Piège en haute mer est un des Seagal les plus connus. C’est sans doute aussi car c’est son plus gros succès dans un film où il tient le rôle clé. Pour tout dire, c’est un film d’action assez basique, surtout pas très bien fichu, qui parvient à surfer cependant de façon assez divertissante sur la recette des Die Hard.
Le casting est sympa, à la fois dans les premiers et les seconds rôles. Steven Seagal est un héros monolithique mais dont le personnage, un cuistot ex-commando est assez cocasse et lui permet presque de jouer avec son image. Reste que si Seagal est efficace pour casser des bras, il peine vraiment à délivrer des expressions, et ici c’est le cas. Il a face à lui un grand méchant, Tommy Lee Jones plus extraverti, lequel fait finalement un pendant salutaire à Seagal. Jones se contente un peu de distribuer les répliques pas gentilles et d’enguirlander ses hommes ou ses otages, mais on le sent plus à l’aise en termes de composition ! Autour de ce duo, une Erika Eleniak sexy qui est avant tout là pour sa plastique, son joli minois, et pour assurer la présence féminine nécessaire au milieu de tant de virilité. On ne peut pas dire que son rôle ait été étoffé quand même. A souligner la présence en vice-méchant de service de Gary Busey, toujours agréablement détestable, et celle en second couteau de service de Colm Meaney.
Casting sympa au service d’une histoire franchement très moyenne. Globalement assez divertissante, grâce à sa recette pompée sur Die Hard et spécialement Piège de cristal (lieu clos, des terroristes, un seul gentil contre tous…), il n’en reste pas moins qu’on reste très inférieur au modèle. La première partie est correcte, après ça se laisse suivre sans vraiment accroché plus que ça. Les invraisemblances nombreuses (la fille qui n’entend rien alors que ça canarde de partout dans la pièce ?!!), la construction ultra-linéaire, et la fin vraiment balancée font que Piège en haute mer laisse parfois dubitatif. C’est vraiment du divertissement basique.
Visuellement, on profite quand même du cadre qui fait authentique. On est sur un vrai navire, et à ce niveau le film dégage forcément un certain luxe, d’autant que le réalisateur profite bien de ce cadre intéressant, conscient sans doute de sa chance. Malheureusement Davis m’a relativement déçu ici. Pas complètement, mais il y a des scènes d’action pas terribles tout de même. Si les effets pyrotechniques sont convaincants (moins les avions en vol mais il y a de quoi faire sur le bateau !), si Seagal nous offre quelques démonstrations sympa de close combat, je regrette vraiment qu’à la fin Davis semble vouloir balancer son métrage. Pas de confrontation avec Busey, un combat assez moche avec Jones (alors que c’était censé être le clou du spectacle), on ne peut pas dire que les moments forts soient réellement au rendez-vous, et c’est frustrant. Musicalement c’est rythmé et percutant mais quelconque.
Je conclurai en disant que ce film d’action se laisse voir parce que le cahier des charges est à peu près rempli, reste que pour un film au budget correct et avec un casting intéressant, ça reste juste moyen. Il faut vraiment le prendre comme un sous Die Hard, et à partir de là, parce que la recette de cette saga est tout de même éprouvée pour être très efficace, ça peut passer. 2.5