet (une superbe trogne), mais surtout, l'une des plus belles actrices françaises (et qui rentre sans aucun conteste dans mon top 5), la divine Romy.
"La piscine" : un film sublime maîtrisé à la perfection. Ceux d'aujourd'hui le traiteront de vieillot. J'emploierai un seul et unique terme : Romy !