Avis sur L'Aigle et le Vautour

Voilà un film de guère qui dénonce celle-ci, un de plus effectivement, mais dans ses années 30, c'est assez rare pour être souligné. On part de l'excitation de la première bataille, bien vite calmer par la mort du co-pilote, au dégout de soit à force de tuer. Certes, c'est l'ennemi, mais il est si jeune, les recrues des deux côtés sont de jeunes innocents, gavés de récits héroïques, mais la dur réalité, n'est que tout cela n'est qu'une boucherie. Le héros médaillé parle même d'homicide pour qualifier une de ses victoires. Grisé par tant de violence, il sombre, comme un soldat ayant déjà des symptômes post traumatique, il sombre.
Cary Grant ici obtient un de ses premiers rôles, et déjà, il nous montre un certain regard, plus dur que ce que l'on aura l'habitude de voir par la suite. Il tient ce second rôle de main de maitre et, donne une vrai ampleur au film. On verra toute cette panoplie et d'avantage sous la caméra de Hawks la même année.
Le film assez court, vif plaidoyer contre l'absurdité de la guerre, est une réussite sans être toutefois un chef d'œuvre.

Un film de guerre qui présente la vie d'un bataillon aérien américain pendant la Première Guerre Mondiale ou plutôt d'un pilote traumatisé par la mort de ses victimes. Car le reproche que l'on pourrait faire à ce film c'est de trop négliger les personnages secondaires c'est à dire celui comique de Jackie Oakie, celui cynique d'un Cary Grant dont l'immense charisme commençait à apparaître timidement et bien sûr celui de Carole Lombard qu'on ne voit que quelques minutes au début de la seconde partie. Reste et ce n'est déjà pas mal une très belle interprétation de Fredric March en pilote traumatisé et sans être férocement anti-guerre, le film en présente un portrait pas forcément très flatteur. En outre les séquences aériennes sans être extraordinaires tiennent totalement la route et le final est très surprenant. Une oeuvre sobre et honnête.