5,0
Publiée le 27 mai 2008
Le cinéaste Danois poursuit sa trilogie « USA : Land of Opportunity », après l’épatant Dogville (2003), c’est avec Manderlay (2005) qu’il continu de nous dépeindre une Amérique raciste et qui prône l’esclavage. Le récit est dans la continuité du précédent opus, où l’on retrouve Grace avec son père, qu’elle décide de laisser partir au profit de Manderlay, sombre endroit, reclus et glauque où l’esclavage n’a toujours pas été abolit (nous sommes en 1933, en Alabama).
Elle décide de rester et renverse le pouvoir des blancs afin d’abolir une bonne fois pour toute l’esclavage. Mais elle ne s’attendait pas à vivre de tels moments au sein de cette petite communauté. Pensant faire le bien, elle va vite comprendre qu’elle a été manipulé, durant tout son séjour, on lui a mentit (le twist final nous réserve bien des surprises). Si dans le premier chapitre nous avions dans le rôle titre Nicole Kidman, par manque de temps sur son planning, elle n’a pu assurer sa présence sur le second, on retrouve donc la charmante Bryce Dallas Howard, au côté d’un casting des plus attirants, puisque l’on retrouve Isaach de Bankolé, Danny Glover, Willem Dafoe, Chloë Sevigny et le frenchi Jean-Marc Barr.
Comme dans le précédent volet, Lars von Trier séduit et captive tout au long, grâce (une fois de plus) à sa mise en scène originale et particulière, le tout, découpé en huit chapitres (dans un espace théâtralisé où les décors n’existent pas mais sont marqués sur le sol), le sujet poignant et révoltant, les acteurs vifs et impressionnants, on ne peut être qu’enthousiasmé à la vue de ce nouvel opus, en attendant patiemment le troisième et dernier volet : Wasington (encore au stade de la pré-production !). On citera aussi comme dans le précédent, la qualité de la B.O, qui pour le générique de fin nous offre une très belle musique, celle de David Bowie « Young Americans », sur fond de photographies choquantes mais révélatrices, celles du photographe Jacob Holt.
5,0
Publiée le 29 septembre 2006
C'est la suite de "Dogville" : même époque, même dispositif scénique (un grand plateau de cinéma, pas de décors, tout est marqué à la craie sur le sol), des personnages qu'on retrouve. L'actrice principale a changé : Bryce Dallas Howard remplace Nicole Kidman dans le rôle de Grace Margaret Mulligan : la remplaçante est aussi bonne. Ce film qui traite de l'esclavage dans le sud a fait l'objet de controverses à Cannes : pour certains, Lars Van Trier montrait que l'esclavage avait été un mal inévitable, voire nécessaire. Ce n'est pas mon avis : Lars Van Trier, de façon subtile, montre que la liberté n'est pas facile, mais qu'elle est nécessaire. A vous de voir.
5,0
Publiée le 31 octobre 2010
Grace s'est donc échappée des contrées maudites de Dogville : la voici à présent en Alabama, dans le village de Manderlay, petite bourgade en proie à l'esclavagisme... Une nouvelle fois Lars Von Trier met à nu l'humanité, la plaçant face à ses contradictions, son arrogance et sa complaisance : parvenant avec un certain génie à rendre visible l'invisible le cinéaste signe une oeuvre secouante, radicale, anéantissant l'espace visuel de Manderlay par le biais d'un dispositif abstrait, dérangeant, invitant le spectateur à l'ubiquité la plus troublante. Moins complexe que Dogville, Manderlay s'avère encore plus noir et bouleversant que son prédécesseur. Le propos du réalisateur, sensiblement proche de celui du premier volet de la trilogie, ne lésine pas sur les codes immoraux, malpropres et déplacés... Lars Von Trier touche de très près la vérité, n'épargnant aucun des personnages de la plantation : sa vérité fait mal, éclabousse, dévoilant l'hypocrisie du genre humain, montrant son intimité dans une logique échiquéenne implacable, acculant son héroïne jusqu'à la fatalité la plus désespérante... La politique de Manderlay, à double tranchant, témoigne d'un Homme impitoyable, calculateur, bien-pensant et criminel. Un grand choc, non moins remarquable que l'extraordinaire Dogville : un incontournable.
5,0
Publiée le 26 décembre 2013
Après le fantastique et très original "Dogville" le barge mais non moins talentueux Lars Von Trier revient pour nous présenter la suite des aventures de la jeune Grace, cette fois ci non plus incarné par Nicole Kidman mais par la splendide Bryce Dallas Howard, la différence n'est pas choquante car elle sont aussi bonne actrice l'une que l'autre et arrive à rester dans le même personnage.
Après avoir quitté Dogville, Grace se retrouve à Manderlay, un domaine de blanc pratiquant encore l'esclavage des noirs, l'arrivée de la jeune Grace va une fois de plus tout chambouler.
Toujours sur un seul et même plateau avec le moins de décors possible, tout repose une nouvelle fois sur les acteurs et encore une fois le casting est excellent puisque nous retrouvons outre Bryce Dallas Howard, Isaach de Bankolé, le très grand Danny Glover, l'excellent Willem Dafoe, Zeljko Ivanek, Jean-Marc Barr, Udo Kier, Lauren Bacall, Jeremy Davies et d'autres.
