Un grand classique du cinéma, qu'il faut bien entendu regarder avec les yeux de l'époque où il a été tourné à savoir tout juste avant la deuxième guerre mondiale. Ce qui le caractérise à première vue, c'est la légèreté, la frivolité, car après tout de quoi est-il apparemment question tout au long de ce film ? D'amour, de jalousie, de jeux d'apparences, de mondanités, tout cela étalé comme dans une pièce de théâtre : les portes claquent, les gens se courent après, les amis se fâchent, se battent et se réconcilient mais la réalité décrite de façon, sous-jacente est celle de la fin d'une époque, celle de l'aristocratie décadente et de ses serviteurs et valets, qui poussés par leurs instincts, leurs rivalités, cherchent à consolider leurs positions respectives, à durer encore un peu les serviteurs ne valant pas mieux que leurs maîtres.
Nous sommes à la veille d'un cataclysme planétaire, et tous ces gens là font mine de l'ignorer (mais quelques indices attestent qu'ils le pressentent) en dansant sur un volcan qui va se réveiller et le balayer.
Bien entendu Jean Renoir traite le sujet avec virtuosité. il occupe avec bonheur un rôle central dans le film, celui d'Octave, qui est bien avec tout le monde, l'ami, le confident, le rigolo, mais aussi l'homme seul, désargenté, amoureux transi de l'héroïne, un parasite comme il le dit lui même.
Il n'en reste pas moins que 70 ans ont passé et que la façon de jouer, de déclamer les textes, de grimer les acteurs, trop ostentatoire m'ont retenu de rentrer totalement dans ce film.
Personnellement, j'avais trouvé La Grande Illusion, beaucoup plus achevé et beaucoup plus poignant