4,0
Publiée le 20 août 2012
La réalisation de Manderlay se concentre vraiment sur l'histoire, les personnages et les dialogues.

La fin de l'esclavage théorique aux Etats-Unis d'Amérique.

Un groupe de malfrat s'arrête dans le sud du pays près d'une vieille résidence.

La jeune femme fille du gangster tente de faire changer le mode de vie d'un groupe de noirs esclaves.

En les informant sur leurs droits, elle essaie de leurs rendre la liberté.

Le film pose une question pertinente sur la liberté et l'esclavage en Amérique.

L'Amérique est elle prête à considérer les noirs comme égaux?

Un film qui en dit beaucoup sur l'histoire et sur notre époque.

La fin est tout simplement bouleversante.

Le film critique aussi le monde occidental à travers les époques en mettant en scène l'esclavage et en évoquant le modèle Américain imposé à des cultures différentes.

L'hypocrisie des libérateurs, la dépendance à l'oppression.

Artistiquement admirable, cadre et photographie intelligente.

Des décors réduits au minimum afin que le spectateur se consacre au maximum à ce qu'il se passe sous ses yeux.

Loin d'être conventionnel, une nouvelle fois Von trier fait preuve de son talent et fait réfléchir le public pour ceux qui veulent bien s'en donner la peine et pour l'enrichissement du cinéma mondial contemporain..
4,0
Publiée le 29 avril 2011
Disons-le d'emblée : je n'ai pas vu "Dogville", premier film de la trilogie américaine de Lars Von Trier, dont "Manderlay" constitue le deuxième volet. Cependant, d'après ce que j'ai pu lire, ce n'est pas spécialement nuisible à la compréhension et et à l'appréciation du film ... et effectivement, je dois admettre que le cinéaste danois réalise une fois de plus quelque chose de brillant.

Le film s'ouvre sur une carte des Etats-Unis : puis la caméra se rapproche de cette carte, toujours plus près, jusqu'à atteindre le niveau des personnages. Car c'est bel et bien cela : l'histoire se déroule sur une carte (différentes indications au sol, comme diverses limites et points, nous le rappelent sans cesse). Seuls des décors et des costumes se contentant du strict minimum et une voix-off permettent de mettre en avant le contexte historique du film. Alors ... "Manderlay", du théâtre ? Loin de là. L'immersion du spectateur dans son univers est complète : son regard n'est jamais fixe, suivant constamment les mouvements de la protagoniste (sublime Bryce Dallas Howard !) ou s'accordant à quelques (nombreuses) occasions avec le point de vue omniscient du narrateur (qui, par son humour finement piquant à l'égar de la protagoniste en perpétuel mouvement, n'est pas sans rappeler celui de "Barry Lyndon" de Kubrick).
Non, ce décor et cette voix-off sont révélateurs d'une toute autre dimension pour "Manderlay" ; bien qu'ancré dans un contexte historique précis (celui des Etats-Unis des années 30), l'oeuvre de Von Trier appartient d'avantage au conte philosophique qu'au film historique. Le cas de l'esclavage des Noirs en Amérique est sans doute l'exemple le plus frappant pouvant correspondre aux questions fondamentales que pose le film (le générique de fin est ô combien édifiant concernant la réalité de ce qui est advenu des esclaves depuis 1865 ...) : la liberté a-t-elle de la valeur si elle mène à sa perte ? Une soif d'apprendre la liberté est elle bonne si elle résulte d'un idéalisme des plus naïfs ? D'ailleurs, la liberté s'apprend-elle ? Et quelle est la frontière entre l'apprentissage et l'esclavage ?...

