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Bernard D.
113 abonnés
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4,5
Publiée le 22 novembre 2020
« Mort d’un commis voyageur » du grand Volker Schlöndorff (1985) avec son chef-d’œuvre « Le tambour » (1979), est un film très poignant qui nous raconte le crépuscule d’un VRP, Willy Loman (Dustin Hoffman étonnement vieilli pour ce rôle avec ses tics et ses petites lunettes), qui a passé sa vie à sillonner les route américaines. Payé seulement à la commission, aidé financièrement par un voisin, il va être licencié le jour où il a enfin fini de payer les traites de sa petite maison. Willy est usé et commence à perdre la mémoire, à avoir des visions (son oncle devenu riche avec une mine de diamants en Afrique) et à soliloquer mais il est protégé par son épouse, Linda (Kate Reid), qui a découvert près du chauffe-eau un petit tuyau laissant présager d’un suicide au gaz. Willy se confronte à ses 2 fils, Biff (John Malkovich) et Harold (Stephen Lang), pour lesquels il envisageait un avenir brillant mais l’un lui dira même « Je suis ordinaire… comme toi et tu finiras à la poubelle ». Ce film adapté d’une pièce d’Arthur Miller, se déroule de façon un peu classique avec une unité de lieu (la maison) et de temps. Hélas trop riche et un peu complexe à décortiquer à sa première vision, il témoigne assurément d’une vie de peine et de douleur dans cette Amérique où il faut à tout prix réussir.
Un jeu d'acteurs tout bonnement époustouflant, dans un film théâtralisé esthétiquement qui manque parfois de souffle durant ses 2h10... L'énorme bon point à Mort d'un commis voyageur est l'interprétation magistrale des grandes pointures que sont Dustin Hoffman (le père maigrichon et en début de calvitie, suicidaire et rabaissé constamment par l'ensemble de son entourage) et John Malkovich (le fils qui n'arrive pas à percer ni professionnellement ni affectivement, et qui reporte sa frustration sur son père). D'ailleurs, il est amusant de voir comment Dustin Hoffman a été grimé pour le rôle, vieilli à souhait, car il n'a que seize ans de différence avec John Malkovich... Un drame poignant, qui oscille entre les hurlements familiaux, les pleurs déchirants, les hallucinations du père (qui devient fou de tant de désamour sans raison...). La scène que j'ai préféré est celle dans laquelle le père fantasme une aventure extraconjugale, surprise par le fils, et d'où les quatre vérités de chacun surgissent dans un jeu d'acteurs transcendés (le nez de Malkovich se met à goutter, il bave de dégoût, tandis que Hoffman embue ses lunettes de pleurs brûlants et joue parmi les tics nerveux de son visage... Du grand jeu). Autrement, des longueurs se font parfois sentir, surtout avant l'apothéose de la dernière demi-heure, où le ventre mou dure au moins vingt minutes. La durée de la pièce n'a pas su être coupée ou rendue concise, et les deux heures dix semblent parfois excessives. Mais juste pour les décors de théâtre, le drame intelligent et le jeu des acteurs fabuleux, le film reste à voir !
Le pari de faire un grand film d'un chef d’œuvre de l'écriture théâtrale est toujours un pari risqué. Volker Schlöndorff signe là une grande mise en scène sublimée par une performance d'acteurs, dont celle de Dustin Hoffman n'est pas la moindre. En conclusion, si il y-a une chose qui roule formidablement bien dans ce film, ce n'est pas "la chevrolet", mais ce sont les larmes des spectateurs.
Dustin Hoffman, ouah quelleprestation !! je savais déjà que c'était un immense acteur, voir son role dans "Rain man" par exemple, mas là c'est vraiment son meilleur rôle, même si le film (un peu très théatral) a mal vieilli .... on le suit dans tous ses délires, on souffre avec lui, un rôle en or, chapeau bas Monsieur Hoffmann.
Film très théâtral (un peu logique). Des décors et des jeux de lumières et d'ombres magnifique, parfois le jeu des acteurs et des situations sont énervantes. Les dialogues sont excellents, la construction du récit est vraiment ingénieuse.
