2,5
Publiée le 14 février 2024
Après avoir adoré être finalement récompensé par ‘Dogville’ après un visionnage compliqué, j’étais prêt au même combat pour ‘Manderlay’. Mais cette fois, ça n’a pas fonctionné. Je pense que ce qui m’a vraiment accroché dans ‘Dogville’, c’est le personnage/performance de Paul Bettany, une présence incertaine/fascinante qui m’a donné un point de référence dans le film. Je n’ai pas retrouvé ça dans ‘Manderlay’. Ce qui s'en rapproche le plus, c'est Danny Glover dans le rôle de Wilhelm, mais on ne le voit pas assez pour que le personnage exerce le même genre de fascination. Reste un film complexe et profond, mais n'apportant pas beaucoup de plaisir.
2,5
Publiée le 30 décembre 2020
Suivant le même dispositif formel de Dogville, Lars Von Trier met en scène une fable politique ingénieuse sur la démocratie et l'esclavage, mais trop bavarde et assez ennuyante, excepté la dernière partie.
2,0
Publiée le 21 mai 2018
Une suite loin du niveau que Dogville avait atteint. Un film lent, long et ennuyeux, dont la thématique principale (l’esclavage) est nettement moins intéressante que dans le précédent volet, néanmoins les décors sont presque aussi super. Je le déconseille aux moins de 10 ans. 2/5
anonyme
Un visiteur
2,0
Publiée le 5 décembre 2013
Le pari était déjà risqué (et le sera encore plus si la trilogie se complète) puisque le système de mise en scène n'était pas nouveau. En effet Manderlay reprend totalement la forme "théâtrale" de Dogville, et à aucun moment le réalisateur s'en départit. Ce qui peut être louable en soi (faire une trilogie basé sur un esprit unique, particulier), mais assez dommageable à mon sens ; je suis plutôt partisan du "une idée, un film". Réitérer un même système plus tard, la découverte disparue pour laisser place à un (relatif) ennui, cela déçoit. Puis j'aime l'idée que tel décor convient à telle histoire (en ce sens le décor de Dogville me paraît plus "serré", petit, donc plus légitimement adapté à ce style, que Manderlay, plus "large" dans l'espace occupé).

Sur la forme également - je ne me rappelle plus si c'était le cas dans Dogville, même dans ses autres films - j'ai été stupéfait (négativement parlant) par l'impossibilité de la part de Lars von Trier de laisser tourner sa caméra. Même pour deux dialogues il se sent obligé de couper la prise, cela m'a gêné (en tout cas à l'époque en visionnant Dogville je ne l'avais pas remarqué, ou bien oublié).

Au-delà de ces considérations purement "esthétiques" (peut-on parler d'esthétisme, enfin le côté positif et élogieux que ce mot laisse croire), le fond, finalement, suit une trajectoire assez similaire que mon constat sur la forme : une originalité et cruauté perdues, puisque déjà connues dans Dogville, peut-être tirées encore plus loin ici... (ce qui pose la question du : doit-on aller encore plus loin ? Est-ce utile pour l'histoire ? C'est peut-être le problème fondamental de Manderlay pour moi

L'idée d'utiliser le thème de l'esclavage ne m'avait au début pas vraiment séduit. Car contrairement à Dogville où, sur un terrain commun d'individus tous égaux de "base", des déchirements se créaient (chose qui me plait en temps normal, surtout au cinéma), ici on part déjà sur un pitch de base l'inégalité (avec volonté de la transformer en égalité). Sauf que là, avec Von Trier aux commandes, dans un besoin maladif et régulier de surprendre (quitte à tomber dans le grotesque - ceci étant Dogville n'y avait pas échappé non plus à quelques reprises), on passe du politiquement correct à l'incorrect, et certes on peut vouloir aimer voir sa propre morale autant mise à rude épreuve, seulement que ressort-il de tout ça ? Que doit-on penser, concrètement, du message, et de tout ce que cela évoque, implique, au-delà de la trame pure ?

Von Trier se heurte à une absence de réponse et/ou de réflexions pertinentes sur le sujet, pire encore selon moi, il ne fait même pas poser de questions (ou alors très peu). Pourtant, il y a énormément de dialogues, l'écriture reste d'une qualité indéniable chez Von Trier. Comme si son maniérisme et son style (dans le discours), très accentués sur la fin, prenaient le pas sur tout l'intérêt "philosophico-métaphysique" de l'oeuvre, si l'on peut parler comme ça, que semblait avoir a priori Manderlay. C'est du gag, quelque part, Von Trier fait mal, surprend, mais j'ai l'impression, intellectuellement parlant, de ne strictement avoir rien appris, alors que, pour 2h20 de dialogues sur un tel sujet, et même sur le déroulé du film en lui-même (jusqu'au dernier quart d'heure grosso modo), on y croyait sincèrement.

Pas mal de bonnes idées semblaient s'accumuler au fur et à mesure qu'avançait le film (construction d'un "Etat" dans une petite communauté par exemple - et les contraintes qu'il engendre, l'idée de l'oppression (nécessaire ?) à ce style de vie, et autres), et, au fur et à mesure que Lars Von Trier nous fait du Lars Von Trier (tous les personnages sont des connards finis et ça y va de mal en pis), voilà qu'un dernier soubresaut vient, comme surenchère extrême, asséner le coup de grâce, saisissant le spectateur (niveau surprise) mais délivrant le film lui-même de tout intérêt possible (peut-on prendre une telle chose au sérieux ?).

