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Un visiteur
4,0
Publiée le 26 juin 2007
Lo scopone scientifico est à placer dans les très bonnes comédies italiennes, qui 30 ans après sa sortie, se laisse voir avec toujours autant de plaisir. Bien sûr la plus grande réussite au niveau des personnages est celui de la vieille que l'on aime et déteste à la fois, increvable. Au niveau des situations boufonnes, nous avons bien sûr ce clash entre l'attitude des riches et celle des pauvres, Pepinno par exemple qui en plein milieu de ce salon richement décoré n'est visiblement pas à sa place. Mais le film est surtout porteur de nombreux messages, son thème principal étant celui du rapport dominant dominé : tout d'abord au niveau des rapports homme / femme, il est clair que c'est la femme qui domine : la vieille domine George et lui envoie même un verre à la figure, Antonia domine Pepinno qui n'est rien sans elle ainsi que Richetto qui se traîne à ses pieds, ou encore Cleopatra qui elle est beaucoup plus futée que ses frères, sous son air de rien. La femme est tout simplement la tête pensante du duo, posée, réfléchie et irrésistible. L'autre rapport de force est bien évidemment celui du riche et du pauvre. La vieille donne à chaque début de partie 10 000 dollars au couple de pauvres qui jouent aux cartes avec elle, sachant très bien qu'elle les reprendra, métaphore de la lutte du prolétaria contre les grands patrons qui lutte en vain. Mais à la fin, quelque chose nous dit que la vieille ne ressortira pas vivante de son avion : et si la nouvelle génération était la solution?
Comme chaque année une vieille bourgeoise excentrique (Bette Davis) arrive à Rome bourrée de fric, elle vient exciter chaque année un couple misérable de chiffonniers Peppino et Antonia (Alberto Sordi, Sylvana Mangano) en l'incitant pratiquement chaque soir à jouer aux cartes. Elle leur avance une somme d'argent conséquente de départ qu'elle récupère à la fin des parties, jusqu'au soir ou...
Cette comédie grinçante met en opposition un combat plus que millénaire " La lutte des classes " avec comme bien souvent l'eldorado financier américain représenté par la position richissime de " la vieille " que tout le monde veut plumer. Les clichés avec le néo réalisme italien sont nombreux agrémentés d'humour comme le faisait déjà Vittorio de Sica dans " Miracle à Milan ".
La faune de miséreux qui encourage le couple à tout rafler est intéressée par un éventuel partage des sommes gagnées. C'est une affaire d'état, toutes les parties sont commentées pratiquement en temps réel par tout un quartier renseignée heure par heure par téléphone.
Ce film est l'apologie du jeu, tout se joue jusqu'à la dernière scène. C'est un rituel annuel entre protagonistes représentant les deux couches extrêmes de la société. Le résultat final est toujours semblable. Le Pauvre reste pauvre, la vieille s'en va, promet de revenir l'année prochaine et tout recommence.
Ce film ultime dans la carrière de Bette Davis n'est pas si pénalisant que cela pour la classe défavorisée que montre le film, La vieille acariâtre est seule, Antonia et Peppino dispose d'un encadrement coloré qu'il est préférable de conserver pour l'image de la bonne humeur véhiculée. Tant pour tous ces beaux projets avortés.