Un scénario dur, profond et surprenant comme à chaque fois avec Von Trier, des textes et dialogues réfléchis, ciselés avec génie. une bande son fantastique se mariant magnifiquement avec l'histoire, des jeux d'acteurs impeccables, des décors bien que peu nombreux splendides.
En bref encore un chef d'oeuvre pour le génie (et oui) LARS VON TRIER
5,0
Publiée le 14 juin 2013
Après "Dogville", Lars Von Triers reprend sa trilogie et signe avec Manderley, un film éblouissant, d'une force stupéfiante, et à ce jour, sans aucun doute le film le plus marquant jamais tourné sur l'esclavage aux Etats-Unis. Manderley n'est pas seulement un simple pamphlet contre l'esclavage, il est une sonde qui vient forer les mécanismes de l'âme humaine, puisant au fond de ce puits où gisent tous les sentiments humains, l'essence même de la liberté. Une oeuvre tout simplement éblouissante, portée par des acteurs inoubliables, au premier rang desquels Bryce Dallas Howard, Isaach de Bankolé et Danny Glover. Le résultat est saisissant. On touche ici à l'excellence.
5,0
Publiée le 29 septembre 2006
Manderlay, tout comme Dogville, est et restera à mon sens un chef-d'oeuvre. Il est hallucinant de voir les critiques professionnels reprocher à Von Trier son manque d'originalité sous le seul prétexte qu'il reprend le dispositif scénique de Dogville, anémiant forcément par le fait même tout effet de surprise. Les thuriféraires du septième art institué montrent là combien ils ont définitivement succombé à la logique consumériste qui pourrit aujourd'hui toute tentative créatrice authentique. Depuis quand l'effet de surprise est-il un critère de validité, et surtout de pérennité, de l'oeuvre d'art? Dans la mesure où Manderlay est le second volet d'un triptyque unitaire, il n'y a rien de pathologique à ce qu'il prolonge et développe une mise en scène tout à fait remarquable. Et d'autant plus qu'elle oblige le spectateur à se concentrer sur l'essence même du drame. Quand les mêmes professionnels de la distribution des prix reprochent à Von Trier d'aller trop loin dans l'ambiguïté, voire crient au scandale pour le motif que le réalisateur danois présenterait l'esclavage comme un mal nécessaire, on en vient à se demander s'ils ont pris la peine de regarder le film. Manderlay est un film intelligent, et donc subtil, qui refuse les solutions trop simples et le manichéisme facile. Chacun en ressort égratigné, les maîtres comme les esclaves, les blancs comme les noirs, les colonisateurs comme les colonisés; car Von Trier met le doigt là où ça fait mal... Ce film est d'une incorrection politique tout à fait délicieuse et ne peut donc que déplaire aux idéalistes, aux idéologues et aux tenants du pouvoir. On soulignera enfin le jeu remarquable des acteurs (bravo à Bryce Dallas Howard, plus ingénue que Kidman, ce qui convient bien à la Grace de Manderlay) et la beauté visuelle de beaucoup de scènes (la tempête de sable, le cercueil de la petite fille) En bref, l'adéquation de la forme et du contenu approche la perfection. À voir absolument...
5,0
Publiée le 15 avril 2011
Voilà un film d'auteur qui a le don de vous mettre une baffe tellement monstrueuse que vous en êtes sonné pendant tout le générique. Brillant de long en large malgré un rythme que je trouve lent, Manderlay a le talent pour mettre tout le monde en face de ses responsabilités, et donne un visage à l'esclavagisme (et à l'esclave) tellement différent de nos clichés pro-libertaires que nous prenons uppercut après uppercut sans trouver la force de répliquer. Car ce film touche réellement quelque chose d'intouchable, mais de présent dans la société moderne à propos des noirs, toujours perçu comme des descendants d'esclaves qu'on a opprimé. Une figure qui se retrouve beaucoup, et que les blancs se croient obligés de réparer par soucis d'ethique. Très probable que mes mots choquent certains lecteurs, mais le discours du film n'est pas facile à synthétiser en quelques caractères. Pour ceux qui peuvent regarder un film d'auteur, il ne faut rater celui ci sous aucun prétexte.
5,0
Publiée le 29 septembre 2006
Deuxième volet de la trilogie de Lars Von Trier sur les USA, Manderlay aborde, tout comme Dogville, un sujet dur: l'esclavage des noirs.
Loin de tout pathos ridicule, Manderlay est un film qui prend aux tripes plus d'une fois et qui offre une vision pessimiste des USA à travers une galerie de personnages gratinés (Bryce Dallas Howard, Isaach de Bankolé, Danny Glover, Willem Dafoe, Jeremy Davies, Lauren Bacall, Chloë Sevigny, Jean-Marc Barr, Udo Kier et John Hurt, tous épatants).
