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soniadidierkmurgia
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4,0
Publiée le 19 février 2024
À peine arrivé de sa Hongrie natale où il avait réalisé quelques films, André de Toth enchaîne avec deux films qui comptent sans doute parmi ses meilleurs. Après « None Shall Escape » retraçant à travers un film de procès, le parcours d’un officier du Reich, « Dark Waters » navigue dans les eaux troubles du film à suspense prenant pour argument comme « Rebecca » (1940) d’Alfred Hitchcock et « Hantise » (1944) de George Cukor, une machination prenant pour cible une jeune femme fragile. La Columbia moins prestigieuse que la MGM ou David O. Selznick ,ne pourra pas mettre des moyens aussi importants à disposition de De Toth. Toutefois le réalisateur dispose d’un sérieux atout dans sa manche en la personne de Joan Harrison à l’écriture du scénario. En effet, la jeune anglaise talentueuse connaît bien le genre pour avoir rédigé les scenarii de « L’auberge de la Jamaïque », « Rebecca » et « Soupçons » de son compatriote Alfred Hitchcock. De plus elle vient tout juste d’œuvrer comme productrice sur « les mains qui tuent » de Robert Siodmak où elle a croisé Franchot Tone qui jouera dans « Dark Waters ». Autant dire que le scénario sera un des éléments majeurs de la réussite de ce film relativement méconnu qui vaut largement le détour. Une jeune anglaise (Merle Oberon) rescapée d’un naufrage où ses parents ont trouvé la mort alors qu’ils fuyaient les Indes, se voit proposer par sa tante maternelle d’être accueillie dans sa résidence située en plein bayou pour accélérer sa convalescence après le grave traumatisme subi. spoiler: Les choses vont prendre une tournure inattendue et inquiétante. La jeune femme va à nouveau sombrer dans l’angoisse. Sur place un médecin rassurant en la personne de Franchot Tone et un très mystérieux régisseur de domaine interprété par un formidable Thomas Mitchell à contre-emploi qui montre que derrière sa physionomie bonhomme peuvent se tapir la manipulation et la violence . Merle Oberon de son côté montre qu’elle n’a rien à envier à Joan Fontaine, Gene Tierney ou Ingrid Bergman dans le rôle de la jeune manipulée pour aborder les frontières de la folie. Une véritable réussite que ce film sans temps morts qui inaugure sous les meilleurs auspices la carrière du quatrième réalisateur borgne d’Hollywood aux côtés des prestigieux Fritz Lang, John Ford et Raoul Walsh.