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    Manderlay
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    60 critiques spectateurs

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    NarnoNarno
    NarnoNarno

    39 abonnés 632 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 6 avril 2015
    Alors que "Dogville" pouvait surprendre par sa mise en scène minimaliste mais efface, "Manderlay" en reprenant les mêmes recettes que son prédécesseur, ne nous étonne plus. Son propos anti-conventionnel peut séduire par son originalité et son culot, mais dans les mains de Lars Van Trier apparait parfois ambigu. Même si son film est un peu plus accessible et moins violent et gratuit qu'à son habitude, le réalisateur filme un peu au nombril et même si le minimalisme accentue et concentre sur le propos, l'ensemble est un peu radin, tourné sur lui même, et nous plonge, à défaut de nous concerner, vers un ennui profond. Nécessitant un certain courage pour le mener jusqu'au bout malgré un sujet intéressant, "Manderlay" est plombé par son égocentrique réalisateur.
    MC4815162342
    MC4815162342

    399 abonnés 1 489 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 décembre 2013
    Après le fantastique et très original "Dogville" le barge mais non moins talentueux Lars Von Trier revient pour nous présenter la suite des aventures de la jeune Grace, cette fois ci non plus incarné par Nicole Kidman mais par la splendide Bryce Dallas Howard, la différence n'est pas choquante car elle sont aussi bonne actrice l'une que l'autre et arrive à rester dans le même personnage.
    Après avoir quitté Dogville, Grace se retrouve à Manderlay, un domaine de blanc pratiquant encore l'esclavage des noirs, l'arrivée de la jeune Grace va une fois de plus tout chambouler.
    Toujours sur un seul et même plateau avec le moins de décors possible, tout repose une nouvelle fois sur les acteurs et encore une fois le casting est excellent puisque nous retrouvons outre Bryce Dallas Howard, Isaach de Bankolé, le très grand Danny Glover, l'excellent Willem Dafoe, Zeljko Ivanek, Jean-Marc Barr, Udo Kier, Lauren Bacall, Jeremy Davies et d'autres.
    Un scénario dur, profond et surprenant comme à chaque fois avec Von Trier, des textes et dialogues réfléchis, ciselés avec génie. une bande son fantastique se mariant magnifiquement avec l'histoire, des jeux d'acteurs impeccables, des décors bien que peu nombreux splendides.
    En bref encore un chef d'oeuvre pour le génie (et oui) LARS VON TRIER
    Trelkovsky
    Trelkovsky

    70 abonnés 264 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 avril 2011
    Disons-le d'emblée : je n'ai pas vu "Dogville", premier film de la trilogie américaine de Lars Von Trier, dont "Manderlay" constitue le deuxième volet. Cependant, d'après ce que j'ai pu lire, ce n'est pas spécialement nuisible à la compréhension et et à l'appréciation du film ... et effectivement, je dois admettre que le cinéaste danois réalise une fois de plus quelque chose de brillant.

    Le film s'ouvre sur une carte des Etats-Unis : puis la caméra se rapproche de cette carte, toujours plus près, jusqu'à atteindre le niveau des personnages. Car c'est bel et bien cela : l'histoire se déroule sur une carte (différentes indications au sol, comme diverses limites et points, nous le rappelent sans cesse). Seuls des décors et des costumes se contentant du strict minimum et une voix-off permettent de mettre en avant le contexte historique du film. Alors ... "Manderlay", du théâtre ? Loin de là. L'immersion du spectateur dans son univers est complète : son regard n'est jamais fixe, suivant constamment les mouvements de la protagoniste (sublime Bryce Dallas Howard !) ou s'accordant à quelques (nombreuses) occasions avec le point de vue omniscient du narrateur (qui, par son humour finement piquant à l'égar de la protagoniste en perpétuel mouvement, n'est pas sans rappeler celui de "Barry Lyndon" de Kubrick).
    Non, ce décor et cette voix-off sont révélateurs d'une toute autre dimension pour "Manderlay" ; bien qu'ancré dans un contexte historique précis (celui des Etats-Unis des années 30), l'oeuvre de Von Trier appartient d'avantage au conte philosophique qu'au film historique. Le cas de l'esclavage des Noirs en Amérique est sans doute l'exemple le plus frappant pouvant correspondre aux questions fondamentales que pose le film (le générique de fin est ô combien édifiant concernant la réalité de ce qui est advenu des esclaves depuis 1865 ...) : la liberté a-t-elle de la valeur si elle mène à sa perte ? Une soif d'apprendre la liberté est elle bonne si elle résulte d'un idéalisme des plus naïfs ? D'ailleurs, la liberté s'apprend-elle ? Et quelle est la frontière entre l'apprentissage et l'esclavage ?...

