Assurément pas le meilleur film d'Alfred Hitchcock : interminable, bourré de scènes ennuyeuses et inutiles, mal interprété. Tout repose sur un suspense prenant pour un résultat bien trop léger.
Quand il entame le tournage du « Rideau déchiré » sorti sur les écrans américains le 14 juillet 1966, Alfred Hitchcock n’est plus aussi influent et souverain au sein de la Universal. L’échec de « Pas de printemps pour Marnie » avec Sean Connery et Tippi Hedren lui a ôté une grande part de l’autonomie qui lui était si chère. Il perd ainsi deux de ses plus proches collaborateurs avec le chef opérateur Robert Burks et le monteur George Tomasini récemment décédé. Idem pour le compositeur Bernard Hermann avec lequel il va entrer en conflit au sujet de la musique du film qu’il souhaitait plus en phase avec son époque. Enfin les deux acteurs principaux Paul Newman et Julie Andrews lui sont imposés par le studio qui entend miser sur leurs popularités grandissantes alors qu’Hitchcock, sans doute à raison, aurait préféré utiliser encore une fois sur le duo de charme formé par Cary Grant et Eva Marie Saint. Cary Grant venant d’annoncer sa retraite, l’hypothèse semblait de toute façon compromise. Le film s’en ressentira immanquablement qui une fois achevé semble un peu désincarné et sans rythme narratif hormis quelques fulgurances comme la très réussie filature dans le musée d’art de Berlin ou encorespoiler: la très longue et impressionnante scène où le scientifique passé à l’Est interprété par Paul Newman aidé d’une réfractaire au régime exécutent un agent de la Stas i, selon la volonté d’Hitchcock de montrer « combien il est difficile et longuement pénible de tuer un homme ». Mais ce dont souffre le plus « Le rideau déchiré » provient d’un scénario complétement improbable, rédigé par l’écrivain irlandais Brian Moore, au suspense rapidement éventé à cause d’une intrigue à laquelle il semble difficile de croire au-delà de la scène d’ouverture et qui en sus n’est pas soutenu pas une réalisation aussi brillante qu’à l’accoutumée. Âgé de 66 ans, celui qui avait réalisé quelques années auparavant « L’homme qui en savait trop » « et « La mort aux trousses » commence à accuser les effets de ses abus de nourriture et d’alcool au long cours. Il ne lui reste d’ailleurs plus que trois films à tourner dont les deux derniers seront empreints de quelques réminiscences de sa splendeur passée. « Le rideau déchiré », on l’a dit, souffre d’une intrigue abracadabrantesque avec ce scientifique de renom tentant maladroitement spoiler: de faire croire aux autorités communistes qu’il vaut passer de l’autre côté du rideau de fer pour trahir alors qu’il entend au contraire se servir d’un de leurs scientifiques pour enfin mettre au point un alliage précieux qui aidera l’oncle Sam (sic !) . Les communistes si redoutés et présentés comme le diable depuis l’après-guerre par Hollywood semblent ici d’une naïveté sans nom. Les meilleurs films d’espionnage, c’est bien connu, sont ceux où le spectateur ne comprend pas grand-chose de ce qui se trame au sein d’un monde qui lui semble obscur et angoissant mais aussi bien réel. Une règle que semble avoir oubliée Hitchcock qui donne à voir une fable que comprendrait sans peine un enfant de cinq ans. Paul Newman qui ne s’est pas du tout entendu avec son réalisateur prestigieux, tente comme il peut de sauver les meubles mais rien n’est vraiment convaincant. L’heure du grand Hitchcock semblait passée mais on lui pardonnera volontiers tant il innova avec maestria dans l’art qui était le sien.
Un des meilleurs Hitchcock. Une tension constante, de l'espionnage intense où la peur est omniprésente dans le monde hostile " de l'autre côté du rideau de fer" de l'époque. Hitchcock utilise l'espionnage scientifique ce qui correspondait à une réalité lors de la guerre froide et où un réseau de résistants et de combattants de l'ombre vient en aide aux héros et nous donne des scènes mémorables comme celle du meurtre commis par Amstrong et la fermière et la scène du bus, où on tremble littéralement. Un grand Hitchcock pour moi, même si moins connu que certains autres du maître. De toutes façons, à part les premiers en noir et blanc qui personnellement ne sont pas mes préférés loin de là, du début des années 60 et pendant 15 ans, il n'a enchaîné que des chefs d'oeuvre à part peut- être La main au collet et Qui a tué Harry. Mais de Psychose à Frenzy, son dernier, un sans faute, des oeuvres brillantes, uniques et inégalées et le côté un peu démodé aujourd'hui ne fait qu'ajouter au charme de l'ensemble.
Clairement pas le meilleur Hitchcock, mais l'intrigue est quand même bien ficelé et il y a notamment du suspens comme il sait si bien en mettre dans ses films.
L'histoire est intéressante les acteurs sont bons, Paul Newman la classe internationale ce mec tout comme Cary Grant.
pire que l'autre film de Hitchcock Marnie un scénario encore plus médiocre et une mise en scène épouvantable. Je le déconseille aux moins de 7 ans. 1/5
Une collaboration Hitchcock/Newman promettait forcement beaucoup, malheureusement ce film mal aimé est loin d'être le plus réussi du maître du suspens. Comme tout le monde j'ai retenu deux scènes de ce film, celle de la ferme et celle du bus, qui sont incontestablement les deux meilleurs. J'ai trouvé que le suspens était assez faible et la tension trop rare.
