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Antony
28 abonnés
401 critiques
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4,0
Publiée le 20 juillet 2010
Chef d'oeuvre ! Du grand Melville... Quelle fin de carrière, entre "le cercle rouge", "l'armée des ombres", "le deuxième souffle" et ici "le samourai" ; quel filmo ! "Le Samourai" est un pur bijou de mise en scène, la scène du métro, l'identification, ou encore la mise en place de l'alibi pourrait être des cas d'école tant cela frise la perfection et le génie pur. Delon, impassible, joue son rôle et préfère jouer du regard que d'ouvrir la bouche... et là on se dit quelle direction d'acteur... Les dialogues, idem, ciselés, précis, concis et d'une efficacité redoutable. En fait la seule ombre au tableau, c'est qu'il n'y ait pas une grande musique, un air, bref une note sonore caractérisant ce samouraï. Mais je chipote, car même la BO, à defaut d'être original, est plus que très correct... Tout en mettant les scènes en place, elle installe correctement la tension et contribue pleinement à cette réussite. Je ne sais pas vous, mais Melville me manque !
Un classique du polar français, une atmosphère melvillienne et toujours les même thèmes abordés (solitude, fatalisme et méthodisme des bandits). Mise en scène bien placée et Alain Delon énigmatique. Un peu dommage que dans la première moitié j'ai l'impression qu'il y a pas mal de séquences de meublage.
Ce film devrait servir d'exemple à bien des réalisateurs contemporains, notamment pour la TV ! En effet, pas de dialogues superflus mais de longs, longs silences qu'aucun tam-tam musical ne vient interrompre : ceci ajoute à l'atmosphère ambiante angoissante, soulignée par le seul piaillement agaçant à la longue, d'un oiseau en cage, que Melville avait su recréer. Pas mal de forçats des thrillers TV devraient s'en inspirer : un polar n'est pas une comédie musicale ! Et on ne fait que diminuer l'intensité d'une scène en l'accompagnant d'une musique tonitruante censée corriger un texte imparfait. (voir la lamentable série TV "Meurtres à ..." ) Autre qualité de ce film, un casting judicieusement choisi : François Périer fait un commissaire plus vrai que nature. Et Delon (il vous salue) nous campe un tueur froid, imperturbable, à des années lumière d'un Belmondo sympa, genre Arsène Lupin. Bien sûr, ce film comporte pas mal d'invraisemblances : pour traquer ce samouraÏ, le commissaire Périer dispose de pas moins de 50 flics disséminés dans le métro parisien, ainsi qu'une noria de véhicules banalisés ! De quoi faire rêver nos commandants de police actuel ! L'ambiance glauque de cette histoire a peut-être été exacerbée par un incendie qui a ravagé les studios Jenner où se produisait le tournage. L'oiseau y aurait laissé la vie... On imagine les difficultés de continuer un film dans de telles conditions ! Près de deux millions d'entrées : le verdict du pubin est là, pas besoin d'ajouter que des films comme ça, on en redemande ! willycopresto
Economie de moyens, ambiance lancinante, et ce petit oiseau auquel on s'attache tellement ils sont sinistres à la fin, tous ces hommes qui marchent, font des kilomètres vers on ne sait plus trop quoi... Bien sûr, on sent que ça fait partie d'un courant ascendant (on allait vers les seventies) contrairement à 2008, où il faut tout classer dans un genre déterminé (thriller, polar, cinéma d'auteur, grosse production...), partant de quoi les petits travers humains deviennent ici des "bourdes" de scénario, : Jef Costello, ce beau gosse à chapeau qui exhibe ses gants blancs, une fois puis deux, non mais quoi... Hé bien, sans trop adhérer au machisme de ce temps-là (ces dames honorées au gré de l'humeur masculine), j'ai personnellemnt raffolé de ce bandit énigmatique et de son antagoniste, François Périer, en flic marchant au feeling. Délicieux va-et-vient entre bureaux pour les reconstitutions, coursettes dans le métro... Delon dans toute sa splendeur, menton arrogant et oeil vulnérable... Et cette incroyable dérision envahissant l'écran alors qu'on s'attendait à un règlement de compte classique ! Un excellent Melville !
La ressortie en salles en copie restaurée de " le samouraï " permet de revoir en condition idéale, ce classique indémodable (1967) du polar à la française.
C'est de la très belle ouvrage ( l'idée du tueur solitaire - d'où le titre- et silencieux reste dans les mémoires) , même si le film pèche tout de même par un scénario minimaliste et une fin trop vite expédiée.
On retrouve Nathalie Delon, actrice très sexy, décédée récemment, ainsi que Cathy Rosier jolie comédienne martiniquaise dans son premier long métrage et son rôle le plus emblématique d'une carrière avortée en raison d'un drame personnel.
Delon est fidèle à lui même (presque dans la caricature) dans cet opus mythique de Melville qui restera comme une de ses prestations majeures ( même si je le préfère dans " Mr Klein" de Losey notamment) d'une filmographie d'un standard particulièrement relevé.
Il.parvint à mêler cinéma grand public et d'auteur et reste une des dernières stars masculines du cinéma français.
Melville montre qu'il est capable de rivaliser avec le cinéma américain qui l'a tant inspiré et signe un de ses meilleurs films ( certes inférieur à " l'armée des ombres" son chef d'oeuvre et à " le deuxième souffle").
Bref, un classique imarcescible qui permet aussi de retrouver l'excellent François Perrier dans un rôle pas si éloigné de celui qu'il incarnera dans " Police python 357" de Corneau ( cinéaste lui même largement inspiré par Melville, comme le soulignera son remake du " deuxième souffle" nettement moins réussi que la version de Melville).
