Patricia Highsmith, je connais. Je suis bien loin d'être un grand lecteur, mais j'ai lu un de ces romans : la cellule de verre. Très bon roman d'ailleurs. Bref, on s'en fout en fait. « Plein soleil » donc, grand classique du cinéma français. Grand classique oui, mais qui aurait la fâcheuse tendance à nous apparaître comme étant un peu surfait. Je m'explique. Si ce qui nous est proposé est déjà d'un niveau tout à fait acceptable, il est difficile de nous enlever de la tronche qu'il y aurait eu encore bien mieux à faire. Cette histoire d'usurpation d'identité (donc de double) était sujette au cynisme absolu. Clément aurait pu, ou aurait du, c'est vous qui voyez, faire vivre une véritable descente aux enfers à son personnage. Ici, on a vraiment l'impression (quoi que, il est fort possible que ça n'en soit pas une) que Ripley se sort du bourbier trop facilement à chaque fois. Semant flics ou je ne sais qui, à la dernière minute, sans se faire pincer. Dans un film d'action, ce genre de trucs on s'en fout, mais dans un thriller comme celui-ci, ça pose problème. Concernant le début du film, ça fout la trouille, on a droit à un bon quart d'heure, minimum, où ça parle, ça braille, où ça rigole pour pas grand chose. L'ombre du navet flotte au dessus du film. Mais après ce long retard à l'allumage, la mécanique se met en route et sait se faire plaisante, malgré son manque de profondeur et ses facilités. Mais le principal problème du film, c'est qu'il y a un rythme assez lent. S'il ne se fait pas ressentir pendant pas loin d'1h30, il pointe tout de même le bout de son pif lors de la dernière demie heure. Avec la conséquence suivante : la fin tire en longueur. Ne paraît pas interminable mais pas loin. « Plein soleil » (qui révélera un certain Alain Delon), ne manque pas de faiblesses, mais ce que j'ai pu y voir moi, m'a plutôt contenté.