Ce que je retiendrais, c'est comment Stewart a laissé tomber son costume de jeune homme, bien sous tout rapport, ce bon américain moyen qu'il interprétait il n'y a pas si longtemps, pour ce glisser dans la peau d'un cow-boy, comment sa grande carcasse élancée, a pu, nous faire croire sans l'ombre d'un doute à ce personnage. Toujours juste, toujours droit dans ses bottes, capitaine dans l'armée, ayant toujours une conduite exemplaire et droiture sans faille, même s'il vient pour venger son frère, cela requiert un certain talent. Et Stewart n'en manque pas, sa filmographie le prouve, l'homme est sympathique, même quand il se bat, l'homme est sympathique même quand il dégaine, l'homme reste vulnérable, et en fait de lui, un héros que l'on peut toucher, un héros du peuple, et ça, les américains aiment ça, et il n'y a pas qu'eux.
Dernière collaboration avec Mann, qui a su à un moment donner, fendre la cuirasse de l'acteur, lui donner une autre envergure, et le repositionner au cœur du système hollywoodien, comme un acteur de premier ordre.
Le film est d'une facture classique, mais, il est fluide, comme bien souvent avec les westerns, c'est un drame, où, les enjeux sont multiples, mais l'issue est unique.
On cite, et à raison, John Ford, pour ces westerns tournés en décors naturelles, à Monument Valley, mais on aurait tort de ne pas mentionner Anthony Mann, pour sa façon de se servir des grands espaces, notamment sur ce film, les reliefs sont aussi abrupts que la façon dont les personnages se comportent; l'ouest Américain n'est vraiment pas un pays facile.