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traversay1
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3,5
Publiée le 31 août 2016
Dans une petite ville, pour combattre l'ennui, un groupe de désœuvrés monte des farces cyniques. Ainsi Juan fait-il croire à Isabel, une vieille fille de 35 ans, qu'il en est follement amoureux. Si la charge dramatique du film est parfois lourde, l'intérêt est ailleurs, dans la description d'une ville provinciale espagnole des années 50, confite dans ses rituels et ses divertissements puérils, alors que les femmes restent prisonnières des préjugés. Chronique cruelle de la bêtise ordinaire dans un pays qui étouffe sous le joug franquiste. Moins brillant que Mort d'un cycliste, qui date de l'année précédente, un film typique de l'univers de Bardem, grand d'Espagne des années de plomb au même titre que Berlanga.
Le premier tiers de Calle Mayor est un pur moment d’anthologie. Narrant l’ennui que l’on peut avoir dans un petit village du fin fond de l’Espagne, le film réussit au delà de toutes les espérances son effet sur le spectateur, assommé par une histoire qui prend tout son temps pour se développer. Et puis le miracle finit par arriver, porté par une ravissante Blair : l’engrenage se met en place, on assiste à une vraie tragédie qui se permet même d’aborder quelques autres thème (le destin). Surtout, on apprécie une réalisation classique du genre, entre les poses des acteurs, les bons vieux costumes ou décors à l’ancienne. Reste quand même trois gros points noirs : des personnages un peu caricaturaux (te quieeeerrrrooooo), une histoire un peu trop ubuesque (un mariage dans l’Espagne traditionnelle en 3 semaines ?) et une fin en queue de poisson un peu trop rapide. Loin d’être exceptionnel en somme…
Bardem réalise ici un petit bijou, en montrant l Espagne telle qu elle l a été, agonisante entre la religion et l armée. Les acteurs sont formidables également. Un grand film