A la tombée du générique, la sortie de la projection s'accompagne du sentiment déstabilisant de s'être fait piéger dans un labyrinthe bien plus outrecuidant que réellement efficient, ou du moins, du jugement que l'on porte sur l'aspect de sa qualité artistique en tant que telle. Effectivement, on culpabilise de galvaniser sur une histoire invraisemblable mais qui, par on ne sait quelle malice, nous embarque dans un récit captivant et ce malgré ses nombreux défauts. Premièrement, le scénario a tout pour gagner notre estime. Entre autre, le script exploite le mythe de Dédales, personnage mythologique né de la Grèce Antique et dont la construction d'un labyrinthe, sa plus grand oeuvre, enferme le terrible minotaure, le corps d'homme à la tête de taureau. Le papier est alléchant et pour le moins singulier puisqu'il est peu fréquent d'utiliser la théogonie comme source d'inspiration cinématographique. L'idée de transposer des personnages réels en symboles mythologiques est très clairement original; le défi est ardu. Mais le réalisateur se perd progressivement dans son délire, bien qu'il soit esthétiquement maîtrisé, mais pèche dans l'exposé de sa démonstration. Alors qu'on pourrait se heurter à cette maladresse, le charme opère néanmoins par la qualité de l'interprétation, Sylvie Testud, Lambert Wilson et Frédéric Diefenthal en tête dans un trio réjouissant et convaincant. En outre, le final réserve une surprise inattendue, un authentique retournement de situations, bien que tout cela ne soit pas entièrement plausible, mais participe à brosser Dédales comme étant un produit de divertissement très honnête. En réalité, si nous devions à chaque fois blâmer l'incrédibilité, l'art serait souvent condamnable. Enfin, le suspense jongle habillement avec nos nerfs et la découverte croissante de la vérité devient ludique, tel un roman d'Agatha Christie. On regardera d'un oeil attentif la prochaine réalisation de René Manzor en espérant la perfection de son style.