Votre avis sur Manderlay ?
1,5
Publiée le 6 avril 2015
Alors que "Dogville" pouvait surprendre par sa mise en scène minimaliste mais efface, "Manderlay" en reprenant les mêmes recettes que son prédécesseur, ne nous étonne plus. Son propos anti-conventionnel peut séduire par son originalité et son culot, mais dans les mains de Lars Van Trier apparait parfois ambigu. Même si son film est un peu plus accessible et moins violent et gratuit qu'à son habitude, le réalisateur filme un peu au nombril et même si le minimalisme accentue et concentre sur le propos, l'ensemble est un peu radin, tourné sur lui même, et nous plonge, à défaut de nous concerner, vers un ennui profond. Nécessitant un certain courage pour le mener jusqu'au bout malgré un sujet intéressant, "Manderlay" est plombé par son égocentrique réalisateur.
3,5
Publiée le 28 octobre 2023
Manderlay, suite de Dogville, m'a un peu moins plu que ce dernier mais reste un film de Von Trier : il glisse des messages partout, parfois choquant, à travers cette histoire d'une "sauveuse blanche" qui construit en quelque sorte un monstre en installant une démocratie à Manderlay. J'ai trouvé que, malgré sa durée beaucoup plus courte, Manderlay mettait peut être plus de temps que Dogville à entrer dans le vif du sujet et le début m'a paru un peu barbant mais heureusement, c'est bien compensé par la dernière partie du film. Lars Von Trier pose ici plein de questions sur la liberté, les lois, le bien-fondé ou non de la démocratie (effectivement, on se rend bien compte que ce n'est pas la démocratie qui peut déterminer quelle heure il est),. l'intégration des Noirs en Amérique… Bref, on pose plus de questions qu'on y répond comme souvent avec Von Trier mais la réflexion derrière reste passionnante et justifie l'existence de Manderlay. Bryce Dallas Howard est peut-être moins marquante que Nicole Kidman mais le changement de casting reste plutôt réussi. Un bon film, je recommande !
1,5
Publiée le 20 mars 2024
Jamais vu cette suite de Dogville (2003) sortie en 2005. Bryce Dallas Howard remplace Nicole Kidman (ne je sais pas si on a gagné au change…). Deuxième volet d’une trilogie sur l’Amérique qui ne verra jamais le troisième. Que dire sinon que je me suis ennuyé tout le long. Autant avec Dogville il y avait un effet de surprise mais jamais revu il a sans doute mal vieilli aussi. Les rapports entre les afro-américains et la culpabilité d’une certaine classe blanche « dominante » de la société américaine a de toute évidence été mieux vue part ailleurs. Reste un beau casting international mais qu’il m’a été dur de ne pas m’endormir avant la fin…
2,5
Publiée le 30 décembre 2020
Suivant le même dispositif formel de Dogville, Lars Von Trier met en scène une fable politique ingénieuse sur la démocratie et l'esclavage, mais trop bavarde et assez ennuyante, excepté la dernière partie.
3,0
Publiée le 29 décembre 2023
Deux ans après « Dogville », le réalisateur danois Lars von Trier livre le deuxième volet de son projet de trilogie « USA - Land of opportunity ». On retrouve le même parti pris de mise en scène théâtrale avec des décors épurés et sans aucun artifice. Cette fois-ci, l’héroïne (Bryce Dallas Howard qui remplace Nicole Kidman) échoue dans une plantation de coton où l’esclavagisme est encore en vigueur malgré l’abolition. L’analyse de la condition des Noirs est partagée entre une vision idéaliste quelque peu naïve et un pragmatisme fort discutable. Ce double discours dérange forcément nos consciences. Bref, une œuvre très complexe qui explique son énorme échec commercial à sa sortie en 2005.
4,5
Publiée le 22 juillet 2023
On retrouve dans « Manderlay » le personnage de Grace vu dans « Dogville ». On retrouve aussi le dispositif scénique, théâtral, de ce film : tout se déroule un plateau dans des décors (moins) minimalistes. Mais si la place laissée aux dialogues est importante, il s’agit bien ici de cinéma, de mise en scène (rythme et choix des plans), de création d’ambiance par une superbe photographie (importance des éclairages), avec utilisation d’une voix off. Les questions centrales du film, à partir d’une situation d’esclavagisme, portent sur le racisme, la domination, l’exploitation, les responsabilités individuelles et -surtout- collectives, les difficultés de la démocratie. Et plus encore sur les formatages culturels et la complexité de ces formatages : celui des esclaves, celui de Grace, l’oie blanche idéaliste qui va être confrontée à sa propre réalité, celui de son père, droit dans ses bottes et ses certitudes. Le film, qui est le contraire d’un film militant, s’attache à tous les points de vue. Il est constamment prenant, et sa dernière demi-heure est de haut vol, entre révélations, rebondissements, contradictions et ambiguïtés. Au-delà de la fascination qu’il produit, il invite intelligemment à la réflexion et à la discussion.
3,0
Publiée le 13 avril 2011
