Malgré leurs 2 millimètres de haut, il sera bien difficile de passer à côté des Minimoys cet hiver. Car, pour son dixième et dernier film, Luc Besson na pas fait les choses à moitié : budget maousse (65 millions deuros), distribution massive, des produits dérivés en veux-tu, en voilà
bref, personne ne pourra y échapper. Et surtout pas les enfants, cible principale du long métrage. Soit lhistoire dArthur, 11 ans (Freddie Highmore), qui, pour dénicher un trésor susceptible de sauver la maison de sa grand-mère (Mia Farrow) de la saisie, intègre le monde desdits Minimoys. Lunivers en question nétant répertorié sur aucune carte connue, le film bascule alors dans limage de synthèse, au rendu quasi-photoréaliste, et à la beauté renversante. La performance technique, résultat dun travail titanesque (cinq années de labeur), réhausse de plusieurs crans la qualité de ce conte initaitique classique et un brin naïf, qui concentre quelques-unes des thématiques-clés de luvre de Besson : influence du cinéma américain, goût pour les héroïnes fortes (ici la ravissante princesse Sélénia, qui nest pas sans rappeler la Leeloo du Cinquième élément)
Et pour sa première (et, donc, dernière) incursion dans le cinéma danimation, le réalisateur de Léon évacue lhumour un peu beauf qui caractérisait certaines de ses productions, au profit de gags plus visuels et de clins-dil. En plus de cela, il convoque Mylène Farmer, Alain Bashung ou Marc Lavoine pour un doublage à laccent musical, tandis que la bande-originale est signée Eric Serra, fidèle parmi ses plus fidèles collaborateurs, tous présents ici. Au final, Arthur et les Minimoys nest pas exempt de défauts ou de maladresses, mais devrait sans mal plaire au public familial visé. Pari accompli pour Luc Besson qui, pour son ultime film, ne réalise ni plus ni moins que son Disney de Noël.