Une sorte de film-charnière (1955), entre le néo-réalisme poignant de l'Après-guerre, et la "comédie à l'italienne", que ce "Signe de Vénus". Vittorio De Sica, l'auteur du "Voleur de bicyclette", même si c'est en l'espèce un des interprètes seulement (même pas à l'écriture - ici à cinq mains !), est là pour assurer la filiation avec le premier courant. Et c'est la 3e réalisation (complète, et en long métrage) de Dino Risi, un des grands du deuxième courant. Hybride entre la chronique du petit peuple de Rome (avec ses figures interlopes, à l'occasion, comme "Romolo", tout à la fois fils à "mamma" et escroc - alias l'excellent Alberto Sordi), et celle de la quête amoureuse de deux cousines, vivant avec leur redoutable tante célibataire (alias la pittoresque Tina Pica) - et le père de l'une d'elles, veuf d'une soeur d'icelle. Le scénario n'est pas au cordeau (DR est un des cinq auteurs), la réalisation manque encore de rythme - et on a souvent l'impression d'un film à sketchs, quand pas du tout écrit en ce sens.... Mais cela se laisse regarder, au moins comme une curiosité - permettant d'y voir, en particulier, pour une fois en vedette côté féminin, Franca Valeri (morte cet été, centenaire !), aussi coscénariste, dans le rôle de la "cousine moche" ("Cesira"). Alors qu'ayant fait quasiment toute sa carrière dans les "seconds rôles". Distribuée ici dans une partie beaucoup plus intéressante que celle de la "cousine sculpturale" ("Agnese"), dévolu à Sophia Loren.