"Otage" est assurément un bon film, avec un Bruce Willis qui semble bien aimer la recette du se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Sauf que cette fois, ça n’a rien à voir avec John McClane, puisqu’il prend les traits d’un négociateur hors pair sur les prises d’otages. Lorsque la goutte d’eau de trop fait déborder le vase, il s’éloigne de Los Angeles pour se mettre au calme en tant que chef de police d’une petite bourgade de province, à priori tranquille. C’était sans compter sur une affaire de home-jacking qui tourne au vinaigre, et qui va le faire rattraper par sa réputation. Des films du genre, on en a déjà vu. Rappelez-vous, il y a eu le très bon "Négociateur", avec l’excellent Samuel L. Jackson. "Otage" serait-il alors du déjà vu ? me direz-vous. Eh bien non. Car la vraie originalité de "Otage", c’est de superposer deux intrigues en une : la prise d’otage d’un côté, et une plus sombre affaire de l’autre. Bruce Willis rend une copie une fois de plus parfaite, et parvient même à nous surprendre par ses qualités en art dramatique lors des moments d’émotion lorsque son personnage est en pleine détresse
, notamment lors de la scène où il a les mains attachées au volant de son véhicule
. Pour faire un bon film, il faut certes un bon acteur. Cela dit, il serait injuste de ne pas saluer la performance des deux jeunes, déjantés à souhait, que ce soit Jonathan Tucker dans la peau de Dennis, ou encore de Ben Forster dans le rôle de Mars. Ce dernier est formidablement mis en scène et filmé, personnifiant le diable en personne.
Je pense notamment à la scène où il déambule dans le couloir en feu en tenant des cocktails Molotov dans chacune de ses mains
. On déplorera cependant, ou on aimera, ce petit garçon débrouillard et courageux, au final le plus malin de la famille. J’en viens donc à la réalisation, que je trouve de qualité en dépit du fait que le réalisateur soit un illustre inconnu pour moi, alors que c'est son troisième film. J’ai particulièrement aimé le générique de début, plutôt original, avec le défilement des noms façon enseigne et qui nous met rapidement dans l’ambiance. "Otage" réussit donc à remplir sa mission, à savoir distraire efficacement le spectateur. Pour ma part, j’ai été tenu en haleine tout le long, bien que je considère que l’épilogue gâche un peu tout le reste.
En effet, on se demande comment l’ex-otage parvient à se procurer une arme pour tuer celui qui l’emploie, provoquant une fusillade dont lui et son sauveur sortent indemnes. Soit il manque un plan pour le voir saisir une arme, soit c’est une grosse bêtise. On ne comprend pas pourquoi il ne tente pas de tuer son sauveur, à moins qu’il ne soit de connivence avec lui.
En y réfléchissant, je soupçonne les scénaristes de s’être fichus dans une impasse de laquelle ils ne savaient pas trop comment en sortir.