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Un visiteur
2,5
Publiée le 8 juillet 2012
Ce film a un avantage : peu de dialogues, ce qui permet de dormir plutôt tranquillement, mais son principal défaut est que le peu de dialogues consistent en des hurlements qui vous arrachent de votre sommeil. Un film en demi-teinte.
Que ce film a mal vieilli! La mise en scène, les dialogues, l'interprétation, la photographie, le son,... tout est affreusement daté, à l'instar du «Satyricon» de Fellini (dont il est loin d'égaler la richesse par ailleurs). Pourtant l'«Oedipe Roi» de Pasolini dispose de certaines qualités, quelques beaux cadrages, des costumes inspirés quoique parfois maladroits (le héros se trimballe avec un épluche-légume en guise d'épée), la judicieuse idée d'avoir tourné au Maroc et de s'être servi des décors archaïques et mystérieux de l'endroit pour figurer les cités grecques,... Par contre la réactualisation de l'oeuvre vers 1920 puis 1960 s'avère fort mal exploitée, les trois quarts du film se déroulant durant l'Antiquité, et les séquences revenant au XXe siècle ne comportant pas d'éléments utiles au récit. Bien sûr il s'agissait pour Pasolini de faire coïncider l'histoire d'Oedipe et la sienne en la transposant dans sa propre époque, mais le résultat est décevant et s'avère finalement dénué d'intérêt. Fait d'autant plus frustrant que cette construction narrative tripartite constituait l'un des arguments majeurs en faveur du film et de son originalité supposée. Et les autres points négatifs sont légion : Franco Citti devient rapidement lassant avec son jeu criard au possible, nombre de passages n'apportent rien à l'intrigue et se perdent en longueurs, la réalisation est trop souvent fade et maladroite, certaines scènes de l'oeuvre d'origines son baclées (le Sphinx)... bref trop de défauts pour quelques qualités. Au final, Pasolini n'apporte pas grand chose à l'oeuvre de Sophocle. [1/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Difficile de concevoir que l'auteur d''une telle oeuvre soit le réalisateur du terrible Salo.
Pas forcément que Edipo Re soit plus beau que la fresque maudite de Pasolini (ce n'est pas le cas, me concernant) mais là où Pasolini tendait vers l'explicite et la démonstration révoltée dans Salo, oeuvre terriblement belle s'il en est, ici, c'est davantage dans la poésie et dans l'implicite qu'il faudra trouver son compte.
Oui, le film est contemplatif. Mais la lenteur apparaît nécessaire puisqu'elle offre au film un souffle inédit, et permet de percevoir, derrière l'abîme de la méditation, le propos du cinéaste.
Pasolini cerne parfaitement la complexité et le tragique de la figure d'Oedipe, inscrit dans une dualité qu'il abhorre : tiraillé par des élans passionnels, Oedipe est aussi un personnage sage et raisonné, et son héroïsme n'a d'égal que sa folie intérieure. Je pense à cette scène merveilleuse où il refuse de s'écarter devant l'escorte d'un prince, puis, pourchassé par les gardes, se met à courir comme rattrapé par la Raison, avant de tuer les gardes un par un sans nécessité particulière, signe de folie.
Lancinant, Edipo Re est un objet de fascination. Pasolini ne donne pas dans la simple reconstitution mythologique mais aussi dans la thèse sur l'humain : l'Oedipe qu'il dessine, comme le témoigne une dernière scène bouleversante, n'est rien d'autre que figure humaine poussée à son paroxysme.
Mention spéciale pour les comédiens, irréprochables.
Un gouffre sépare la pauvreté de mise en scène cinématographique d’une bonne partie de l’œuvre de Pasolini d’avec celles de ses plus grands films. Le propos de « Salo » est porté par l’invention de sa mise en scène, dans « Œdipe Roi » la réalisation joue avant tout de l’aridité majestueuse des paysages ou de l’atemporalité des costumes et des accessoires. Certains décors sont tout de même superbement agencés : la chambre de Jocaste par exemple. Certaines séquences dramatiques sont très réussies, elles sont souvent gâchées quand Œdipe se met à déclamer en hurlant. On a l’impression que Pasolini est encore un illustrateur inspiré et pas encore un vrai cinéaste.
Surement un fait d'oeuvre dans les années 70, ce film a horriblement mal vieilli. Les costumes vraiment risibles (guerriers casseroles) donnent un air comique à ce mythe dramatique ...
Le complexe d'Oedipe: a priori, un sujet parfait pour Pier Paolo Pasolini. Et effectivement, c'est une réussite. Le cinéaste italien traite du sujet avec intelligence et avec une grande sincérité. Peut être même trop grande; paradoxalement, la complexité du propos est relativement contrebalancée par l'interprétation très premier degré de l'acteur principal, qui tombe souvent dans la surenchère de cris et de lamentations. Cette prestation donne au film un aspect assez "vieillot", ce qui est d'autant plus dommage que d'un point de vue plastique, c'est irréprochable. Malgré tout, la structure narrative est intéressante et le film reste riche.