    Bref, il serait possible disserter des heures sur les enjeux philosophiques et humanistes essentiels que soulève Von Trier. Son approche encore une fois directe, centrée et fruit d'un regard lucide et dénué de manichéïsme sur l'individu et sur le groupe met en avant avec une clarté rare cet essentiel. C'est pour cela que Manderlay est un grand film absolument passionnant, qui trouve des résonnances dans toute l'Histoire. Et particulièrement aujourd'hui, à l'heure où bon nombre de peuples se libèrent des dictatures et tentent de trouver ... la liberté.
    Anaxagore
    Anaxagore

    127 abonnés 135 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Manderlay, tout comme Dogville, est et restera à mon sens un chef-d'oeuvre. Il est hallucinant de voir les critiques professionnels reprocher à Von Trier son manque d'originalité sous le seul prétexte qu'il reprend le dispositif scénique de Dogville, anémiant forcément par le fait même tout effet de surprise. Les thuriféraires du septième art institué montrent là combien ils ont définitivement succombé à la logique consumériste qui pourrit aujourd'hui toute tentative créatrice authentique. Depuis quand l'effet de surprise est-il un critère de validité, et surtout de pérennité, de l'oeuvre d'art? Dans la mesure où Manderlay est le second volet d'un triptyque unitaire, il n'y a rien de pathologique à ce qu'il prolonge et développe une mise en scène tout à fait remarquable. Et d'autant plus qu'elle oblige le spectateur à se concentrer sur l'essence même du drame. Quand les mêmes professionnels de la distribution des prix reprochent à Von Trier d'aller trop loin dans l'ambiguïté, voire crient au scandale pour le motif que le réalisateur danois présenterait l'esclavage comme un mal nécessaire, on en vient à se demander s'ils ont pris la peine de regarder le film. Manderlay est un film intelligent, et donc subtil, qui refuse les solutions trop simples et le manichéisme facile. Chacun en ressort égratigné, les maîtres comme les esclaves, les blancs comme les noirs, les colonisateurs comme les colonisés; car Von Trier met le doigt là où ça fait mal... Ce film est d'une incorrection politique tout à fait délicieuse et ne peut donc que déplaire aux idéalistes, aux idéologues et aux tenants du pouvoir. On soulignera enfin le jeu remarquable des acteurs (bravo à Bryce Dallas Howard, plus ingénue que Kidman, ce qui convient bien à la Grace de Manderlay) et la beauté visuelle de beaucoup de scènes (la tempête de sable, le cercueil de la petite fille) En bref, l'adéquation de la forme et du contenu approche la perfection. À voir absolument...
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 13 février 2010
    Un film dédié à tous ces bons chrestiens qui veulent aider les autres; à tous ces occidents qui croient encore à la colonisation; à tous ces biens pensants qui feraient bien de s'occuper de leurs propres culs plutôt que de celui des autres.
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    7 266 abonnés 7 532 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 mai 2008
    Le cinéaste Danois poursuit sa trilogie « USA : Land of Opportunity », après l’épatant Dogville (2003), c’est avec Manderlay (2005) qu’il continu de nous dépeindre une Amérique raciste et qui prône l’esclavage. Le récit est dans la continuité du précédent opus, où l’on retrouve Grace avec son père, qu’elle décide de laisser partir au profit de Manderlay, sombre endroit, reclus et glauque où l’esclavage n’a toujours pas été abolit (nous sommes en 1933, en Alabama).
    Elle décide de rester et renverse le pouvoir des blancs afin d’abolir une bonne fois pour toute l’esclavage. Mais elle ne s’attendait pas à vivre de tels moments au sein de cette petite communauté. Pensant faire le bien, elle va vite comprendre qu’elle a été manipulé, durant tout son séjour, on lui a mentit (le twist final nous réserve bien des surprises). Si dans le premier chapitre nous avions dans le rôle titre Nicole Kidman, par manque de temps sur son planning, elle n’a pu assurer sa présence sur le second, on retrouve donc la charmante Bryce Dallas Howard, au côté d’un casting des plus attirants, puisque l’on retrouve Isaach de Bankolé, Danny Glover, Willem Dafoe, Chloë Sevigny et le frenchi Jean-Marc Barr.
    Comme dans le précédent volet, Lars von Trier séduit et captive tout au long, grâce (une fois de plus) à sa mise en scène originale et particulière, le tout, découpé en huit chapitres (dans un espace théâtralisé où les décors n’existent pas mais sont marqués sur le sol), le sujet poignant et révoltant, les acteurs vifs et impressionnants, on ne peut être qu’enthousiasmé à la vue de ce nouvel opus, en attendant patiemment le troisième et dernier volet : Wasington (encore au stade de la pré-production !). On citera aussi comme dans le précédent, la qualité de la B.O, qui pour le générique de fin nous offre une très belle musique, celle de David Bowie « Young Americans », sur fond de photographies choquantes mais révélatrices, celles du photographe Jacob Holt.
    tomPSGcinema
    tomPSGcinema

