Le scénario est intelligent est propose une intrigue dont la tension va en progressant. Le sud de l'Italie offre un certain charme à la mise en scène, mais c'est surtout la beauté d'Alain Delon qui crève l'écran. On est immergé dans l'histoire, les décors et on passe un bon moment.
Mieux que la version américaine avec Matt Damon (le talentueux Mr.Ripley) qui m'a donné envie de voir la première version française (avec quand même une approche et conclusion bien différentes). Un excellent Alain Delon, charismatique dans le rôle de Tom Ripley, un être manipulateur et cynique. Un très bon film à voir ou revoir.
Un joyaux du 7ème art,traité avec rigueur,intelligence,maîtrise,sobriété... Un scénario excellent (P. Highsmith); une direction d'acteurs excellente ; Une interprétation excellente ; Des paysages magnifiques,baignés de lumière,de chaleur,d'immensité... Très supérieur au remake de A.Minghella... Le meilleur film de R. Clément. A signaler,vers la fin du film,l'apparition du comédien Pierre Zimmer,dans le rôle d'un aristocrate... 6 ans plus tard,il réaparaîtra dans un autre chef d'oeuvre : "le deuxième souffle" (JP Melville / J. Giovanni),sous les traits d'un aristocrate de la pègre,prénommé Orloff, personnage d'exception, insolite,classieux,atypique,stylé,mythique,suréaliste !...
Pas mal cette adaptation solaire du roman psychologique de Patricia Highsmith ( la fin du film se démarque du roman de Highsmith..), pas mal mais un peu moins bonne que l'autre thriller vénéneux de René Clément avec Alain Delon : " Les Félins". La faute peut-être au rythme un peu languissant d'un film qui vaut surtout pour le suspense psychologique, les failles psychologiques de Ripley et la relation dominant-dominé entre Delon et Ronet ( les deux acteurs retrouveront d'ailleurs quelques années plus tard, dans "La piscine", des personnages aux mêmes rapports troubles..) Assez vite, on comprend que ces deux là sont de faux amis et que Philippe-Ronet, riche oisif et fils à papa méprise socialement Ripley-Delon qui le jalouse et rêve de le supplanter. Delon révélait qu'il avait réussi à convaincre producteurs et réalisateur de jouer Tom Ripley, faussaire et bientôt assassin, rôle au départ prévu pour Ronet, qui aurait fait lui aussi un excellent Ripley, tant il excellait dans les rôles ambigus de séducteurs cruels. " Plein soleil", un film qui porte bien son nom, sous le soleil écrasant et le bleu de la méditerranée, comme le bleu azur sur la peau bronzée de ses interprètes, que Clément s'attache à filmer au plus près : le bleu des yeux de Ronet et Delon ; les yeux bleu-vert de Marie Laforêt : un vrai concours !
Un début inquiétant, qui laisse penser qu'on va assister au cabotinage de deux olibrius machos en vacances. Heureusement, cette mouture méditerranéenne n'est que l'enluminure d'un film noir plus tourmenté. Clément capture d'abord la complicité envieuse de Tom, puis l'isole en pleine mer, avec Philippe et marge, sous un soleil cuisant qui fait perdre la tête aux protagonistes.
Le désir transclasse de Tom le conduit à spoiler: usurper l'identité de Philippe, allant jusqu'à porter ses habits, imiter sa signature et adopter ses attitudes bourgeoises. Inévitablement, il s'enferre dans son mensonge .
Clément angle son film sur un personnage froid et condamnable. De cette façon, il nous permet de ressentir la frustration de Tom, de voir la difficulté de tenir l'arnaque, tout en nous laissant réfléchir à l'immoralité de la démarche. Le soleil, qui l'éclairait d'abord, l'aveugle et le brûle.
Le spoiler: cadavre de Philippe , en métaphore rabattue de la vérité, remonte à la surface. Proverbe qu'on pourrait étoffer – avec toutes les réserves qu'on leur porte – de deux autres pour synthétiser le film : la caque sent toujours le hareng ; bien mal acquis ne profite jamais.
Un film à mon sens très surcoté. La première partie est ennuyeuse, assez mal jouée(mis à part Maurice Ronet). Cela devient plus palpitant lorsque Delon prend l'identité de sa victime jouée par Ronet. Son personnage prend plus d'ampleur et d'assurance et l' intrigue paraît plus intéressante. Pas de grande surprise au niveau de la mise en scène. René Clément n'est pas à son meilleur niveau. Le choix de Delon en assassin n'est pas à mon avis le meilleur. J'aurais davantage vu Ronet avec son air inquiétant et Delon en fils de bonne famille mais il parait que c'est la femme de Clément qui a convaincu son mari de ce choix. Une très belle scène néanmoins. La fameuse scène des regards entre Delon et Marie Laforêt à la fin où les deux protagonistes sont véritablement magnifiés par la caméra. La musique de Nino Rota m'a assez décu.