Le système des décors tracés à la craie sur le sol fonctionne toujours aussi bien et sert à merveille le fabuleux jeu des acteurs ainsi que le déroulement passionant du scénario où Lars Von Trier démontre aussi bien la faute des USA que des noirs dans les problèmes raciales des Etats-Unis dans un final des plus anti-commercial.
Assurément un grand film comme Lars nous y a habitué...
5,0
Publiée le 2 décembre 2010
En lisant les différentes critiques de ce film, aussi bien de la presse dite spécialisée que du public, je prends peur. Je me dis que si presque plus personne ne soutient énergiquement toute nouvelle création artistique intelligente, alors le cinéma vit probablement ces dernières heures. Manderlay est effectivement l'un des très rares films intelligents (dans le sens où il questionne, interroge mais également se positionne) de ces dernières années. Et si personne n'est capable de comprendre le message par lui-même, si le public n'est plus que réceptif aux messages clairs et assénés, tout mâchés, qui éludent l'étape de la réflexion personnelle pour arriver à la conclusion, alors le cinéma ne sera bientôt plus que slogans publicitaires. De plus, ne pas saluer aujourd'hui, en 2007, en ces temps de disette artistique, une telle qualité de la mise en scène, illustre bien le formatage généralisé du public aux codes du "grand" cinéma tels qu'Hollywood en a fixé les règles. Mais la mise en scène, qui s'y intéresse aujourd'hui? Qui même sait ce que c'est? Enfin bref, je salue grandement ce film et j'attends avec impatience le dernier volet de cette trilogie américaine. Lars Von Trier est bien l'un des seuls dont on peut encore attendre quelque chose...
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 21 février 2012
Deuxième volet de la trilogie sur l'Amérique, en espérant que le troisième opus voit le jour (personnellement je parlerais plutôt de trilogie EN Amérique, car finalement que ce soit Dogville ou Manderlay, les histoires me semblent trop universelles, dépassant largement le cadre étasunien dans leurs réflexions). Manderlay reprend le concept de Dogville, un huis clos théâtrale, avec des décors - bien que plus sophistiqués et imposants - épurés au maximum. Quelques éléments ici et là, un pan de mur, une table, un cheval etc... en bref, le minimum syndicale. Perso, je suis un convaincu de ce procédé, ça fait toujours son petit effet, à savoir recentrer l'attention du spectateur sur l'histoire, les personnages et le message. On regrette un peu l'absence de Nicole Kidman, Bryce Dallas Howard ne parvient pas vraiment à nous la faire oublier...
Et au niveau du fond, c'est tout aussi réjouissant. Pertinent, provocant et politiquement incorrect, Manderlay tente de poser la question de savoir si la démocratie est toujours légitime si elle est forcée et contraint aux autres. On pense forcément à la guerre en Irak mais aussi en Afghanistan qui sont de véritables échecs. Les gens doivent se sentir prêt à l'accepter. C'est là que le film tourne autours de la servitude et de la dépendance que l'on peut avoir envers un système. Un message qui se vérifie quotidiennement et encore récemment avec le printemps arabe où l'on voit un peuple qui vient de se libérer de la dictature pour une autre.
Le personnage de Grace est absolument merveilleux, ambigu, complexe et paradoxale. Elle est un peu cette incarnation de l'hypocrisie US (et plus généralement occidental) qui entend libérer un peuple contre sa volonté, ou du moins d'une bonne partie.
Toujours aussi puissant que troublant, vraiment pas déçu par ce deuxième épisode, Lars von Trier est un des réalisateurs actuels les plus intéressant et les plus plaisants à suivre...
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 5 octobre 2011
Ca ne vaut pas Dogville, mais le film est pas mal non plus. Il montre que il ne faut pas refuser toute les mains tendu mais aussi savoir surveiller à qui on l'accepte. Les acteurs sont géniaux. L'image est moyenne mais c'est pas important. Lars von Trier est un bon.
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 13 octobre 2007
Un Lars Von Trier très troublant, en parfaite maîtrise de son discours, d'une portée exceptionnelle, soulevant beaucoup d'ambiguités. A voir. C'est mental, c'est intelligent, c'est très stimulant.
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 28 novembre 2011
Evasion garantie, réflexion très intéressante, concept du decors qui se construit au fur et à mesure, tout est parfait. Du grand Lars Von Trier- et ici on peut dire, que pour un provocateur qui y'a pas longtemps a été qualifié de raciste, dépunt ici l'idée de condéscendence, et de dépendance à l'oppression, magnifique.Après, je sais pas ce que ferais ce type de cette description assez sociologique de la condition de l'esclave... A voir absolument.
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 4 décembre 2017
Après Dogville, était-il possible de faire aussi bien, voire mieux, sans lasser le spectateur par l'absence de décors ?
Hé bien oui, c'est fait. Encore une fois, la vertu découvre l'existence du vice... mais reste assez forte pour admettre ses erreurs et agir en conséquence.
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 5 février 2007
De la même veine que Dogville, traite de l'esclavage sans sombrer dans la niaserie. Le seul "inconvénient" est la mise en scène originale, mais on y prend vite goût. Tout comme Dogville, ne laisse pas indifférent.
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