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Plume231
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1,0
Publiée le 7 janvier 2012
Comment à partir d'un sujet aussi passionnant peut-on réaliser un film aussi chiant ??? On ne peut pas me reprocher d'y mettre de la mauvaise volonté à propos d'Eric Rohmer. Les films que j'avais vu de lui ne m'avaient pas du tout emballé mais c'était autant dû à une histoire qui ne m'intéressait pas particulièrement qu'à la mise en scène elle-même. Là j'ai décidé de voir de lui un film dont le sujet inspiré d'une histoire vraie, le contexte, l'atmosphère étaient susceptibles de donner pour ma part une oeuvre captivante. Si captivant était synonyme de soporifique alors une chose est sûre ce film serait pleinement captivant. Une sorte de film d'espionnage réalisé par le cinéaste, je savais pleinement qu'on serait à dix milliards de kilomètres de James Bond 007 et que chercher une scène d'action chez Rohmer c'est comme chercher du foin dans une botte d'aiguilles. Mais c'est bavard, ça parle, ça parle, ça ne fait juste que parler, que parler, que parler... Et comme les dialogues sont loin d'être du Mankiewicz et que les acteurs jouent totalement faux...zzzzzzzzzzzzzzzzzzz... Bref, on finit par s'en foutre totalement si le personnage principal travaille pour les russes blancs, les russes communistes ou les nazis. Seules les images d'archives arrivent à nous sortir de notre engourdissement et donnent justement l'impression d'être là pour cela. Bon une minute de l'hyper-brillantissime "L'Affaire Cicéron" de Joseph L. Mankiewicz et je serais réconcilié avec le genre du film d'espionnage verbeux. C'est pas demain la veille que je deviendrais fan d'Eric Rohmer.
Beau film de contre-espionnage mais dont les dialogues sont trop écrits, ce qui accentue cette impression de verbiage incessant... L'ensemble, quant à lui, s'avère lent et complexe... Mais c'est du Rohmer en même temps...
Sur la forme, on ne peut qu'être comblé de cette reconstitution historique réussie dont le petit budget du film ne dépassait guère les quatre millions d'euros. Mais ce sera sourtout pour son fond que triple agent remportera la palme haut la main pour ses réflexions sur les relations du couple dans son ordinaire, du rôle même de la politique au sein de la société ou encore de la recherche de l'identité de soit-même. Tout simplement épatant.
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2,0
Publiée le 30 mai 2011
En s'inspirant d'un fait divers rèel et en intègrant à son "Triple agent" des images d'archive, Eric Rohmer n'apporte pas autant de fraîcheur et de vitalitè à son univers habituel! Le film est souvent plat, contenant quelques longueurs et en devient presque ennuyeux! Le seul atout de ce mètrage historique est de ne pas montrer systèmatiquement l'espion et de le dècouvrir à travers son èpouse! La maîtrise des longs dialogues profonds et brillants est indèniable mais n'arrive pas à nous passionner! Reste tout de mème la beautè de la rohmerienne par excellence Amanda Langlet qu'on retrouve avec un certain bonheur...
L'idée de vouloir représenter la complexité "d'un agent secret" par le simple biais de ses conversations intimes, en "huis clos" avec sa femme et un nombre très restreint de personnages gravitant autour d'elle, était originale. Malheureusement, Rohmer ne parvient pas à nous extraire "la substantifique moelle" de son personnage central qui n'arrête pas de parler de lui-même, au point qu'on sort de ce film abruti d’ennuie, sans quasiment rien savoir de lui (quelles étaient ses missions ? Pour qui travaillait-il vraiment ? D'où venait l'importance qu'il disait avoir ?). Cette oeuvre a séduit les intellectuels obsessionnels que sont les inconditionnels de la « Nouvelle Vague », mais elle reste l'autoportrait inconscient et narcissique d'un érudit qui s'est laissé emporté par sa fascination du verbe et son mépris de l'action.