Quant à la toute fin et l'apparition du générique... Je ne suis même pas certain d'avoir compris le message et, quel qu'il soit, je préfère ne pas y penser, en tout cas cela m'a semblé vulgaire - au regard déjà de la mise en scène sobre qu'avait décidé d'utiliser le réalisateur.

Si on apprécie le radicalisme de Lars Von Trier, on aimera, et on attendra impatiemment la troisième volet. Si l'on commence à s'user de ce jusqu'au-boutisme du réalisateur, on espérera, quoique sur un sujet similaire, cela ne pose aucun problème, que le réalisateur fasse enfin la part des choses, entre ses fantasmes propres (que je trouve parfois ridicules dans leur extrémisme) et la réalité concrète de ses histoires, pour nous servir une fable maladive et réflexive telle que Melancholia. Il en a les moyens (et il l'a prouvé), c'est déjà 50% du chemin de parcouru.
2,0
Publiée le 23 avril 2017
Il fut un temps ou le cinéma de Lars von Trier m'exaspérait, mais depuis que j'ai appris à le connaître, et par dessus tout à le comprendre (un effort que bien peu essaient de faire), je ne conçois plus le cinéma contemporain sans son art. «Manderlay» est une fois de plus un soufflet lancé à la face du politiquement correct ambiant, un appel à la réflexion dans une époque où la pensée est foulée aux pieds. L'approche de Lars von Trier n'est en effet pas destinée à choquer pour choquer, mais à faire réfléchir sur un sujet aussi sensible que l'esclavagisme au début du XXe siècle, même si comme d'habitude on ne peut limiter son propos dans un espace et un temps aussi réduits. Plus que le portrait d'une plantation américaine à la dérive, c'est toute société et finalement l'humanité toute entière qu'il brosse avec amertume. A ce propos il ose un discours plus acerbe envers les afro-américains que ce que l'on a l'habitude de voir à l'écran, noirs comme blancs voyant leurs plus vils défauts ressortir à l'occasion du décès de la propriétaire de la plantation de Manderlay, chacun en prenant pour son grade. A la suite de «Dogville», il approfondit les rapports de pouvoir entre les être humains, le mensonge, les faux semblants, l'orgueil, bref tous ces défauts qui les perdent. Pour revenir à «Dogville», qu'il est ridicule de dénigrer son choix de poursuivre dans cette esthétique selon l'impératif de « nouveauté »! Surtout qu'il diffère par bien des points de son prédécesseurs : inversion des couleurs noir/blanc pour le sol et le ciel, davantage de décors et de végétations, ce qui finalement change beaucoup l'aspect visuel du long métrage. Et comme de toute façon le discours est différent il me paraît bien futile de débattre sur le sujet. Je pourrais par contre évoquer un certain regret quant au changement de distribution, mais la nouvelle interprète de Grace lui apportant une toute autre dimension ce n'est pas pour me déplaire. Difficile donc de contester le talent de Lars von Trier : grand film. [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
anonyme
Un visiteur
2,5
Publiée le 12 décembre 2009
Ce film souffre de sa comparaison avec Dogville. Premièrement, l'actrice n'a ni le charme ni la présence de Nicole Kidman. Ensuite, le discours est plus prévisible et beaucoup moins riche que celui de Dogville.

Mais Dogville étant un chef-d'oeuvre, ce film reste néanmoins honnête.
2,5
Publiée le 20 mai 2009
Lars von Trier nous offre une réflexion intéressante sur la démocratie, et sur l'intégration des noirs aux Etats Unis. L'ensemble est mis enn scène impeccablement dans un style qui n'apporte pas grand chose de nouveau à Dogville. Et puis il manque cette profondeur, cette puissance, cette émotion qui nous déroutait dans ses films précedents
2,5
Publiée le 10 mars 2008
Ponctué par pas mal de clichés, ce film n'a - bien sûr - pas de fin...
anonyme
Un visiteur
2,5
Publiée le 3 novembre 2007
Moins captivant et mois effrayant que le premier volet DOGVILLE, MANDERLAY ne bénéficie plus de l'effet de surprise théatrale. En revanche la direction d'acteurs est irréprochable et le discours donne encore à réfléchir.
anonyme
Un visiteur
2,5
Publiée le 29 septembre 2006
Suite officielle de Dogville, Manderlay souffre de la comparaison avec son prédecesseur. Gardant les mêmes principes et la même héroine (Kidman très bien remplacé par Bryce Dallas Howard), Lars von Trier conte l'histoire de Manderlay, une propriété ou existe encore l'esclavage, 65 ans après son abolition. Certes Lars Von Trier prouve de nouveau qu'il est un des plus grand metteur en scène actuelle, mais on le sent tourner en rond dans es propos et sa fable politique d'une remarquable pertinence, valait peut-être un peu moins le coup d'être contée que celle de Dogville.
Malgré une remarquable dernière demie heure, on sent Lars von trier un peu absent de ses propos, un peu comme si lui aussi commençait à se lasser du dispositif mi en place dans Dogville.
Il reste un bon film, quoique un peu décevant. Une oeuvre mineure dans la carrière du grand Lars.
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