Ce film, quelque soit son titre (je l’ai vu sous celui d’Anthropophage Holocaust) reste tout de même du très gros bis qui tache, et même si l’ensemble se laisser regarder, il ne faut vraiment être regardant sur rien.
D’abord les acteurs sont loin d’être mémorables. Aucun d’entre eux ne parvient à retenir outre mesure l’attention, sauf peut-être, curieusement, le prof dans la première partie, qui m’a mémorablement marqué, en faisant pourtant pas grand-chose. Alexandra Delli Colli se dessape, certes, mais cela ne fait pas d’elle une actrice de grande qualité. Dakar dans le rôle de Molotto ne s’en tire pas trop mal, mais là encore il s’agit d’un personnage secondaire qui ne parvient pas à rattraper un héros principal bien fade (Ian McCulloch) et un méchant de service premier prix en la personne de Donald O’Brien. En clair rien de bien fameux.
Le scénario est lénifiant. Le début est particulièrement improbable et débile. Non mais franchement, parce qu’il y a des vols de morceaux de cadavres dans une morgue, une poignée d’individus improbables décident de partir en expédition au milieu de la jungle des Moluques ? C’est juste incroyable, et en plus la manière dont ils parviennent à leur conclusion est hilarante. La suite n’est guère mieux, ajoutant des espèces de pseudo-zombis sans intérêt, proposant une histoire de cannibales à des années lumières de la force de Cannibal Holocaust (voir de Cannibal Ferox), et piochant énormément vers l’Enfer des Zombis de Fulci (plus que perceptible sur la fin). Reste un rythme correct et une durée courte qui évite l’ennui (bien aidé cependant par un coté franchement nanar qui le rend assez amusant).
Visuellement c’est du bis italien de dernière zone, au même niveau qu’un Bruno Mattei de derrière les fagots. La mise en scène est plus que ric-rac. Le réalisateur n’arrive jamais à créer d’ambiance, il sabote la plupart de ses scènes de tension en les rendant plus comiques qu’autre chose (les morts en général sont bien ratées) et dans l’ensemble c’est tout de même très fade. La photographie et les décors sont du même acabit, avec un film qui sent le petit budget, et malheureusement n’a pas du tout l’exotisme de ses rivaux dans le registre cannibale. La forêt dans la deuxième partie n’a rien de l’enfer vert de Cannibal Holocaust ou Ferox, pour reprendre ces deux exemples. A cela s’ajoute des maquillages bien foireux, des effets horrifiques souvent risibles, bien que le faux sang est belle allure (mais bon le reste ne suivant pas, dur de prendre les scènes au sérieux), et quelques passages qui feront en effet sourire (le mannequin qui perd son bras est tout de même assez exceptionnel). La bande son est elle aussi assez faible, voir même assez pénible à écouter parfois (en la matière l’introduction donne une mauvaise impression).
Je conclurai donc sur ce film en disant qu’il s’agit d’un bien faible métrage, qui reste tout de même bien médiocre. Certes il amuse mais malgré lui, et quoiqu’on en dise il n’offre ni de bons jeux d’acteurs, ni une histoire structurée (et en plus elle est pompée de ci de là), ni un aspect visuel et technique en mesure de rattraper ces défauts. En dehors du fait qu’il n’est pas trop indigeste, je ne vois pas trop qu’elles sont les qualités que l’on peut trouver à Anthropophage Holocaust, qui ressemble beaucoup à une série Z estampillée Mattei. 1.