Un bon film, bien joué, bien filmé, un suspense qui nous tient en haleine. Un petit bémol tout de même pour M.Laforet qui joue encore un rôle de gourde pas toujours en subtilité. Une ambiance étouffante qui illustre bien le titre: whisky et tabac au soleil (on aimerait pas être à leur place). Un film à voir aussi pour un Delon magnifique ambigu et mystérieux.
"Plein soleil" a beau avoir été tourné en 1960 (et donc avoir irrémédiablement vieilli), on peut le saluer pour le talent des acteurs, notamment d'Alain Delon (magnifique). Il y a aussi de belles prises de vue et de beaux plans, bien tournés. Vraiment, il mérite d'être vu. Il reste un très bon policier.
L'histoire de Ripley bien rendue dans un film jeune plein d'action imprévisible. D'ailleurs une scène du bateau a été improvisée par une petite tempête. Un vieux bijou.
Après un démarrage un peu lent, le film servi par un excellent scénario et un Delon séducteur en diable (c'est le cas de le dire) acquiert une intensité dramatique surprenante. Un très beau film, entre drame intimiste et thriller psychologique.
Tiré d'un roman de Patricia Highsmith, cette adaptation de René Clément est formidable. Le charisme d'Alain Delon fait mouche dans le rôle de Tom. Celui-ci va tuer puis usurper l'identité d'un américain fils de milliardaire et duper la police comme la famille. A La qualité du scénario se rajoute le charme de l'Italie des années 60. Un film magnifique et incontournable dans la carrière d'Alain Delon.
Alain Delon éclabousse de sa beauté animale ce film un tantinet trop long. Il ne décolle vraiment qu'une fois que Ripley commet son premier crime et que le spectateur découvre ce qu'il est prêt à faire pour dérober aux nantis ce qui ne lui appartient pas. On a du mal à lui en vouloir tant les victimes sont falots, égoïstes et fainéants. Une belle carte postale de l'Italie
Un film démoniaque, au son des notes persistantes de Nino Rota. Restauré en 4K cet été, ce Plein soleil est encore plus cruel. Pour ma part, j’aurais préféré une fin amorale. spoiler: Que Delon-Ripley s’en sorte. J’aurais aimé détester son personnage sans foi ni loi. Qu’il soit auréolé d’un panache indécent jusqu’à la dernière seconde. Parce que sa beauté magnétique, son regard acier sous ses cils crépusculaires, son sourire irrésistible et sa silhouette élégante « le valent bien » (hum-hum). J’aurais préféré qu’il se donne les moyens de son obscure ambition. Mais voilà : Delon-Ripley a beau être talentueux, il est aussi paresseux.
Un flegme que n’a rien à lui envier Paul Gégauff.
Gégauff, Greenleaf, tiens-tiens…
Paul Gégauff : scénariste de Plein Soleil. Arnaud Le Guern a consacré un livre au hussard libertaire et libertin : « Une âme damnée » (2012), dans lequel il revient sur sa collaboration avec René Clément, le réalisateur : « Plein soleil ne l’a ennuyé que pour une seule raison : Clément est un perfectionniste qui oblige à travailler. -Paul, vous écrivez que le personnage boit un verre de vin. C’est bien ça ? -Oui, c’est écrit. Vous avez bien lu… -Est-ce du vin blanc ou du vin rouge ? - C’est ce que vous voulez. -Il faut être plus précis. Je ne peux pas tourner autrement. Vous y réfléchissez et nous en reparlons demain. »
Gégauff, c’est aussi l’incarnation d'un cynisme dandy : « Les acteurs, je trouve ça con, je les méprise. C’est vrai : vous leur dites de rire, ils rient ; vous leur dites de pleurer, ils pleurent ; vous leur dites de marcher à quatre pattes, ils le font. Moi, je trouve ça grotesque. » Pourtant ce sont les acteurs : Ronet et Delon qui font davantage aimer Plein soleil que le scénario de Gégauff. Avec une apparition furtive mais prégnante de Romy Schneider. Comme si Plein soleil n’était qu’une ébauche de La Piscine.
Le Guern rappelle aussi que Gégauff, dans son époque : « tient généralement le rôle du mauvais génie de « Jeunes-Turcs », qui n’étaient ni jeunes ni turcs. La « Nouvelle vague » selon Gégauff ? Du blé et des filles : le cinéma lui offre le pognon dont il a besoin pour épater femmes fatales et ravissantes idiotes, les coucher dans son lit et remettre ça. »
Coco, la mère de sa fille, parmi ces femmes-là, humiliées et dominées, a finalement choisi de tuer Gégauff un soir de Noël, préfigurant une « Nouvelle vague » qui devait renverser les rôles : #Meetoo.