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Backpacker
77 abonnés
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4,0
Publiée le 3 avril 2014
Ah, le téléphone avec le cordon qui s'étend dans la voiture! Quel signe de modernité d'époque, on ne s'en lasse pas! Plus sérieusement, très bon polar à la française, plus profond qu'il n'y paraît avec de vieilles gloires comme Patrick Dewaere en tête mais aussi Philippe Léotard et Jean-Marc Thibault. A voir ou revoir avec plaisir.
C'est qu'il y avait de bien avec le cinoche français des 70's, c'est qu'il était incroyablement réactif et proche de l'actualité de son époque, contestataire et porté par des artistes engagés. L'un de ses illustres représentants de ce cinéma engagé, c'était Y. Boisset, aujourd'hui porté disparu. En reprenant à son compte l'affaire du juge Renault, il offre à P. Dewaere un grand rôle avec cet homme intègre qui va se battre contre une société gangrenée par la corruption mais aussi par un certain immobilisme intellectuel. Et le pauvre garçon sera autant manipuler par ses adversaires que ses soutiens, véritable pantin au milieu de cette farce dont il ne capte pas tous les rouages. La mise en scène est particulièrement tranchante tandis que la vie privée du juge est elle aussi décortiquée. Le casting qui entoure P. Dewaere est lui aussi très réussi et les 2nds rôles sortent des prestations solides. Scénario dense et documenté, qui nécessite une certaine connaissance du contexte (où l'on se dit qu'on était pas loin d'un système totalitaire avec cette police parallèle). Grand film, forcément partisan mais très fort et au final marquant. D'autres films sur
La mise en scène sobre d' Yves Boisset tranche splendidement avec la rudesse et la flamme des comédiens. Dewaere est le diamant brut d'une distribution impeccable même dans les plus petits seconds rôles. Pas de lyrisme, dans ce passionnant polar qui n'a manifestement pas influencé Olivier Marchal, réalisateur lui aussi d'une histoire de gangsters ayant pour toile de fond la région lyonnaise.
Avec Patrick Dewaere dans le rôle principal, il est en général rare que le film soit mauvais. "Le juge Fayard, dit le shériff" confirme cette idée. Le film est en effet efficace, à défaut d'être original dans sa réalisation. L'opposition entre le juge intègre et ses puissants supérieurs frôle le manichéisme, mais séduit tout de même par la virulence du propos qu'elle induit. Inspiré de faits réels, le film a le mérite de prendre un point de vue fort, mais sans vraiment se démarquer de l'atmosphère générale des polars français de l'époque. Pas désagréable à regarder, mais pas inoubliable non plus.
Le juge Fayard dit le shériff est un bon film, basé sur un fait réel qui faisait tousser à l'époque : l'assassinat du juge Renaud en 1974. Le film date de 1975-76 c'est dire si le sujet était "frais" à l'époque de sa sortie... Bien qu'un peu vieillot dans sa mise en scène, le film reste très convaincant de part la prestation des acteurs principaux Patrick Dewaere, Philippe Léotard, Jacques Spiesser entres autres... La bande son est plaisante, surtout lors des hold-up, et l'intrigue sous fond politico-judiciaire est bien menée. Le film dénonce les complots et les affaires d'Etat, relativement choquante à l'époque car l'information circulait plus difficilement je pense. De nos jours, les complots politiques deviennent plus banals et plus courants, malheureusement pour notre société. Avec le recul, la dernière phrase du film : "toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite" fait sourire ou même rire, c'était sans doute le moyen pour le réalisateur de se couvrir, étant donné le caractère récent de l'affaire qui l'a traité dans son film et dont les responsables font partie des plus hautes sphères de l'Etat. Bon film à voir
Redécouvert sur Arte (avant reprise prochaine en salle, en version restaurée). Nostalgie... Un des deux films signés par Yves Boisset en 1977. Que vaut, pas loin de 40 ans plus tard, ce "Le juge Fayard, dit le Shériff" (orthographe bâtarde entre le "sheriff" anglais et le "shérif" français, voulue par les scénaristes - Boisset lui-même et Claude Veillot) ? L'histoire du "petit juge" de fiction, Jean-Marie Fayard, on le sait, est inspirée de faits réels : l'assassinat du juge Renaud, 2 ans plus tôt, alors qu'en poste à Lyon. L'affaire est ici présentée localisée pas très loin, à Saint-Etienne. Entre grand banditisme et coulisses sales de la politique (le SAC, officine préposée aux basses oeuvres des années De Gaulle et ayant survécu jusqu'en 81, est visé nommément). "Le juge Fayard" exploite une thématique surtout illustrée à la même époque par le cinéma italien, celui de Rosi en particulier, tout en rejoignant Melville à d'autres moments, plus strictement "policiers". Mais ce qui est considéré comme l'un des meilleurs films du cinéaste "engagé" (75 ans aujourd'hui) paraît plutôt daté, sans vraie force dramaturgique (au rebours des équivalents italiens), et sans excellence dans la mise en scène (contrairement à Melville). Patrick Dewaere ne trouve sans doute pas là non plus un de ses meilleurs rôles, même si ce personnage de magistrat "risque-tout" lui convient sur le principe. On peut lui préférer les figures secondaires incarnées par Philippe Léotard (l'inspecteur Marec), Michel Auclair ("le docteur"), Marcel Bozzuffi (Joanno), Jacques Spiesser, le seul acteur encore en vie.... (le juge Steiner).... Aurore Clément (la compagne du juge) étant ici ravissante, mais, comme à l'accoutumée, très mauvaise.... Son avantageuse "filmo" (depuis "Lacombe Lucien", en 1974) m'a toujours laissée perplexe.