Pour l’un de ses derniers films, Rohmer nous entraîne dans l’entre-deux guerres sur les pas d’un couple composite au destin tragique. On a ici une exposition bien en place, un récit déstructuré où la langue l’emporte sur les faits et une fin un peu précipitée où les faits justement l’emportent sur les mots pour donner du sens à l’histoire. La technique est comme toujours irréprochable mais j’avoue que je n’ai pas trop marché dans cette histoire d’espionnage où l’on ne sait jamais qui espionne qui et où il n’y a ni bon ni méchant… Un Rohmer pas indispensable du tout.
On est prévenu dès le début : on est dans le cadre d’une fiction, basée sur des faits réels. Le film montre d’ailleurs à plusieurs reprises de vraies images d’archives, cela permet de se mettre dans le contexte historique, à savoir celui de la France et de l’Europe en 1936. Ce 1er point m’a dérangé : j’ai trouvé que si on n’a aucune notion sur l'histoire de cette période, le contexte n’est pas très clair, on est un peu perdu et notamment les interactions entre le gouvernement français et les différents pays européens, selon les partis politiques, les alliances entre certains partis et d’autres pays européens comme la Russie ou l’Espagne, voire même entre ces partis et certains ressortissants de ces pays (les communistes, le Front Populaire, les nazis, le parti franquiste, les anciens combattants de l’armée blanche de Russie…). Or, ce contexte est la base de la compréhension du film : un couple dont le mari est semble-t-il un espion, et dont la femme est frustrée de ne pas connaître le détail des activités de son mari. C’est un film d’espionnage mais vraiment pas conventionnel dans le sens où il n’y a strictement aucune scène d’action, le temps semble donc un peu long. Un peu ennuyeux aussi dans le sens où il y a énormément de discussions politiques (sujet qui ne m’intéresse pas beaucoup en temps normal), et que ces bavardages ne sont pas mis en lumière par le contexte qui est peu clair. En outre, le personnage du mari est assez énervant, on ne s’attache pas du tout à lui, au contraire, je l’ai trouvé hautain, sûr de lui, peu à l’écoute de sa femme qui, elle, est plutôt attachante. Je me suis donc accrochée à ce personnage qui m’a un peu sauvé le film.
Inspiré d'une histoire vraie, le film de Rohmer évoque, au cours des années Front Populaire jusqu'à celles de l'Occupation, l'activité mystérieuse de Fiodor, un russe blanc anti-stalinien oeuvrant, peut-être, à des missions d'espionnage. Rohmer étant ce qu'il est, on imagine bien que "Triple agent" n'est pas de la famille des James Bond! Pour l'essentiel, l'existence parisienne de Fiodor se dévoile au long de scènes intimistes et domestiques, à travers ce que cet homme apparemment sincère veut bien en dire à son épouse Arsinoé. Pour autant, celle-ci en viendra, tout comme le spectateur, à douter légitimement de son mari. L'intérêt que Rohmer porte à ce personnage de Fiodor, parlant bien et posant en démocrate, c'est ce secret derrière lequel on peut envisager de la duplicité, le mensonge ou, pourquoi pas, de la mythomanie. Moins vivant et séduisant que les contes moraux ou sentimentaux de son auteur, "Triple agent" est un film un peu austère, discursif (sans surprise), confiné dans des scènes d'intérieur où les textes littéraires du cinéaste (Fiodor le russe et Arsinoé la grecque parlent, étonnamment, un français d'académicien) introduisent des idées...littéraires en même temps qu'une interprétation figée et par moments factice. Toutefois, ce n'est pas tant le style rohmérien qui me gêne que le sujet tel que le réalisateur a choisi de le présenter. Son intrigue ne porte aucun suspense, encore moins d'action -même si le dénouement est intéressant- et surtout aucune perspective. On s'ennuie parce que le film n'offre pas d'émotion ni de construction dramatique.