    758 abonnés 3 323 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 septembre 2010
    Tourné de la même manière que Dogville ( c'est-à-dire avec peu de décors et avec le caméra à l'épaule ), " Manderley " s'avère tout aussi intéressant à suivre que son prédecesseur, grâce à une histoire sur fond d'esclavagisme qui se trouve être assez passionnant à suivre. En tête d'affiche, nous retrouvons la jeune Bryce Dallas Howard ( qui reprend le personnage que Nicole Kidman incarnait dans Dogville, car l'actrice australienne n'a pu se libérer pour y tourner cette suite ) qui nous offre un prestation de haute tenue, car elle s'avère bien touchante par rapport à son personnage qui vient en aide aux esclaves noirs. A ses côtés, se trouve le toujours très bon Danny Glover ou encore Isaac de Bankolé, ce dernier à d'ailleurs une scène de sexe avec le personnage de Bryce que j'ai trouvé guère appréciable à visionner et qui n'apporte guère d'intêret à l'intrigue. Pour completer le casting, Lars von Trier à fait appel, pour des trop petits rôles, à Lauren Bacall et à Willem Dafoe ( qui joue le rôle du père de Bryce ). Un long métrage donc à conseiller pour ceux qui ont apprécier l'univers de Dogville, car du point de vue esthétique, les deux films se ressemblent vraiment beaucoup et il est d'ailleurs difficile d'avoir une préférence pour l'un des deux films en question.
    velocio
    velocio

    1 311 abonnés 3 140 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    C'est la suite de "Dogville" : même époque, même dispositif scénique (un grand plateau de cinéma, pas de décors, tout est marqué à la craie sur le sol), des personnages qu'on retrouve. L'actrice principale a changé : Bryce Dallas Howard remplace Nicole Kidman dans le rôle de Grace Margaret Mulligan : la remplaçante est aussi bonne. Ce film qui traite de l'esclavage dans le sud a fait l'objet de controverses à Cannes : pour certains, Lars Van Trier montrait que l'esclavage avait été un mal inévitable, voire nécessaire. Ce n'est pas mon avis : Lars Van Trier, de façon subtile, montre que la liberté n'est pas facile, mais qu'elle est nécessaire. A vous de voir.
    Raphaël O
    Raphaël O

