Comparé à son chef d'oeuvre du genre "Hostel", ce premier essai de E. Roth est largement inférieur même celui ci est empreint de sa griffe bien à lui quand il s'agit de traiter le genre de l'horreur, avec un mélange de trash et d'humour corrosif donnant tout de même un ensemble qui se tient. Premièrement par l'ambiance créée, plutôt atypique par la direction choisie puisqu'au milieu de scènes montrant de manière bien sale les effets physiques de ce virus se trouvent insérés des passages assez fun que se soit par des personnages secondaires assez barrés, que E. Roth prend malin plaisir à interpréter furtivement, et c'est ce genre d'intervention inopinées et inattendue dans cet univers très glauque qui bonne une certaine force à ce film. Car bien que le réalisateur aime ce genre de scénario mettant en scène de jeunes inconscients confronté à l'inexplicable de manière niaise, et qu'il parvienne tout de même à se différencier par son côté très sombre rendant mieux l'aspect gore, on ne peut pas dire que le scénario soit vraiment l'élément clé du film sauf peut être par sa manière de brouiller les pistes en tentant de jouer sur l'ambiguïté des personnages présentés et la psychose que créée la propagation d'un virus qui tend à donner une explication et là où le scénario se tient c'est cette manière de perdre le public dans un montage dans lequel l'explication en devient bien secondaire. Ce qui compte c'est que les différentes scènes montrant ce virus mangeur de chair sont assez bien rendues sans effets visuels grandiloquent, marque de fabrique de E. Roth afin de rendre ses films les plus glauque possible par l'ambiance, qu'il parvient par la même occasion à proposer des scènes montrant un peu plus, type mutilations ou massacres sales à souhait, qu'il propose une mise en scène agréable sachant nous surprendre par les différents événements établis ou encore lors de scènes de sensibilité dans lesquelles on reviens vite au genre qui nous intéresse ici, ce qui lui donne une certaine part d'originalité qui parfois va un peu trop loin dans l'inattendu et l’incompréhensible, rien d'étonnant quand on connait la carrière et les amitiés du réalisateur. D'ailleurs le scène finale est la preuve d'un montage réfléchi et pensé dans tout ses moindres détails puisque celle ci en plus de nous surprendre au sujet des cul-terreux que l'on rencontre tout du long et quant à leur rôle dans l'intrigue afin de montrer que l'on peut délirer dans film parallèlement à un travail plus sérieux sur le genre majeur défendu, mais aussi sur les inspirations incontestablement du monde de Tarantino que se soit par certaines répliques, et donc celle de la scène finale en est on ne peut plus représentative, ou encore lors de certaines scènes dans lesquels se marient vision gore et humour décalé, et c'est clairement ce qui marche dans ce film en faisant de virus un prétexte pour jouer sur un double tableau du genre: les gens bizarres et la folie humaine. Car finalement ce qui est le plus finement amené ici, c'est la manière dont chacun réagit devant quelque chose d'invisible mais dévastateur, en mettant en première ligne le fait que l'homme est loup pour l'homme quand on est face à l'impalpable et la paranoïa tout en agrémentant cet aspect de scènes suffisamment trash mais un peu trop rares pour les meilleurs, celle-ci se trouvant plutôt à la fin, une fois que le film se lâche un peu plus sur la violence physique pour conclure sur une note active le film qui a bien souvent du mal a décoller afin de captiver réellement, étant donné que le rythme s'intensifie seulement lors de les 30 dernières minutes. Un film qui est en tout cas à l'image de son créateur et qui semble un ballon d'essai satisfaisant pour persévérer dans cette voix là, ce qui semble lui avoir été propice quand on voit la qualité de ce qu'il a proposé par la suite, marquant de sa griffe le cinéma du genre.