Phantasm est le point de départ d’une saga horrifique longue et c’est un des classiques de l’horreur des années 70. Ayant remporté un franc succès à sa sortie. Un succès mérité à mon sens, même si avec 300000 dollars il y a forcément des imperfections.
Le casting est correct malgré la présence de quasi inconnus, surtout à l’époque. La bonne surprise tient dans la présence de Michael Baldwin, jeune acteur, héros du métrage, qui se débrouille très honorablement, et arrive réellement à nous convaincre de ses tourments. A mon sens il est au-dessus de ses deux acolytes plus âgés, et notamment Reggie Bannister, qui s’imposera avec cette saga, et qui laisse une impression assez mitigée néanmoins. Face au trio de héros, la présence d’Angus Scrimm reste mémorable. Ses apparitions sont soignées, et bien qu’il n’ait presque rien à dire, il est suffisamment charismatique et suffisamment mis en valeur pour retenir l’attention. Ce film a soigné son méchant c’est certain, et c’est une réussite.
Le scénario réserve de bonnes idées. Le film est indéniablement imaginatif, et cela est hautement louable, surtout quand on n’a pas de budget. Après, il est vrai que l’absence de réelles explications donnera une impression de creux parfois, et ne satisfera pas vraiment tous les spectateurs, même si les épisodes suivants permettent d’approfondir les non-dits de ce premier métrage. Phantasm ressemble plus à un grand huit, avec des monstres, de l’action, un rythme emballant, mais il faut avouer que le fond aurait pu être davantage creusé.
Visuellement un manque de budget certes, qui ne permet pas des folies, mais une belle maitrise malgré tout. Le réalisateur se débrouille bien, notamment pour ménager les apparitions de ses créatures, et surtout du Tall Man. Coscarelli fait un travail de réalisation très convaincant, qui parvient à faire oublier parfois le budget ric-rac (notamment dans quelques scènes d’action pas mal fichues du tout et dans l’autre monde). Après l’ambiance est assez soignée elle aussi, avec les décors très bien choisis du funérarium, et une bande son surtout aux petits oignons. Une des bandes mémorables du cinéma d’horreur.
Clairement Phantasm, premier du nom pose les jalons d’une saga prometteuse et d’une nouvelle mythologie très intéressante a priori, mais dont on ne fait, dans ce premier volet, qu’entrevoir le potentiel. Cela paraitra frustrant, mais à la limite compte tenu du tout petit budget il valait peut-être mieux jouer la carte du divertissement pur et dur, quitte à offrir un métrage plus creusé et plus « cérébral » a posteriori. 4.