    147 abonnés 1 567 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 juillet 2014
    Ce drame signé Lars Von Trier, mettant en scène des sujets forts, maîtrisés et captivants est, malgré quelques confusions, doté d'un scénario bien écrit, d'une mise en scène à l'étrangeté remarquable et interprété par des comédiens convaincants.
    Intéressant.
    Vie Russe Six
    Vie Russe Six

    3 abonnés 35 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 5 août 2011
    Pour faire un film sur l'esclavagisme, le racisme, la servitude volontaire (parfois) ou subi (le plus souvent); il faut avoir des idées limpides sur la question du racisme. Manifestement dans l'esprit de Lars von Trier, c'est encore le brouillard puisque tout en dénonçant le racisme, il valide le "concept" de "race" si chère aux idéologues d'extrême droite.
    Pas étonnant que le fanatique "Behring Breivik" (l'auteur en 2011 d'un massacre de plus de 80 personnes en Norvège) ai Lars von Trier parmi ses cinéastes préférés (article sur libération.fr).
    Parkko
    Parkko

    160 abonnés 2 020 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 26 octobre 2013
    Je trouve le film moins réussi que Dogville. Je trouve déjà qu'il y a un problème, c'est l'actrice principale. Je suis pas forcément un grand fan de Nicole Kidman (c'est une très bonne actrice, hein), mais Bryce Dallas Howard m'a jamais convaincu. Or, c'est quand même censé être le personnage qui porte le film, et là on y croit pas du tout. Ensuite, l'effet de surprise marche moins que dans Dogville, on sait déjà comment vont être les décors, on connaît la voix-off, on connaît le système de LVS dans ce qui aurait du être une trilogie... Alors après y a un sujet porteur, avec un côté très didactique cependant (bon, comme dans Dogville vous me direz), mais qui me semble être un peu moins réussi, un peu moins intéressant. Même la mise en scène de LVS est moins inspirée. En gros c'est moins bon que Dogville.
    TUTUR29
    TUTUR29

    33 abonnés 1 119 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 octobre 2023
    Manderlay, suite de Dogville, m'a un peu moins plu que ce dernier mais reste un film de Von Trier : il glisse des messages partout, parfois choquant, à travers cette histoire d'une "sauveuse blanche" qui construit en quelque sorte un monstre en installant une démocratie à Manderlay. J'ai trouvé que, malgré sa durée beaucoup plus courte, Manderlay mettait peut être plus de temps que Dogville à entrer dans le vif du sujet et le début m'a paru un peu barbant mais heureusement, c'est bien compensé par la dernière partie du film. Lars Von Trier pose ici plein de questions sur la liberté, les lois, le bien-fondé ou non de la démocratie (effectivement, on se rend bien compte que ce n'est pas la démocratie qui peut déterminer quelle heure il est),. l'intégration des Noirs en Amérique… Bref, on pose plus de questions qu'on y répond comme souvent avec Von Trier mais la réflexion derrière reste passionnante et justifie l'existence de Manderlay. Bryce Dallas Howard est peut-être moins marquante que Nicole Kidman mais le changement de casting reste plutôt réussi. Un bon film, je recommande !
    Claricewins
    Claricewins