Un Hitchcock un peu faible au niveau du scénario et du suspense et dont on ne ressent pas énormément sa patte pourtant Le Rideau déchiré n'est pas un mauvais notamment grâce à la mise en scène soignée. Quelques scènes sont très réussies comme la séquence du bus et surtout le passage à la ferme avec un meurtre stylisé, c'est lors de ses moments ou l'on retrouve le plus ce qui caractérise le cinéma de Hitchcock. Toutefois on regrette des longueurs pas réellement gênantes dans le sens ou l'on s'ennuie jamais car ce film sur fond de guerre froide est agréable à regarder, la musique est jolie, le couple vedette (Newman/Andrews) fonctionne bien sans faire non plus d'étincelles et ils sont entourés de bons seconds rôles souvent interprétés par des Allemands. Le Rideau déchiré n'est pas du tout un film d'espionnage à négliger en plus son intrigue n'a rien de complexe et de labyrinthique mais j'aurais souhaité un film plus happant et peut-être plus inquiétant.
Le rideau déchiré a eu le mérite de lever le voile sur les dictatures de gauche, ce qui déjà n'était pas une mince affaire...... Pour cela, qu'Hitchcock en soit félicité ! Le film rend bien compte de la surveillance, de la terreur et de l'implacabilité de ces organisations militaires avec un niveau de suspense à la Hitchcock...... Mais cela a beaucoup vieilli et malgré Andrews et Newman, l'intérêt s'émousse assez vite. Un film léger pour dénoncer un sombre mensonge mais le but est atteint, surtout à l'époque où la propagande réussissait à faire croire au paradis.............
Prenant, maîtrisé, angoissant, Le Rideau Déchiré est certinement le film le plus violent et fièvreux du maître du suspens. Paul Newman incarne à merveille le mâle élégant, séduisant et classe typiquement hitchcockien, jamais je n'avais vu de yeux aussi bleus, comme le lagon. La scène de la ferme est beaucoup citée, celle-ci abrite une atmosphère oppressante et nerveuse, elle ne dégage peut-être pas le fort impact émotionnel de la mort aux trousses (l'un de mes films fétiches), elle reste toutefois mémorable. Le rideau déchiré, bien que méconnu dans la filmographie d'Hitchcock reste une oeuvre à voir , rien que pour l'ambiance angoissante et le charme de Paul Newman :-)
Alfred Hitchcock collait à l’actualité avec ce film qui symbolisait la crispation entre les deux puissances mondiales qu’étaient les Etats-unis et l’URSS au milieu des années., la course à l’armement entrainant son lot de paranoïa. Ce qui ne va pas ici est dans ce film est son scénario qui multiplie les invraisemblances et offre une image bien caricaturale des citoyens du bloc de l’Est. Après Hitchcock reste ce metteur en scène de précision qu’il a toujours été, et même avec ce scénario de bas-fonds, parvient à offrir un spectacle de qualité, fluide, ponctuée de scènes mémorables comme le jeu de piste dans le musée ou l’échappée en bus. Le couple Paul Newman Julien Andrews, s’il n’atteint pas non plus certains sommets hitchcockiens, forme un couple tout en élégance. En fait Hitchcock offre un spectacle de qualité mais loin de toute véracité
Le Rideau déchiré est un tournant dans la carrière d’Alfred Hitchcock. En effet, il marque la disparition de trois de ses principaux collaborateurs : son directeur de la photographie Robert Burks, son monteur George Tomasini (décédé en 1964) et surtout son compositeur Bernard Herrmann. Ce dernier avait enregistré une partition qui s’est vu refusée par le cinéaste car il souhaitait une musique plus commerciale. En effet, Hitchcock était déstabilisé par le mauvais accueil tant critique que public de Pas de printemps pour Marnie et les "problèmes" rencontrés sur ce tournage. La soixantaine bien avancée, il se sentait sûrement démodé et se retrouva dans la situation d’accepter les volontés du studio concernant la musique et les acteurs principaux pour rester dans l’air du temps. La présence d’un générique montrant des extraits du film un peu à la manière d’une série télévisée peut-il d’ailleurs en être un exemple supplémentaire ? Cela amène souvent Le Rideau déchiré a été déprécié par la critique mais ces reproches sont souvent exagérés. En effet, si John Addison ne possède peut-être pas le génie de Bernard Herrmann, sa partition est entrainante, reste en tête et n’a pas à rougir devant celles qui se trouvaient dans les films d’Hitchcock avant sa rencontre avec Herrmann. Pour ce qui est du duo formé par Paul Newman (qui eut des relations compliquées avec le Maître du suspense lors du tournage) et Julie Andrews, il a certes été imposé par le studio mais il campe parfaitement ce couple de scientifiques-espions. Ainsi, cette histoire d’espionnage est prenante et réussit à retranscrire les problèmes politiques contemporains (chose qu’il n’avait plus faite depuis 20 ans et sa lutte cinématographique contre le nazisme). Il montre aussi que la survie d’espions américains peut se faire au détriment des populations localesspoiler: avec la séquence où les passagers se font tirer dessus (même si on nous dit après qu’ils n’ont été blessés que légèrement et ont tous réussi à s’enfuir, chose difficile à croire) et par l’effondrement des rêves de liberté de la comtesse Kuchinska et son incarcération probable . De plus, le réalisateur réussit une fois de plus à livrer des moments de pure narration visuellespoiler: comme la première séquence et de grands morceaux de bravoure purement hitchcockien tels que la poursuite dans le musée, le meurtre de Gromek illustrant la difficulté de tuer un homme (tous deux jouant d’ailleurs à merveille sur le silence et les sons), l’affrontement à coups de formule mathématiques entre les deux scientifiques, la poursuite en bus et l’évasion de la salle de concert . Ainsi, Le Rideau déchiré n’est certes pas un des plus grands chefs-d’œuvre d’Hitchcock mais il reste un excellent film d’espionnage qui représente bien les affrontements géopolitiques de la Guerre froide.