Philippe Ramos explique ce qu'il a voulu montrer dans son film : "Je voulais raconter l'histoire d'un homme qui quitte son village. En chemin, je me suis progressivement aperçu que je racontais plutôt l'histoire d'un village qui regarde partir l'un des siens. Au fond, le point de vue de cette affaire était celui de la communauté... et non forcément celui de cet antihéros qu'est Vincent Nortier. Comment tout le monde réagit à ce départ, c'est vraiment ça que le film montre."
Le western a guidé Philippe Ramos dans l'écriture du film (Nortier contre Barthoulot, l'arrivée d'une étrangère), le choix des décors (la cabane de trappeur de l'oncle), le travail sur les costumes (la veste sans manche en cuir de Serge, la rose autour du cou de Carole). Le western a surtout donné envie au réalisateur de retrouver le mouvement, le simple plaisir de voir les choses bouger dans les plans.
Philippe Ramos a recours de nombreuses fois au plan fixe. Ce dernier pense que cette technique permet de donner l'impression au spectateur d'être face à une sorte de scène sur laquelle il fait jouer la comédie. Ainsi, la séquence de la chasse a été construite autour d'une entrée très théâtrale des personnages dans le plan, comme s'ils entraient véritablement sur une scène où le drame allait se jouer. Enfin, le cinéaste trouve que le plan fixe lui permet de travailler en toute tranquillité avec ses comédiens.
Philippe Ramos aime parler de "troupe", parce que, de films en films, il reste fidèle à certains acteurs et techniciens. Philippe Grivel est notamment ingénieur du son et monteur son sur ses films depuis dix ans. Françoise Descarrega, alias le docteur Clémence Tissot, a pour habitude de jouer sous sa direction depuis la même période.
Adieu pays a été présenté aux Rencontres Internationales de Cinéma à Paris en 2002, aux Oeillades d'Albi 2002, où il remporta le Prix Spécial du jury, au Festival Premiers Plans d'Angers 2003 et au Festival de Göteborg 2003.