Dans la liste des réalisateurs avec lesquels je suis à la ramasse il y a Wenders (comme presque tout les grands du cinéma allemand). Et c'est marrant parce que dans ma tête Wenders ça a toujours sonné Les ailes du désir autrement dit un truc sombre, une errance et puis vachement moderne voire abstrait (mais il faudrait que je le vois pour confirmer) et même si oui il y a Paris Texas, dans ma tête c'est pas ce qui me vient en premier. Alors forcément je suis vachement surpris de voir un film comme celui-là. Mais j'ai vraiment adoré, genre surkiffer pour ainsi dire. Alors même si je ne suis pas vraiment dans les thématiques américaines, si ce n'est jamais (patrie, pognon, armée, etc.), je suis au moins dans celle du père même si c'est plus dans le cadre familial et que je suis capable de l'expandre au père d'une nation ce qui enrichit énormément le discours. Là il y a aussi la dimension cinématographique qui est importante, alors forcément ça va me parler. Mais au fond j'en ai vu des dizaines de films sur ce sujet et j'ai aussi un peu passé l'âge (juste un peu) mais ce que j'ai le plus aimé, c'est l'ambiance, l'univers, le truc kitsch d'un maîtrise impeccable. Les acteurs sont vraiment chouettes, même si je supporte assez mal ces acteurs de cow-boys comme Shepard avec leur accent texan. Mais je me suis vraiment pris des fous rires dans certaines situations, ça m'a beaucoup fait pensé à du Coen, je pense qu'on peut y desceller bien des sources d'influence, entre autre pour l'humour et certains lieux et ambiances. Enfin western contemporain quoi... La photographie est splendide comme tout l'aspect esthétique, le cadrage, etc. Il y a des scènes qui sont magnifiques, mais ça tient à rien, c'est tout simple, mais j'adore aussi les personnages, vraiment timbrés pour une bonne part, surtout celui de Tim Roth, qui est pour ainsi dire la deconstruction de l'archétype comme je l'aime, c'est tellement décalé et improbable, typiquement les scènes où je me suis le plus marré doivent être celles où il se rase dans la plaine et croit entendre quelqu'un lui parler, ou encore celle du cookie, c'est vraiment l'humour que j'aime c'est pas vraiment absurde, c'est juste que le personnage joue un personnage, et le décalage te fait prendre conscience du personnage (chose totalement logique dans un film sur le cinéma), pareil quand il vient poser des questions et qu'il se barre sans avoir eu de réponse, et ça marche seulement parce que c'est ce personnage qui le fait. Bref comment dire à quel point j'ai adoré. Je vais me pencher plus intensément sur la carrière de Wenders, je m'attendais pas à ça mais c'est une agréable surprise. Après je ne pense pas que ce soit un chef d'oeuvre non plus mais clairement ça m'a marqué.