On relèvera qu'une critique professionnelle qui n'a pas revu le film, avant de rédiger son article, prétend que le personnage de Delon roule en voiture américaine ( en fait il circule en DS Citroën !).
Long-métrage policier, "Le samouraï" marque par une prestation phénoménale d'Alain Delon. Ce dernier s'offre un rôle parfait pour lui. La réalisation est elle aussi vraiment réussie et maîtrisée. Quant au scénario, il est bien écrit avec une histoire captivante. Ainsi, le film est culte par un ensemble travaillé et qui s'entremêle parfaitement.
Jean-Pierre Melville signe un polar noir avec un semblant de facilité déconcertant. Bien entendu cette simplicité n'est qu'apparence et témoigne du talent du cinéaste. Ambiance, luminosité, acteurs, musique... tout est parfait.
Je qualifierai le samouraï de film noir contemplatif. Car l intrigue de ce film est tout à fait basique: un tueur et policier qui cherche à le coincer. Mais l intérêt du film avec ses dialogues minimalistes c est la mise en scène de Melville, l observation que l on fait du personnage de Costello dont on guette le moindre faits et gestes à l image du personnage du policier. Un film qui a énormément influencé le film noir et qui de ce point de vue est extrêmement intéressant.
Indémodable Melville ! Delon en tueur solitaire et la musique inoubliable de François de Roubaix . François Perrier en flic qui ne lâche rien et une mise en scène qui nous tient en haleine tout du long . La poursuite dans le métro parisien est un exemple de séquence ! . Un classique du cinéma français .
Un super film! Une ambiance de folie! Une mise en scène de ouf! Une musique lancinante! Un super acteur! (disons plutôt que Alain Delon est très doué pour rester impassible). Il a par ailleurs trop la classe avec son imper et son chapeau. Le message que je me suis forgé par rapport à ce film est que le tigre de la jungle cherche quelqu'un qui ait besoin de lui mais s'aperçoit que personne ne s'attache à lui (il le croit à un moment donné avec la pianiste). Il ressent donc une grande solitude. Si l'on est utile pour personne, on a plus qu'à mourir. Avis aux gens qui ne regardent que des blockbusters, ce film est lent et contient peu de dialogues. Fuyez pauvres fous!!
Le style melvillien, formel, dépouillé et glacé convient à merveille à cette histoire. Delon, silencieux, joue à merveille ce rôle de tueur à gages. On appelle ça un chef d'oeuvre !
Il n'est pas nouveau de dire que Jean-Pierre Melville est un cinéaste du silence. Ses sombres polars français mettent en scène des êtres solitaires et perdus, ont une facette très intéressante où le silence est l'essence de la violence et du respect. Si j'estime peut être *Le Cercle rouge* comme son film le plus abouti, je pense alors que *Le Samouraï* est celui qui traite le mieux de cette question du silence. Il n'y a pas vraiment besoin de dialogue pour comprendre l'épopée cloîtrée et dangereuse de Jef Costello (Alain Delon), ce tueur à gages solitaire qui voit son destin se renverser après un assassinat qui tourne mal.
Les regards entre les personnages et les actions délicatement exécutées sont les sources de cette tension où chaque mouvement de caméra permet de comprendre la situation. Il suffit simplement de contempler cette scène d'ouverture de Jef en compagnie de son oiseau en cage. Tous deux cloîtrés dans leurs appartement morbide où l'attente d'un meurtre commandité se fait longue. Jef est un homme enfermé dans une routine illicite et dangereuse, où la moindre tentative d’émancipation peut s’avérer fatale. Connaitre sa cible; la tuer; récupérer l'argent; connaitre sa cible; la tuer; ... ce quotidien reste sa seule raison de vivre où l'amour éphémère et la solitude sont comme des minimes évasions. On sent aujourd'hui les long-métrages imprégnés de l'ambiance solitaire et calme (en apparence) de l’œuvre de Melville : *Léon* de Luc Besson en 1994 ou même *Drive* de Nicolas Winding Refn en 2011. L'être solitaire et incapable d'aimer, endoctriné dans une routine dangereuse qui se renverse subitement : un loup blessé et traqué de tous les côtés.
Jean-Pierre Melville travaille à merveille ce côté à la fois contemplatif dans son silence, mais aussi profondément angoissant dans son récit de traque. C'est surtout sa mise en scène efficace qui sert ce polar maîtrisé : un véritable labyrinthe au sein du commissariat où se mélange suspects, le tueur, les témoins et les flics. Mais c'est aussi et surtout cette grande chasse finale au cœur du métro parisien où Jean-Pierre Melville joue constamment sur cette mise en perspective entre les longs couloirs des sous-sols de la capitale et la petite représentation plastique qui permet aux policiers de connaitre la position en temps réel de Costello. Melville s'amuse et plonge son spectateur dans cette mise en abîme au cœur d'un Paris sombre, au côté d'un tueur à gages jouant une dernière fois avec son destin.
Melville m'a toujours passionné, mais sans-non plus être indemne de défauts. Je lui reproche quelques-fois sa vacuité scénaristique (*L'Armée des ombres*) ou sa trop grande volonté de fulgurance et de complexité de récit (*Le Doulos*). Mais il faut dire que quand il trouve le juste milieu comme dans *Le Cercle Rouge* ou ici avec *Le Samouraï*, Jean-Pierre Melville réalise de grandes choses mémorables.
A vrai dire le scénario est mal ficelé mais cela souligne encore plus le mérite de Melville qui nous rentrer dans l'univers du samouraï avec un luxe d'éconnomie et une efficacité absolue.