Une œuvre de Pier Paolo Pasolini est toujours tres mystérieuse, a l'image ce cinéaste... "Oedipe Roi" est selon lui-même, son film le plus autobiographique, une adaptation de la légende d'Oedipe a travers laquelle Pasolini aborde les relations qu'il entretenait avec sa mère... Voila un detail assez perturbant et qui accentue beaucoup la puissance de ce film. Un film d'une tres grande puissance, mis en scene magistralement et de manière tres expressive. Alida Valli et Silvana Mangano interprètent brillamment des rôles d'une grande intensité, le personnage d'Oedipe (joué par Franco Citti) est particulièrement convaincant... Une oeuvre magnifique, qui créé a merveille une ambiance qui correspond parfaitement au coté légendaire, biblique du film. Et par-dessus tout cela, de la musique d'une grande beauté.
Grand film, Pasolini film Oedipe à travers les âges, avec un certain génie, certes le film n'est pas parfait, mais la sincérité qui se dégage de cette oeuvre malsaine permet de dire que cette adaptation d'Oedipe à la fois fidèle et personnelle est une très grand film. Les acteurs à la fois sobre et théâtraux, des décors somptueux, très vrais… Pas d'effets spéciaux notable. Un mythe dur d'accès, mais qui je pense à de moult choses à révéler.
une adaptation classique de la vie de ce célèbre héros tragique de cette civilisation grecque en perte & "ne ressentant pas sa propre honte"... Toutefois le film souffre de son aspect figé et théatral.
Oedipe roi m'a fait l'effet d'une claque, une claque superbe. Un film magistral portant de maniere peu orthodoxe le mythe de oedipe. Sublimé par l'interprétation de franco citti. Un film poignant et magistral surement un des meilleurs films de son auteur.
Aujourd'hui oublié de la plupart des cinéphiles, "Edipo Re" est l'un de derniers films estampillé années 60 du maître Pier Paolo Pasolini. Réalisé deux ans avant "Médée" (autre création s'inspirant de la mythologie Antique), ce long-métrage assez déroutant se découpe en différents segments, positionnés dans divers contextes. Troubles sont les liens inter-temporels proposés par un réalisateur qui se serait d'ailleurs plus ou moins servi de son expérience personnelle pour mener à bien cet ambitieux projet. Autobiographique ? Pas physiquement, intellectuellement peut-être (mais cela demeura probablement ambigu à tout jamais. Le metteur en scène ne disait-il pas lui-même que l'on demeurait incompris lorsque l'on atteignait le statut posthume ?). Toujours est-il que ce complexe P.P.P. a parfaitement réussi la première demie-heure d'une oeuvre austère qui déconcertera dès les premiers instants les non-initiés. Dans un rythme lent et sans dialogues, il décrit avec grand brio une situation initiale que la plupart auraient caricaturé ou pire, rempli d'informations inutiles. Mystérieusement, il fait passer le message de ses premières séquences dans le regard de ses personnages et joue de la beauté de son cadre pour happer vers lui un public qui pourra dans un premier temps s'avérer satisfait. Disons que jusqu'à la moitié, Pasolini a très bien mené son affaire avant de petit à petit tomber dans les travers du cinéma d'auteur minimaliste. De passionnant il passe au statut de profondément ennuyeux, la faute à des scènes trop convenues et des dialogues mal rédigés. L'interprétation (à part Citti excellent comme d'habitude) ne relevant pas non plus d'un niveau extraordinaire, on a alors du mal à se sentir porté par une odyssée théâtrale devenant par moments "opérette". Le fond n'est pas assez travaillé et les instants-clés peu réussis (les scènes d'amour ne sont pas dérangeantes). Au final, on ressort de "Edipo Re" frustré de ne pas avoir assisté au sacre artistique de son auteur.
Pasolini fait preuve de beaucoup d'inventivité dans cette très belle adaptation d'"Oedipe Roi"... De même, il fait participer le spectateur puisqu'il ne livre à celui-ci pas toutes les clés de compréhension de certaines scènes... Remarquable...
Ce film m'a scandalisée en fait ! Je n'ai jamais vu de ma vie, si courte soit-elle, un film pareil ! L'acteur ne donne aucune émotion, il crie sans arrêt, et on ne sait pas pourquoi ! On ne comprend pas pourquoi on passe d'une époque à une autre, ni pourquoi il est traumatisé de savoir qu'il va tuer son père et épouser sa mère... L'acteur ne fait passer aucune émotion. Et puis ces looongs moments de silence où il se mord le poing pour je ne sais quelle raison... A la fin du film j'étais vraiment soulagée et scandalisée. 2 heures de ma vie gâchées... Mais après il peut y avoir quelques subtilités ou quelques feintes du grand cinéma italien, alors à ce moment-là je ne les ai pas vu.
Des années 20 à l'Antiquité, de l'Antiquité aux années 60, l'évocation de la vie d'Oedipe Roi par Pier Paolo Pasolini. Mise en scène excellente, images marquantes, scénario très bien écrit, dialogues passionants,... font de ce film un chef d'oeuvre en puissance à l'aspect mystique et autobiographique (Pasolini avoue s'être inspiré de sa propre relation avec sa mère pour raconter celle d'Oedipe et de la sienne) troublant.