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3,5
Publiée le 17 octobre 2012
Dustin Hoffman souhaitait depuis longtemps incarner le hèros de cette pièce qui valut à son auteur Arthur Miller, le Prix Pulitzer et qui est aujourd'hui l'une des pièces la plus jouèe dans le monde! Pour camper ce vieil homme, l'acteur camèlèon de "Midnight Cowboy" et de "Rain Man" se vieillit, se rase la tête, perd du poids et chausse des lunettes! Hoffman tire sa composition d'un bouillonnement intèrieur, d'une nècessitè psychologique face à John Malkovich qui incarne ici le fils rebelle! Sans valoir la version de Laszlo Benedek avec l'inoubliable Fredric March, "Death of a Salesman" reste malgrè tout un excellent remake qui se doit être vu pour la performance d'Hoffman qui campe ce voyageur de commerce en bout de course, victime du rêve amèricain...
Très fort! C'est tellement criant de vérité que le spectateur que je suis a eu l'impression de prendre des coups de poing dans l'estomac. Le scénario adapté du livre d'Arthur Miller y est pour beaucoup. Mais la réalisation est vraiment à la hauteur.
Cette adaptation de la célèbre pièce d’Arthur Miller est, à mes yeux, une tragédie familiale comme il n'en a jamais été filmé auparavant! Ce huis clos sur une famille en pleine décomposition et allant droit vers le drame est superbement mis en scène par Volker Schlöndorff qui créé une narration basée sur de nombreux effets de flashbacks parfaitement juxtaposés sur le système de la voix-off. Les jeux de Dustin Hoffman et de John Malkovitch sont eux aussi des exemples dans le genre du mélodrame.
La triste fin d'un looser pathétique traitée dans le cadre d'une vraie tragédie. Voilà un sujet difficile où la prestation de Dustin Hoffman est d'autant plus méritoire. Le scénario installe d'ailleurs bien le personnage en le décrivant en détails à travers ses regrets, ses colères, son désespoir et ses affabulations. Malheureusement l'action fait cruellement défaut dans un réçit plutôt ennnuyeux où le personnage ne fait que ressasser ses angoisses. Même s'il est fait mention de souvenirs, la question du comment et du pourquoi ne sont guère abordées et dans ce film, le spectateur est plutôt condamné à souffrir en silence avec le personnage principal.
Willy Loman est un commis voyageur en fin de parcours. Toute sa vie il a fait des milliers de kilomètres pour aller à l'autre bout du pays. Le bitume parcouru et le costume qu'il porte, voilà toute la dignité de sa "carrière". Willy Loman n'est personne. Ses deux fils adultes, qui ont abandonné le toit familial, ne se leurrent plus sur l'importance de leur père, il n'y a que l'épouse pour tenter désespérément d'aider son mari. La famille est réunie une dernière fois autour du vieux père qui sombre dans le délire. Il s'accroche aux vieilles ambitions qu'il nourrissait pour son fils aîné Biff, refusant de voir que l'enfant choyé, pas plus que lui même, ne peut prétendre à ces mythes américains d'argent et de gloire. Le film ne cache pas la pièce de théâtre d'Arthur Miller. Au contraire, il la revendique, par une mise en scène en huis-clos, avec des décors apparents, un espace réduit utilisé comme au théâtre. Les acteurs sont sublimes. Dustin Hoffman, dans un vrai rôle de composition (à 38 ans il en paraît 70), inspire à chaque instant pitié et répulsion. John Malkovitch, le fils "prodigue" est également excellent, ainsi que Kate Reid, bouleversante mère courage. Il y a une force, une intensité telles pendant ces deux heures, qu'elles nous brûlent. C'est presque dommage, parceque cette émotion brutale appartient au théâtre. La transposition au cinéma aurait peut-être mérité quelques scènes plus "légères", pour faire évacuer la vapeur. Plus de non-dit aussi aurait peut-être été préférable, le langage cinématographique me semble pouvoir se passer d'une fin un peu trop bavarde. Néanmoins cette mort d'un commis voyageur est une tragédie grandiose et bouleversante qui mérite d'être vue.
Une histoire et des personnages sincèrement touchants. Un jeu d'acteur de Dustin Hoffman une nouvelle fois proche de la perfection. En revanche, les choix de réalisation apparaissent souvent étranges. Des longueurs, notamment au début du film, ne permetent pas à l'attention de se focaliser sur ce qui aurait pu être un chef-d'oeuvre du cinéma et qui reste seulement un bon film. C'est déjà bien...