Avis sur Le hérisson dans le brouillard

Ce court-métrage d'animation d'une dizaine de minutes, souvent considéré comme le meilleur film d'animation jamais réalisé, est tout à la fois féérie champêtre, évocation onirique du mystère, révolution cinématographique, poésie lugubre de la peur et de l'inconnu et conte sur l'exploration de soi. Un hérisson part pour aller compter les étoiles avec un ourson. En chemin, il doit passer par une cuvette naturelle remplie de brouillard. Fasciné, intrigué et effrayé en même temps, le hérisson pénètre cette zone où la vue n'est plus aussi fiable et où tout est perçu différemment. Norstein, qui n'a rien offert au grand public ces 30 dernières années (!) atteint encore un niveau supérieur à ses deux précédents contes. Avec son animation à base de papier découpé, il parvient à intégrer les éléments de la nature comme l'eau ou le brouillard avec une aisance déconcertante. La poésie qui se dégage du film est indescriptible au sens propre. Que ressent-on lorsqu'au pied d'un arbre qu'on ne distinguait pas précédemment, on admire toute sa grandeur dans une contre-plongée à faire pâlir le bon Orson Welles? Les mouvements de caméra sont exemplaires, très complexes mais entièrement dédicacés à l'harmonie générale des graphismes, de la bande-son, du doublage admirable, et du conte en lui-même. A la fin, le hérisson est encore habité par cet univers plein de mystères qu'il vient de découvrir, véritable redécouverte du monde qui le plonge dans une profonde réflexion. Depuis que je l'ai vu pour la première fois, je résiste difficilement à le revoir encore et encore. Peut-être que c'est cela, la Beauté. Vraiment fantastique dans tous les sens du terme, et pourtant pas si connu que cela.

Si le cinéma russe était un collier, "Le Hérisson dans le brouillard" serait certainement sa plus belle perle animée. Réalisé par le maître du genre Iouri Norstein en 1975, ce court film surprend encore de nos jours de par sa beauté et sa virtuosité technique. Au point que tous nos sens cinématographiques en deviennent scellés et proprement émerveillés par l'histoire de ce hérisson compteur d'étoiles qui perdu dans le brouillard, se met à s'étonner des choses pacifiques ou terrifiantes qui l'entourent. La simplicité de ce conte n'a d'égal nous le disions que sa grande maîtrise visuelle, exécutée au moyen d'une animation superbe. Sans omettre sa profonde spiritualité qui en ferait presque oublier sa courte durée. Dix minutes d'intense poésie.

Il y a indéniablement une poésie qui se dégage de ce dessin-animé. A la fois effrayant et mystérieux, le parcours de ce hérisson s'offre un style bien singulier. On se surprend à ressentir quelque chose de différent que sur les nombreuses et similaires animations déjà connues. Une expérience animée troublante et carrément unique. Youri Norstein prend de l'ampleur et rentre dans la catégorie des génies avec ce film d'animation. Captivant !

On est habitué depuis toujours en Occident à ce qu’un film d’animation 2D classique soit un Disney. Sauf qu’il existe une infinité de styles et la plupart sont encore à inventer.

Le Hérisson dans le Brouillard est un très charmant court métrage d'animation, une belle alternative aux dessins animés Disney.
L'animation a beaucoup de charme. L'aspect presque en noir et blanc donne une vrai atmosphère. Le personnage du hérisson est très sympathique.
Un très joli court métrage.

Si l'œuvre achevée de Youri Norstein fait moins de 80 minutes, son importance est inversement proportionnelle à sa durée. Et Le hérisson dans le brouillard, datant de 1975, est un petit bijou de poésie et de sensibilité.

Un petit hérisson, manifestement un peu rêveur et comme perdu dans l'immensité du monde, va rejoindre son ami l'ourson à la nuit tombée. Tranquillement installés contre un tronc d'arbre, tous deux ont l'habitude de contempler les étoiles blottis près du samovar (on est en Russie, ne l'oublions pas...) Notre petit hérisson au museau vaguement dépressif chemine donc en serrant précieusement un petit baluchon blanc contenant un pot de confiture de framboise. Tout en trottinant vers son rendez-vous, il anticipe la conversation qu'il aura avec son ami: «Il me dira..., je lui répondrai... et alors il ajoutera...», se réjouissant par avance de ces retrouvailles et de cette intimité protectrice. Je crois que cette scène est l'une des plus touchantes que j'ai vues depuis longtemps; cette évocation simple et authentique du lien et de la joie intellectuelle qu'il procure m'a fait penser avec gratitude aux gens que j'aime ou que j'ai aimés. (L'apparition subite du passé composé provoquant toujours chez moi un petit pincement au cœur, mais revenons à notre petit hérisson...) Sur son chemin, il tombe sur une épaisse nappe de brouillard qui l'absorbe et modifie totalement la perception de son environnement. Il aperçoit un beau cheval blanc, presque spectral, magnifique dans le lointain, mais qui semble bien seul. Assez vite, le coton blanc se fait menaçant, peuplé d'étranges créatures comme la chouette et la chauve-souris, mais le hérisson peut compter sur l'aide d'un chien et d'un être aquatique mystérieux, qui peut être une carpe, qui lui permettent de récupérer son précieux baluchon égaré et de retrouver sa route. Le petit hérisson rejoint son ami l'ourson et goûte son bavardage mêlé d'inquiétude encore vive et de soulagement. Revenu à son espace familier, notre héros a une pensée pour le cheval blanc: est-il toujours aussi seul ?

Dans le monde envoûtant recréé par Youri Norstein, compassion et solidarité ne sont pas de vains concepts et sont portés par des images d'une très grande beauté.
Le réalisateur a principalement travaillé avec une toute petite équipe: sa femme l'artiste Franceska Yarbousova, son cameraman Alexandre Joukovski et le compositeur M. Meyérovitch.
L'utilisation conjointe de nombreuses techniques d'animation rend leur travail vraiment unique et mondialement reconnu. A voir absolument.