Cinéaste du verbe, Rohmer signe ici un faux film d'espionnage qui en déconcertera plus d'un. Avec deux ou trois plans en extérieur (qui sonnent faux à cause d'un manque évident de moyens) et quelques images d'archives, le cinéaste parvient tout de même à reconstituer le cadre intellectuel de cette période trouble que fut l'immédiat avant guerre 39-45. Toutes les scènes se passent donc en intérieurs et les actes des personnages ne sont jamais visualisés, mais racontés par le biais de dialogues très écrits. Comme Rohmer est un homme de culture et de goût, son approche de l'histoire est singulière et franchement passionnante. Par contre, elle suppose une bonne connaissance historique car il ne prend à aucun moment son public pour un imbécile. La grande Histoire est complexe, il est donc légitime de la raconter dans toute sa complexité, au risque de perdre les spectateurs les moins cultivés. Délaissant ici ses marivaudages bourgeois (un rien irritant tout de même), Rohmer reprend le principe du très beau "L'anglaise et le duc" en plongeant une héroïne innocente et étrangère à l'histoire (et même à l'Histoire) dans une situation inextricable dont elle devient la victime. Ce rôle est magnifiquement servi par Katerina Didaskalou. L'ensemble est donc motivant pour l'esprit, mais un rien guindé dans sa forme. On saluera tout de même le parcours exemplaire de ce maître de la Nouvelle Vague qui est toujours aujourd'hui un cinéaste hors mode et sans concessions.
C'est du Rohmer, donc très bavard avec des dialogues très écrits et pas d'action. Selon ses goûts, on apprécie ou non. Mais, ici, bien qu'il n'ait jamais dissimulé ses idées réactionnaires, Rohmer fait preuve d'une grande finesse politique et psychologique pour nous dépeindre l'état d'esprit d'un Russe blanc qui, à l'approche de la guerre, sent vibrer sa fibre patriotique au point de trouver des qualités à Staline. En revanche, les relations amicales entre un ancien général tsariste émigré et un couple de militants communistes est tout à fait invraisemblable dans le contexte des années trente. Ce film n'en est pas moins très brillant et la subtilité du jeu de Serge Renko est éblouissante. Pour peu qu'on s'intéresse à cette période de l'histoire, on passe un excellent moment.
On arrive avec ce film au point névralgique de l'incompréhension entre public et critiques "professionnels". Film admirable pour les "4 fantastiques" (Cahiers-Libé-Inrocks-L'Huma), je l'ai trouvé pour ma part d'un ennui vertigineux. Il faut sans doute ici briser un tabou: oui, les acteurs jouent extraordinairement mal, sont mal dirigés, la lumière est laide, les dialogues lents, verbeux, sans fond... Malgré Rohmer (ou parce que?). J'ai adoré "Ma nuit chez Maud", et bien d'autres films du cinéaste ont je trouve une grâce singulière. Ici, on est vraiment dans la série B, pour ne pas dire Z, d'un film dont tout le monde semble se désintéresser, acteurs et réalisateur y compris.
La grande qualité de Triple Agent est aussi son principal défaut : les dialogues. Parfaitement écrits, ils sont le moteur du film, la retransciption d'une action hors-champs et révèle beaucoup sur les personnages. Mais si ceux-ci arrivent à nous captiver pendant plus d'une heure, on finit tout de même par trouver le temps long, faute de péripéties. Les cadrages d'Eric Rohmer sont d'une grande rigueur, composé comme des tableaux, mais généralement statique, ce qui accentue l'impression d'un film trop verbeux. Un Rohmer globalement intéressant mais longuet.
Je dois bien avouer que chaque dialogue est un régal (et demande beaucoup de concentration). Mais pour profiter à 100% du film, il faut être à jour sur l'Histoire de l'entre-deux-guerres, ce qui n'était pas mon cas.
La note que je donne est donc sans doute un peu subjective vis-à-vis de ce cinéma réservé à une catégorie très fermée de spectateurs.