Bref, il serait possible disserter des heures sur les enjeux philosophiques et humanistes essentiels que soulève Von Trier. Son approche encore une fois directe, centrée et fruit d'un regard lucide et dénué de manichéïsme sur l'individu et sur le groupe met en avant avec une clarté rare cet essentiel. C'est pour cela que Manderlay est un grand film absolument passionnant, qui trouve des résonnances dans toute l'Histoire. Et particulièrement aujourd'hui, à l'heure où bon nombre de peuples se libèrent des dictatures et tentent de trouver ... la liberté.
4,0
Publiée le 16 janvier 2008
Ca n'égale pas Dogville mais ca reste un film très fort et magnifiquement mis en scène.
4,0
Publiée le 29 septembre 2006
L'effet de surprise est moins grand quand on a déjà vu Dogville mais l'idée reste géniale et l'interprétation toujours aussi bonne pour ce second volet (même si on regrette Nicole Kidman pour sa bouille !). La réflexion continue de façon très dense et très subtile. A voir jusqu'au bout pour les dernières images qui remettent en valeur les idées du film.
4,0
Publiée le 29 septembre 2006
Même pour ceux qui ont vu Dogville, on est toujours aussi surpris par l'originalité de ce film. Tout est atypique, digne de Von Trier: l'éclairage, le montage, l'aspect des lieux... et une grande authenticité dans le jeu! A découvrir allègrement!
anonyme
Un visiteur
4,0
Publiée le 27 septembre 2008
Après le chef d'oeuvre nouvelle génération du maître Lars von Trier, le cinéaste danois engagé le plus pessimiste de son temps réalise le deuxième opus de sa trilogie mordante "Land of opportunity". Seulement, la surprise n'est plus. Ce qui n'est pas un mal compte tenu de l'ampleur du système, ouvrant de lui-même une nouvelle porte d'un monde qui lui appartient à lui seul. Pourtant, de nombreux changements se font sentir. Et plus étrangement dans la mise en scène. Manderlay a l'air d'oublié quelque peu le modèle de son prédécesseur. Les lignes disparaissent mais reste en quantité suffisantes pour que les décors monumentaux occupent plus de place sur le plateau. Elle demeure la plus grande surprise de ce long-métrage, toujours coupé en huit chapitres et un prologue. Cependant, le réalisateur ne perd jamais de son piquant. Il en gagne même en ironie, provocant même l'agacement de nos nerfs pour un spectacle très jouissif, terriblement grinçant. Les personnages sont tous modifiés, de corps comme d'esprit, prenant pour modèle littéraire l'équivalent de Candide de Voltaire. Grace en est l'Ingénu, interprété par la très gracieuse Bryce Dallas Howard. Ici, l'ambiguïté de notre héroïne est remplacée par la stupidité idéologique de vouloir réaliser ce que nature des hommes ne pourra jamais. Cette attaque enchaîne donc sur la première qui consistait à incendier violemment la grosse production américaine. Se voulant toujours de plus en plus distrayante et facile, elle ne laisse plus la liberté d'interprétation et d'imagination à son public. Grace dès lors se faisait traînée comme une chienne, attachée à un colier la retenant de tout désir d'évasion. Ce fut le choc, l'anti-film amériain était créer, assumé avec force. Dans Manderlay, c'est Grace qui commande, convaincue de ses idées et de la beauté de la démocratie américaine. A la fin de l'histoire, Grace perd son combat contre l'esclavage. Pessimiste et désepéré, c'est en cela le cinéma de Lars von Trier. Brillant.
4,5
Publiée le 22 juillet 2023
On retrouve dans « Manderlay » le personnage de Grace vu dans « Dogville ». On retrouve aussi le dispositif scénique, théâtral, de ce film : tout se déroule un plateau dans des décors (moins) minimalistes. Mais si la place laissée aux dialogues est importante, il s’agit bien ici de cinéma, de mise en scène (rythme et choix des plans), de création d’ambiance par une superbe photographie (importance des éclairages), avec utilisation d’une voix off. Les questions centrales du film, à partir d’une situation d’esclavagisme, portent sur le racisme, la domination, l’exploitation, les responsabilités individuelles et -surtout- collectives, les difficultés de la démocratie. Et plus encore sur les formatages culturels et la complexité de ces formatages : celui des esclaves, celui de Grace, l’oie blanche idéaliste qui va être confrontée à sa propre réalité, celui de son père, droit dans ses bottes et ses certitudes. Le film, qui est le contraire d’un film militant, s’attache à tous les points de vue. Il est constamment prenant, et sa dernière demi-heure est de haut vol, entre révélations, rebondissements, contradictions et ambiguïtés. Au-delà de la fascination qu’il produit, il invite intelligemment à la réflexion et à la discussion.
4,0
Publiée le 29 septembre 2006
Après Dogville, Manderlay. Même parti-pris artistique (décors réduits à leur plus simple expression, option qui se justifiait parfaitement en cours de film sur le premier épisode, et qui, sur cette suite, permet certes quelques petits plaisirs visuels comme le plan d'ouverture, mais ne dépasse jamais le stade du gimmick), troupe d'acteurs remaniée (Bryce Dallas Howard remplace sans démériter - mais pas pour autant avantageusement - Nicole Kidman, Willem Dafoe, pourtant excellent acteur, n'a pas la stature de James Caan, Jean-Marc Barr et Udo Kier reprennent chacun leur rôle de figurant de luxe, Lauren Bacall hérite d'un personnage différent et, pour ce qui est de la nouveauté, Danny Glover et Isaac de Bankolé font des merveilles), même structure narrative (fable en plusieurs chapitres), même musique, même manipulation macchiavellique du candide personnage principal et du spectateur, et même ressenti : le récit démarre mollement (on n'a en outre plus l'effet de surprise visuelle), prend vraiment son temps avant d'offrir quelques scènes intéressantes (la découverte de la classification, l'offre de services du tricheur professionnel), pour rattrapper le coup et finir en beauté dans un maelström de révélations et retournements de situation s'appuyant sur des faits apparament anodins disséminés ça et là tout au long du récit, ainsi que sur la faculté d'aveuglement de l'héroïne, donc du public. Au final, Lars Von Trier, au-delà de l'évidente condamnation de l'esclavage, va plus loin en foulant du pied la plus sacrée des valeurs américaines (et européenne par extension) et jette ses fautes à la face de l'occident en se bornant à exposer les problèmes sans pour autant proposer une réponse à la situation. Le ton ironique et complètement désabusé - pour ne pas dire misanthrope - avec lequel l'auteur dépeint la société semble indiquer avec fatalisme qu'il n'en existe pas...
4,0
Publiée le 29 septembre 2006
Le nouveau crachat à la face de l'Amérique vient d'être lancé par ce nouveau volet de Lars von Trier, suite directe de son déjà controversé "Dogville". Utilisant le même procédé que dans ce dernier, le cinéaste se tire une fois de plus parfaitement des contraintes qu'il s'impose : c'est à dire une fois de plus une quasi absence de décors. Les murs sont encore dessinés à la craie sur le sol et tout est filmé sur un fond noir ou blanc. Sans doute moins désappointé par ce dispositif formel, le spectateur entre plus directement dans cette histoire hautement polémique sur l'esclavage, l'apprentissage de la démocratie et finalement l'échec d'un système. Il est évident que le discours du cinéaste va une fois de plus déranger, car il n'hésite pas à prendre le contrepied du politiquement correct en assénant quelques vérités premières à nos démocraties si sûres d'elles-mêmes et de leurs valeurs. Il n'est pas interdit de voir dans le personnage magnifiquement interprété par la jeune Howard, une sorte de conscience de l'Amérique qui veut libérer l'Irak (ici les esclaves) contre sa propre volonté. Forcément, le propos est provocateur et la forme va déplaire à beaucoup (on ne compte pas le nombre de gens qui sortent de la salle au bout d'une heure en râlant). En gros, les détracteurs de Trier ne changeront pas d'avis avec ce nouvel opus, mais ses défenseurs (dont je suis depuis fort longtemps) seront ravis de retrouver le cinéaste en pleine forme.
anonyme
Un visiteur
4,0
Publiée le 12 octobre 2006
Si Manderlay n'atteint jamais l'intensité brûlante de Dogville, ni Bryce Dallace Howard, bien que sensible, l'ambiguité de Kidman, Von Trier y conserve tout de même une beauté audiovisuelle, une qualité scénique et une force évocatrice des maux humains qui en font un petit grand film.
anonyme
Un visiteur
4,5
Publiée le 13 février 2010
Un film dédié à tous ces bons chrestiens qui veulent aider les autres; à tous ces occidents qui croient encore à la colonisation; à tous ces biens pensants qui feraient bien de s'occuper de leurs propres culs plutôt que de celui des autres.
anonyme
Un visiteur
4,0
Publiée le 14 juillet 2012
Film qui traite plus de la liberté que de l'esclavagisme en lui meme. L'idée est interessante mais par contre le choix de la grece romaine ou le servage russe aurait été moins polémique sur la question raciale. Car la dernière phrase du film, avec la sensibilité de chaque personnes peut etre pris a double sens.
Le doute de la démocratie (sans que le réalisateur partage la dictature) est vraiment exellent.