J'suis en train de regarder le film sur Arte.. Quel super film !! Déjà quelle distribution, Patrick Dewaere en tête. Ca fait énormément plaisir de revoir un tel casting au service d'un très bon scénario à rebondissement. Certes, certaines scènes paraissent un peu désuètes en rapport au cinéma actuel et surtout à la façon de filmer l'action mais les dialogues sont très bien écrits et font mouche. Surtout un final intéressant en conclusion pour ne pas gâcher le plaisir.
Alors au plus haut de sa carrière, et dans le viseur des institutions politiques et bien-pensantes qu’il critiquait dans chacun de ses films, Yves Boisset revient, six ans après le très violent Le saut de l’ange, au style policier pour diffuser ses théories concernant les causes de l’assassinat mystérieux d’un magistrat survenu deux ans plus tôt (en fait, exactement comme le fit son alter-égo Francesco Rosi avec L'Affaire Mattei). Même s’il lui a été impossible de citer explicitement les forces politiciennes qu’il dénonce, le réalisateur engagé parvient à dénoncer, d’une part, la façon dont la Guerre d’Algérie a transformé certaines milices politiques en organisations aux méthodes mafieuses, et, d’autre part, la corruption qui lie les instances juridiques au intérêt financiers du patronat. Grâce à une intrigue bien écrite, intelligemment documentée et parfaitement ancrée dans les années 70, l’enquête de ce juge d’instruction, que l’idéalisme rend aussi naïf qu’expéditif, est prenante et pleine de suspense tandis que le jeu de Patrick Deweare, que l’on aurait par moment aimé un peu plus sobre, et du reste du casting en accentue le réalisme et la charge émotionnelle contenue dans la conclusion.
Un excellent thriller politico-judiciaire typique des années 70 qui symbolise bien l'engagement du cinéaste Yves Boisset dans des sujets brûlants. "Le Juge Fayard dit le Sheriff"(1976) permettait à Patrick Dewaere de trouver un énième rôle mémorable. Celui d'un juge d'instruction ivre de justice et de révélations au grand jour de complots,qui met sa vie en danger en voulant inculper tout ceux derrière un hold-up aux allures d'affaire d'Etat. Dewaere est vraiment impressionnant. On raconte qu'il gifla Boisset en réaction à un désaccord,ou encore qu'il était en dépression chronique suite à sa rupture avec Miou-Miou. Sur une action se passant dans un Saint-Étienne en pleine urbanisation,et sur une musique éloquente de Philippe Sarde,le film déroule ses idées gauchistes,et montre à quel point les relents de la Guerre d'Algérie étaient encore vivaces,avec une collusion en souterrain entre le grand banditisme et la soi-disant justice. La métaphore de la destruction pour mieux renaître,est bien évidemment celle de la vieille garde d'extrême-droite face à une jeunesse bien plus modérée. Schématique,mais toujours empli de pistes de réflexion.
Ce n'est pas le juge qui soit faiblard car même si ce film avec une fois de plus un thème engagé de Yves Boisset, je me contente ici de voir seulement Patrick Dewaere dans ses excès jouant un juge d'instruction en agissant de manière peu conforme.
Inspiré de la triste fin du juge Renaud ce Boisset se relève convaincant et prenant. Tous les protagonistes sont biens dans leur rôle respectif avec toujours un Dewaere magistral. La mise en scène reste malgré tout assez linaire et le spectateur suit inexorablement la fin du juge.
Boisset a souvent été accusé de caricaturer. Pourtant, dans les années soixante-dix, se sont déroulées plusieurs affaires sanglantes tout aussi caricaturales que celle dont il s'est inspiré, mettant en cause le SAC. On a vu aussi à cette époque, des juges idéalistes tenter d'imposer une justice égale pour tous en inculpant et en faisant arrêter des patrons responsables d'accidents du travail. La fiction a donc largement été dépassée par la réalité - mais c'est peut-être cette réalité que les détracteurs les plus farouches de Boisset ne voulaient pas voir. Ce film comporte néanmoins des faiblesses : les scènes d'évasion, de braquage et de fusillades sont loin d'égaler celle des thrillers américains. Aurore Clement est réduite au rôle de potiche et, à côté de grands comédiens comme Dewaere, Bozuffi et Bouise, certains seconds couteaux font pâle figure. Le film est daté, mais il reste un témoignage sur une époque déjà oubliée bien que relativement récente.