Le plus escroc des deux serait une petite comédie assez anodine sans la présence de Steve Martin mais surtout celle de Michael Caine qui montre ici un talent certain pour la comédie. Il est assez divertissant de suivre les aventures de ses 2 sympathiques escrocs. Un film gentil et agréable à voir.
Le plus escroc des deux" de Frank Oz sorti en 1988 est le remake des "Séducteurs" réalisé par Ralph Levy en 1964 avec Marlon Brando et David Niven. Stanley Shapiro et Paul Henning qui avaient officié au scénario sur le premier film récidivent, assurant ainsi la transition harmonieuse entre les deux époques. Sur fond de décors somptueux, deux séducteurs vivant au crochet des dames argentées qui fréquentent les palaces de la Riviera française , s'affrontent dans un duel sans merci. David Niven est remplacé en parfaite logique dans le rôle de l'escroc traditionnel à l'anglaise par Michael Caine, quant à Marlon Brando il est supplanté par Steve Martin, le trublion du Saturday Live Show alors en pleine éclosion qui par son physique passe-partout et sa volubilité, amène le petit gigolo yankee dans le registre burlesque. Frank Oz connait bien Steve Martin pour avoir travaillé avec lui deux ans plus tôt pour le remake de "La petite boutique des horreurs" de Roger Corman (1960) et il sait comment doser son potentiel comique explosif. Ce recours au burlesque élève encore un peu plus le contraste entre les deux approches de ce métier si spécifique où la lutte pour le territoire constitue un préalable incontournable. L'argument est certes cousu de fil blanc et les gags sont le plus souvent prévisibles, mais c'est paradoxalement ce qui fait tout le sel du film. On se délecte en effet à l'avance des réactions de chacun des deux rivaux aux pièges tendus par l'autre. Michael Caine qui excelle à l'époque dans ce type de rôle ("Elémentaire mon Cher...Lock Holmes" de Thorn Eberhardt en 1988, "Business oblige" de Jan Egleson en 1990, "Double arnaque" de Michael Winner en 1990), est tout simplement impayable avec son sourire charmeur et carnassier dont il abuse avec délectation. Ne parlons pas de sa démarche pateline que Frank Oz utilise à merveille. Steve Martin est d'évidence souvent à la limite de l'excès mais Oz a su veiller au grain. Enfin Glenne Headle repérée chez Arthur Penn ("Georgia" en 1981) apporte tout son charme et sa malice pour finalement mettre les deux escrocs au pas. Les adeptes de Michael Caine seront ravis, les autres pourront peut-être trouver que l'intrigue tourne un peu en rond.
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4,0
Publiée le 2 avril 2009
Jouant sur l'opposition des cultures amèricaine et anglaise, Frank Oz signe une comèdie grinçante et hilarante qui repose sur deux personnages aux tempèraments contradictoires! Deux escrocs aux mèthodes et aux styles radicalement diffèrents! Cynique et raffinè, l'acteur britannique Michael Caine incarne un truand de haut vol, gentleman spècialisè dans la sèduction de riches amèricaines! Cabotin et vulgaire, Steve Martin campe pour sa part un amèricain amateur de petites combines! Pour s'assurer le monopole de l'arnaque sur la Riviera, ils se livrent à une lutte sans merci, semèe de gags et d'embûches entre Nice, Antibes et Juan-les-Pins! Jubilatoire...
Comédie exceptionnelle de drôlerie, de timing, d'inventivité parfois, avec un excellent duo composé de la star de l'impro S. Martin (encore hilarant à l'époque) face au flegme et à la classe de M. Caine. Dirigé par un F. Oz assez inspiré, le duo se révèle parfois désopilant dans leurs arnaques, avec des séquences tordantes dominées par un S. Martin incroyable. Le film fait avancer son intrigue à un bon rythme, multiplie les rebondissements bien vus, offre quelques délires hilarants et finit par nous accrocher grâce une bonne dynamique entre les interprètes. Vraiment, un très bon cru, avec encore une fois un S. Martin au top.
Il est peu dire que la filmographie de Frank Oz aura été des plus inégales. C'est pourtant bien à la catégorie des bons films que ce "Plus escroc des deux" appartient, et cela alors qu'il y avait de quoi être inquiet au départ. Pourtant, sans réussir une mise en scène éclatante, Oz réussit à nous plonger dans le rythme assez soutenu de son film, très drôle à plusieurs reprises et doté d'un scénario assez savoureux et même plutôt inventif. Alors certes certains moments se font plus intéressants que d'autres, mais reste que l'ensemble à de quoi tout de même beaucoup nous amuser, et cela notamment dans son opposition de personnages. En effet, loin d'être un énième tandem comique sans saveur, Steve Martin et Michael Caine savent se faire complémentaires à tout point de vue, certains dialogues se faisant même assez réjouissant. En somme, loin d'être ce que l'on pourrait qualifier de grande oeuvre, le film n'en demeure pas moins une excellente comédie, plaisante et efficace : ce n'est pas assez courant pour ne pas être souligné. Réussi.