    62 abonnés 1 053 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 juillet 2010
    Suite de Dogville, c'est sympa de voir une réutilisation des acteurs alors que leurs personnages sont morts. D'autres acteurs remplacent les anciens, et ça ne m'a pas posé problème. Toujours autant dans la critique, Lars von Trier signe un film plutôt moyen, même si on reste dans la cruauté de l'humanité. Encore des scènes difficiles à regarder (l'exécution, la scène de sexe). Les acteurs sont bons, mais je commence à penser qu'il faut avoir les tripes pour jouer dans un de ces films.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 5 décembre 2013
    Le pari était déjà risqué (et le sera encore plus si la trilogie se complète) puisque le système de mise en scène n'était pas nouveau. En effet Manderlay reprend totalement la forme "théâtrale" de Dogville, et à aucun moment le réalisateur s'en départit. Ce qui peut être louable en soi (faire une trilogie basé sur un esprit unique, particulier), mais assez dommageable à mon sens ; je suis plutôt partisan du "une idée, un film". Réitérer un même système plus tard, la découverte disparue pour laisser place à un (relatif) ennui, cela déçoit. Puis j'aime l'idée que tel décor convient à telle histoire (en ce sens le décor de Dogville me paraît plus "serré", petit, donc plus légitimement adapté à ce style, que Manderlay, plus "large" dans l'espace occupé).

    Sur la forme également - je ne me rappelle plus si c'était le cas dans Dogville, même dans ses autres films - j'ai été stupéfait (négativement parlant) par l'impossibilité de la part de Lars von Trier de laisser tourner sa caméra. Même pour deux dialogues il se sent obligé de couper la prise, cela m'a gêné (en tout cas à l'époque en visionnant Dogville je ne l'avais pas remarqué, ou bien oublié).

    Au-delà de ces considérations purement "esthétiques" (peut-on parler d'esthétisme, enfin le côté positif et élogieux que ce mot laisse croire), le fond, finalement, suit une trajectoire assez similaire que mon constat sur la forme : une originalité et cruauté perdues, puisque déjà connues dans Dogville, peut-être tirées encore plus loin ici... (ce qui pose la question du : doit-on aller encore plus loin ? Est-ce utile pour l'histoire ? C'est peut-être le problème fondamental de Manderlay pour moi

    L'idée d'utiliser le thème de l'esclavage ne m'avait au début pas vraiment séduit. Car contrairement à Dogville où, sur un terrain commun d'individus tous égaux de "base", des déchirements se créaient (chose qui me plait en temps normal, surtout au cinéma), ici on part déjà sur un pitch de base l'inégalité (avec volonté de la transformer en égalité). Sauf que là, avec Von Trier aux commandes, dans un besoin maladif et régulier de surprendre (quitte à tomber dans le grotesque - ceci étant Dogville n'y avait pas échappé non plus à quelques reprises), on passe du politiquement correct à l'incorrect, et certes on peut vouloir aimer voir sa propre morale autant mise à rude épreuve, seulement que ressort-il de tout ça ? Que doit-on penser, concrètement, du message, et de tout ce que cela évoque, implique, au-delà de la trame pure ?

    Von Trier se heurte à une absence de réponse et/ou de réflexions pertinentes sur le sujet, pire encore selon moi, il ne fait même pas poser de questions (ou alors très peu). Pourtant, il y a énormément de dialogues, l'écriture reste d'une qualité indéniable chez Von Trier. Comme si son maniérisme et son style (dans le discours), très accentués sur la fin, prenaient le pas sur tout l'intérêt "philosophico-métaphysique" de l'oeuvre, si l'on peut parler comme ça, que semblait avoir a priori Manderlay. C'est du gag, quelque part, Von Trier fait mal, surprend, mais j'ai l'impression, intellectuellement parlant, de ne strictement avoir rien appris, alors que, pour 2h20 de dialogues sur un tel sujet, et même sur le déroulé du film en lui-même (jusqu'au dernier quart d'heure grosso modo), on y croyait sincèrement.

    Pas mal de bonnes idées semblaient s'accumuler au fur et à mesure qu'avançait le film (construction d'un "Etat" dans une petite communauté par exemple - et les contraintes qu'il engendre, l'idée de l'oppression (nécessaire ?) à ce style de vie, et autres), et, au fur et à mesure que Lars Von Trier nous fait du Lars Von Trier (tous les personnages sont des connards finis et ça y va de mal en pis), voilà qu'un dernier soubresaut vient, comme surenchère extrême, asséner le coup de grâce, saisissant le spectateur (niveau surprise) mais délivrant le film lui-même de tout intérêt possible (peut-on prendre une telle chose au sérieux ?).

