L'histoire d'un gars qui a vu trop de film dans sa jeunesse, et qui veut trop réussir autant que leurs réalisateurs.
Pardon, c'est l'histoire d'un p'tit gars qui cherche un trésor dans son jardin. L'autre, c'est celle de Luc Besson.
Parlons d'abord du réalisateur, le film viendra tout seul.
Il est sûrement jaloux du talent, de la culture (générale, pas cinéphilique) ou de la passion des quatre grands réalisateurs américains, Woody Allen, Georges Lucas, Steven Spielberg et éventuellement Ridley Scott. Je parle de ceux dont il est jaloux, pas de ceux que j'aime !
De Woody Allen, il prend l'ex-femme, Mia Farrow, à défaut de prendre l'humour ou la capacité de travail, ou éventuellement le génie ainsi que la culture littéraire, freudienne et la hauteur de la bonne société.
Et ce n'est pas la prise de tête pseudo humoristique de « Angel A » qui lui permettra de passer en tête devant l'un des hommes les plus laids mais doués de ce siècle.
Quant aux obsessions sexuelles de Woody, Luc n'en fait que son obsession personnelle du type féminin idéal, un peu gamine, un peu caractérielle, un peu japonaise, un peu de l'Est, bref une fille mélangée improbable qu'il est d'autant plus facile à chercher qu'elle n'existe pas. On est loin de la longue et tenace admiration de Woody pour ses actrices bien réelles.
De l'ami Georges, il prend les sujets, parodie sans se rendre compte qu'il s'agit d'un hommage puéril à tout ce qui a fait l'imaginaire des trentenaires de 2000 et qui ne lui appartient pas. Depuis « Matrix », on sait que l'on peut continuer de manière originale l'oeuvre trilogique de Lucas (je parle bien sûr de la première).
Par contre, preuve qu'il apprend vite, il n'oublie pas de sortir un livre genre Harry Potter deux ans avant le film, de faire faire les figurines à l'avance (si possible en Chine avec une qualité effroyable pour ne pas copier trop son illustre prédécesseur qui fait dans la qualité et pour un public plus rémunérateur).
De Steven Spielberg, il aimerait à la fois le fric, le succès populaire auprès notamment des enfants, et l'intelligence des sujets sur lesquels on ne peut pas dire que le mentor de Dreamworks se soit souvent planté.
Là, à part une histoire d'un petit garçon qui découvre une piste au trésor dans un grenier, il n'y a pas grand chose à dire. Le succès populaire de Besson ne se fait que sur les 4 grands films que sa jeunesse authentique lui a insufflés. Ensuite, on a eu le droit à des scénarios de plus en plus invraisemblables et mal foutus, seuls son bizness de petites comédies ou petits polars produits tous les 6 mois - et le succès populiste de Taxi qui restera sans doute la pire comédie française par sa crasse et sa vulgarité - lui ont permis d'accumuler les Euros, pour espérer calculer plus tard en dollars.
Mais nulle part on ne devine cette critique désenchantée de la société actuelle, la maîtrise des très gros budgets, et encore moins une conscience politique (si l'on peut parler ainsi d'une culture très communautaire). Bref, un gars qu'on peut ne pas aimer, surtout sur la fin, mais que l'on ne peut que respecter.
Enfin, de Ridley Scott, Luc aimerait bien l'ambiance de « Blade Runner » et cette facilité à aborder tous les thèmes de l'humanité avec beaucoup de talent, sauf que « Le cinquième élément » n'arrive pas à la cheville de « Galactica » alors de là à parler de « Blade Runner »...
Finalement, après avoir cassé Luc Besson en large (surtout maintenant) et en travers, que reste t'il du film ?
Et bien ça se laisse regarder comme une resucée de tout ce dont je viens de causer, tout simplement, et pas plus que ça.
Un sympathique film d'aventure pour enfants, également truffé de référence sur la carrière de Besson, la crinière blanche et bleue d'Arthur par exemple, mais vous en découvrirez bien d'autres.
C'est tout et c'est dommage. Car un film correct ne suffit pas à oublier l'immense déception de la part du réalisateur de « Subway », « Le grand bleu », « Nikita » et « Léon ».
Par contre, puisque je n'irais pas le revoir, je pense qu'il y a une petite erreur de script -ce qui normalement ne peut arriver avec les images 3D - pour essayer de montrer les seins de la petite asio-tchéko-franco-minigirl, on fait le coup de la corde salvatrice, alors que le gadget du frère bouche trou a une « arme » qui sort une corde toute les 5 minutes. J'ai tort ?