On voit très bien le dénouement venir bien à l'avance et pourtant on éprouve beaucoup de plaisir à voir cette comédie peut-être inégale mais devant laquelle on ne s'ennuie jamais. Le très gros point fort du film, et son véritable intérêt, c'est le duo étonnant formé par Michael Caine et Steve Martin. L'opposition entre l'humour classe du premier et celui loufoque du second donne lieu à très nombreuses scènes réjouissantes. Un duel d'acteurs qui à lui seul justifie le détour par la case "Le Plus Escroc des deux".
Comédie fort sympathique pleines de trouvailles et de bonnes idées au service du rire. Le duo fonctionne et pétille avec la malice de roublards de la comédie, même si M.Caine n'est pas forcément un coutumier du genre. L'idée de base est excellente et le scénario arrive à entretenir la flamme jusqu'au bout en enfonçant les personnages dans les escroqueries les plus farfelues. C'est le genre de duo qui rappelle un peu "les blancs ne savent pas sauter" et qui fait passer un moment sympa.
Cette comédie me fait penser a " Comment épouser un millionnaire" avec Marylin Monroe. Sauf que la ce sont 2 hommes :un idiot peu éduqué et un faux aristocrate qui cherchent a escroquer la femme plus riche . Mais l escroc n est pas celui que l on croît . Ce film rappelle vraiment les comédies hollywoodiennes des années 50 . A voir .
Si on veut s'amuser avec un divertissement de qualité, "Le plus escroc des deux" est un bon choix. Le démarrage est un peu lent, mais une fois lancé le film est très plaisant et sait réserver de bons gags et rebondissements jusqu'à son terme.
Je viens de découvrir cette comédie qui m'est passée sous le radar toutes ces années, et de un, j'ai eu le plaisir de constater qu'elle a extrêmement bien vieilli, et de deux, j'ai passé un super bon moment! Le do comique improbable formé par Michael Caine et Steve Martin fonctionne à merveille, et la ravissante Glenne Headly les pousse à se dépasser encore plus. Vraiment une bonne surprise.
Frank Oz n’a pas son pareil pour mettre en scène des personnages de tricheurs : qu’il s’agisse d’un commerçant qui ne recule devant rien pour nourrir sa plante carnivore (Little Shop of Horrors, remake 1986), d’un réalisateur raté prêt à tous les canulars pour mener sa production jusqu’au bout (Bowfinger, 1999), d’un cambrioleur talentueux soucieux de réussir un dernier gros coup avant de se retirer (The Score, 2001), d’une femme à la recherche d’une société utopique apte à prolonger l’idéal de la bonne ménagère (The Stepford Wives, 2004), nombre de ses protagonistes vivent dans le mensonge et l’exploitent en champ d’activités lucratives dont ils tirent une satisfaction personnelle. L’intérêt que présente Dirty Rotten Scoundrels est de réunir deux arnaqueurs dont la vision du monde cynique et l’individualisme qui en découle finissent par s’ébranler au contact de l’autre : chacun voit en autrui un double, regarde en autrui comme dans un miroir déformant ; leur mise en concurrence fait d’eux des acteurs en puissance, dans une mise en abyme du cinéma et de ses artifices chère au réalisateur. Le jeu finit par prendre une importance telle qu’il diminue la vigilance de nos deux séducteurs lancés dans un concours de séduction à tendance homosexuelle – les « frères » ont l’habitude de s’enlacer sur le lit, ce plan au musée composé d’un travelling autour d’une statue d’homme nu dont nous ne voyons que les fesses puis le sexe, à l’origine d’un sursaut de dégoût de la part de Freddy, les marins au bar proposent de l’aide à ce dernier. Le rapport de compétition mute en relation de domination et de sadisme : le même Freddy est condamné à feindre la paralysie et à subir les humiliations répétées du couple qui se trémousse devant lui puis refuse de l’aider. À terme, les hommes deviennent des bouffons grotesques que guide un culte de la performance et de la possession ; à ce dernier répond l’intelligence d’une femme qui cache son jeu jusqu’au bout. Dirty Rotten Scoundrels est ainsi une leçon de bluff des plus sympathiques à défaut d’être hilarante, portée par des comédiens talentueux.