Un réalisateur très interessant mais mais moins de polémique et de double sens serait le bienvenu. Ces deux volets sur l'amérique sont très caractéristique.
anonyme
Un visiteur
4,5
Publiée le 10 août 2012
Très peu médiatisée, donc peu connue, cette suite de Dogville surpasse - et de loin - le premier volume.

A sa sortie, certains critiques se sont lâchés, traitant le pauvre Lars de nazi; c'est montrer à quel point on est réticent à la réflexion sur certains sujets, et on refuse de comprendre lorsque l'analyse se fait en profondeur. Lars von Trier à dressé ici un sublime scénario sur la relation maître-esclave, sur la soumission, mais surtout sur le choc de cultures, d'éducations. Le sujet est donc beaucoup plus universel qu'il n'y parait : c'est le choc de l'altérité, et la manière dont on accepte ou non les différences de modes de vie.
Les acteurs, moins connus que ceux du premier épisode, donnent tout, et on leur en est redevable. Quant à Lars, il signe ici une de ses plus belles mises en scène : plus sobre, plus maîtrisé que Dogville, Manderlay est un très grand film.
anonyme
Un visiteur
4,0
Publiée le 29 septembre 2006
Lars Von Trier est un maître du genre, un film très bien réalisé avec une histoire vraiment très intéressante.
Seul petit hic est le personnage de Grace qui malgré une belle prestation de l'actrice, n'arrive pas à la hauteur de Miss Kidman.
anonyme
Un visiteur
4,0
Publiée le 29 septembre 2006
Voila un film qui donne à reflechir! Excellent au niveau scenographie (rien de surprenant par rapport à Dogville, mais je me dois de rappeler combien cette scénographie est original et permet de servir au mieux les acteurs), scenario, et jeux d'acteurs. Il est triste de ne pas voir Nicole Kidmann dans ce film, même si Bryce Howard s'en tire très bien ! A voir absolument !!
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