    Quant à la toute fin et l'apparition du générique... Je ne suis même pas certain d'avoir compris le message et, quel qu'il soit, je préfère ne pas y penser, en tout cas cela m'a semblé vulgaire - au regard déjà de la mise en scène sobre qu'avait décidé d'utiliser le réalisateur.

    Si on apprécie le radicalisme de Lars Von Trier, on aimera, et on attendra impatiemment la troisième volet. Si l'on commence à s'user de ce jusqu'au-boutisme du réalisateur, on espérera, quoique sur un sujet similaire, cela ne pose aucun problème, que le réalisateur fasse enfin la part des choses, entre ses fantasmes propres (que je trouve parfois ridicules dans leur extrémisme) et la réalité concrète de ses histoires, pour nous servir une fable maladive et réflexive telle que Melancholia. Il en a les moyens (et il l'a prouvé), c'est déjà 50% du chemin de parcouru.
    Angela Ki La
    Angela Ki La

    57 abonnés 586 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 18 juin 2014
    Non content de faire un film sur un sujet auquel il ne comprend rien, Lars commence par se tirer une balle dans le pied, en en faisant une suite, suite d’un film qui traite exactement du même sujet, c’est-à-dire l’exploitation de l’homme par l’homme. Et on me dira ce qu’on voudra, mais Bryce Dallas Howard à beau être mignonne comme un cœur, elle n’a ni le charisme, ni les qualités de jeu de Nicole Kidman. Là on redescend d’un cran, car je vois une poupée de chiffon entre les mains du marionnettiste Von trier, qui lui fait dire et faire tout et n’importe quoi. Une petite oie blanche qui ne sait rien faire sans son père, toute droite sortie d’un livre de la comtesse de Ségur, s’imagine amener la liberté à des esclaves. La femme de Dogville laisse la place à la femme-enfant immature de Manderlay, et on n’y comprend plus rien. De deux solutions l’une ; soit c’est une régression infantile, soit Lars est le génie absolu du cinéma, parce qu’il arrive à nous faire croire que Manderlay est la suite de Dogville, alors que manifestement c’est le contraire. Je passe sur les à peu-près et clichés gros comme une montagne. Les gentils esclaves qui disent tout le temps qu’: « ilsne sont pas prêts », alors que l’action est censée se passer 70 ans après l’abolition, chercher l’erreur. Ou la petite blanche qui est très troublée par la puissance sexuelle du noir…no comment. Les dialogues pompeux et incompréhensibles habituels, pour nous faire perdre la tête, tout le pseudo littéraire dont Lars est capable de nous abreuver, tout pour passer une mauvaise soirée. Avec tout ça pour ne rien dire, on se dit qu’il aurait mieux fait d’écrire un livre à ne pas lire, que ce film long et ennuyeux, (comme d’hab). La petite idéaliste qui ne se brûle jamais les ailes, comme protégé par l’eternel et qui tourne en rond dans un dispositif théâtral qui à marché une fois mais pas deux, ce n’est évidement pas un sujet de fond. Surtout si on s’attaque à se genre de problèmes fortement sensibles, épidermiques, beaucoup plus complexes que le truc superficiel que j’ai vu à l’écran. Tout ça pour finir par un raccourci et un happy end hollywoodien que ne renierait pas la comptasse de Ségur. Je me demande vraiment pourquoi on continue à lui accorder autant de de crédit, Lars, beaucoup d’autres se sont fait «lyncher» pour bien moins que ça. Pourtant j’avais aimé Dogville, mais j’ai pas aimé la suite, pardon, le reboot, pas la suite, le reboot raté.
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