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Nicolas S
46 abonnés
545 critiques
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3,0
Publiée le 28 juin 2023
Je n'ai vu que le passage tourné par Fassbinder qui, de façon un peu chaotique, essaie de montrer les contradictions de cette RFA qui, face au terrorisme des brigades rouges, a vite fait de renier la démocratie et l'état de droit. À ces réflexions politiques s'ajoutent des images dans l'intimité du couple de Fassbinder ; elles ne sont pas essentielles, mais elles servent à complexifier le tableau, puisque Fassbinder trouve évidemment du réconfort chez Armin et peut-être aussi chez sa mère.
Ce film commence et fini par un enterrement : celui du patron des patrons allemands en 1977 assassiné par la Fraction Armée Rouge et celui des 3 militants de ce même groupe retrouvés suicidés dans leur cellule. C’est dans ce film que Fassbinder interroge sa mère sur ce qu’elle pense de la démocratie et où elle répond que l’Allemagne aurait besoin d’un leader autoritaire mais gentil... On voit le maire de Stuttgart où se déroule l’enterrement qui n’est autre que le fils du général nazi. Fassbinder ne supporte pas la RFA dont il soupçonne les habitants d’avoir conservé la mentalité ayant permis IIIe Reich. Il montre des images typiques du romantisme allemand avec des forêts aux arbres bien droits où un personnage muni d’une pelle et de bottes cherche à déterrer le passé... Il y a une scène tordante où un comité de censure finit par interdire un film sur Antigone en raison de la résonance entre le sujet de l’interdiction d’inhumer le frère et le problème d’actualité alors de permettre ou non d’inhumer les trois terroristes.