Le cinéaste Danois poursuit sa trilogie « USA : Land of Opportunity », après l’épatant Dogville (2003), c’est avec Manderlay (2005) qu’il continu de nous dépeindre une Amérique raciste et qui prône l’esclavage. Le récit est dans la continuité du précédent opus, où l’on retrouve Grace avec son père, qu’elle décide de laisser partir au profit de Manderlay, sombre endroit, reclus et glauque où l’esclavage n’a toujours pas été abolit (nous sommes en 1933, en Alabama).
Elle décide de rester et renverse le pouvoir des blancs afin d’abolir une bonne fois pour toute l’esclavage. Mais elle ne s’attendait pas à vivre de tels moments au sein de cette petite communauté. Pensant faire le bien, elle va vite comprendre qu’elle a été manipulé, durant tout son séjour, on lui a mentit (le twist final nous réserve bien des surprises). Si dans le premier chapitre nous avions dans le rôle titre Nicole Kidman, par manque de temps sur son planning, elle n’a pu assurer sa présence sur le second, on retrouve donc la charmante Bryce Dallas Howard, au côté d’un casting des plus attirants, puisque l’on retrouve Isaach de Bankolé, Danny Glover, Willem Dafoe, Chloë Sevigny et le frenchi Jean-Marc Barr.
Comme dans le précédent volet, Lars von Trier séduit et captive tout au long, grâce (une fois de plus) à sa mise en scène originale et particulière, le tout, découpé en huit chapitres (dans un espace théâtralisé où les décors n’existent pas mais sont marqués sur le sol), le sujet poignant et révoltant, les acteurs vifs et impressionnants, on ne peut être qu’enthousiasmé à la vue de ce nouvel opus, en attendant patiemment le troisième et dernier volet : Wasington (encore au stade de la pré-production !). On citera aussi comme dans le précédent, la qualité de la B.O, qui pour le générique de fin nous offre une très belle musique, celle de David Bowie « Young Americans », sur fond de photographies choquantes mais révélatrices, celles du photographe Jacob Holt.