Un bon film de Lars Von Trier, la suite de "Dogville", encore meilleure que ce précédent film, réalisé toujours avec le même style dans la mise en scène, style fascinant, plein d'originalité et de beauté. "Manderlay" s'attaque a peu de choses près aux même sujets que son prédécesseur, la sectarisme, le racisme ou plutôt la xénophobie, la vie de groupe... En ciblant cette fois le racisme envers les noirs pas les blancs, a travers une pertinente critique de l'esclavage. Un film tres fort, bien interprété et qui analyse avec beaucoup de justesse les sentiments humains.
3,5
Publiée le 8 juin 2015
Manderlay est le deuxième volet de la trilogie inachevée "USA : Land of Opportunities", initiée en 2003 avec Dogville. Le premier épisode étant un chef d’œuvre absolu, il était évident que la suite allait souffrir de la comparaison, et à juste titre : Manderlay n'a pas l'ambiance étouffante de Dogville, ni sa montée progressive en tension. Pire, l'attachement au personnage de Grace, qui était le cœur du film précédent, est extrêmement amoindri, pour ne pas dire absent. Cela vient peut-être du changement d'actrice, Bryce Dallas Howard reprenant le rôle de Nicole Kidman. On y perd au change, même si le jeu de la nouvelle venue, sans atteindre les sommets de sa collègue, est tout à fait correct et m'a agréablement surpris. Manderlay reprend le même système de décors que Dogville, mais le réalisateur n'a pas vraiment l'air de savoir quoi en faire. Ils ne servent plus le propos du film et donnent l'impression d'être plus là par soucis de cohérence visuelle que d'ambition artistique. C'est dommage. Pareil pour la musique, qui est presque intégralement reprise de l'autre opus. La construction de l'histoire est moins maîtrisée, l'intrigue mettant du temps à démarrer et le vrai message étant délivré dans les deux derniers chapitres. Mais il faut quand même reconnaître que Lars von Trier montre le racisme sous un angle inédit et terriblement intelligent. Il va complètement à contre-courant de ce qu'il se fait habituellement et c'est vraiment intéressant. spoiler: Il en va de même pour la critique de la démocratie, qui une fois instaurée n'est efficace que quand Grace prend les devants, pousse les gens à voter et travailler en groupe. Ils ont besoin d'un chef pour les guider et leur dire quoi faire, sans quoi quand ils votent ils prennent des solutions barbares (l’exécution de Wilma), ce à quoi Grace est très réticente. Celle qui prône la démocratie hésite même à imposer sa vision des choses, qu'elle considère comme la bonne. Une vision de la démocratie décidément remplie de sarcasme.
Manderlay est évidemment un bon film, mais il est bien plus maladroit que son prédécesseur et possède des défauts non négligeables (la construction manquant de rythme, les personnages beaucoup moins marquants à l’exception de Wilhelm et Timothy...). A voir quand même pour l'histoire et le message, typiques des films de Lars von Trier.
2,0
Publiée le 21 mai 2018
Une suite loin du niveau que Dogville avait atteint. Un film lent, long et ennuyeux, dont la thématique principale (l’esclavage) est nettement moins intéressante que dans le précédent volet, néanmoins les décors sont presque aussi super. Je le déconseille aux moins de 10 ans. 2/5
2,5
Publiée le 14 février 2024
Après avoir adoré être finalement récompensé par ‘Dogville’ après un visionnage compliqué, j’étais prêt au même combat pour ‘Manderlay’. Mais cette fois, ça n’a pas fonctionné. Je pense que ce qui m’a vraiment accroché dans ‘Dogville’, c’est le personnage/performance de Paul Bettany, une présence incertaine/fascinante qui m’a donné un point de référence dans le film. Je n’ai pas retrouvé ça dans ‘Manderlay’. Ce qui s'en rapproche le plus, c'est Danny Glover dans le rôle de Wilhelm, mais on ne le voit pas assez pour que le personnage exerce le même genre de fascination. Reste un film complexe et profond, mais n'apportant pas beaucoup de plaisir.
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 4 décembre 2017
Après Dogville, était-il possible de faire aussi bien, voire mieux, sans lasser le spectateur par l'absence de décors ?
Hé bien oui, c'est fait. Encore une fois, la vertu découvre l'existence du vice... mais reste assez forte pour admettre ses erreurs et agir en conséquence.
Lili Marie

9 critiques

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3,0
Publiée le 15 juillet 2023
Entre le cinéma et le théâtre, sur un terrain aussi glissant que l'esclavage, Trier déploie une fable qui délivre des messages originaux.
Mention spéciale à Willem Dafoe en figure paternelle.
Orlando Pereira

1 critique

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0,5
Publiée le 3 décembre 2023
Je suis un grand fan de Lars von Trier mais ce film est très faible. Jusqu'à 60 minutes après le début ce film ne décolle pas. On ne peut pas croire que c'est le même réalisateur des excellents Dogville, Dancer in the Dark, Breaking the Waves, Antichrist, Melancholia, etc., qui a réalisé ce Manderlay. Quelle honte. Même les grands acteurs comme Denny Glover et Williem Dafoe, Bryce Dallas, Lauren Bacall (tous ensemble) n'ont pas pu sauver le marasme de cette tragédie cinématographique.
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