Téléfilm à la gloire du célèbre Dr, le scénario suit au possible la réalité. Le Dr Jekyll analysant l'esprit humain, essaie sur lui des drogues faisant ressortir le côté négatif de l'être. Il va développer en lui un alter égo négatif et meurtrier qui prendra petit à petit le dessus sur sa vraie personnalité. Ici pas de monstre la nuit, juste un homme qui sombre dans la folie meurtrière aux instincts primitifs. Dans ce téléfilm, tout est véridique et aurait pu arriver: c'est le parti pris! Donc pas de sensationnel, pas d'effets spéciaux, rien que du terre à terre! John Hannah est tout à fait crédible même s'il ne sera pas inoubliable dans ce rôle. Un téléfilm à voir pour ceux qui aiment bien les grandes légendes du cinéma fantastique.
Au visiteur : vous vous trompez de version. Celle-ci est de 2002. Mon avis sur cette version : très originale, cette version de l'histoire est assez fidèle au récit de Stevenson tout en étant traitée d'une façon particulière : l'histoire est ici vue depuis le personnage principal. Le spectateur se met donc dans la peau du personnage. Cela implique un développement tout particulier des pensées intérieures du personnage, la voix off est donc très présente, ce qui peut rebuter certains spectateurs, mais cela a l'intérêt de détailler infiniment plus les états d'âme, les questionnements et les troubles du personnage, tout comme dans le récit écrit de Stevenson. J'aime aussi cette version pour sa restitution très détaillée de la vie à Londres à la fin du XIX° siècle, avec des images magnifiques, un éclairage qui alterne des effets d'ombres et de lumières, de contre-jours, de brumes vaporeuses à la lumière des réverbères, de couleurs inquiétantes par leur nature même. La musique, assez discrète contrairement à bien d'autres versions, est très belle, et accompagne à merveille les scènes, dans les atmosphères douces et feutrées tout comme dans les moments intenses angoissants. Bien que la voix off représentant les pensées du personnage soient très présents, les dialogues avec les autres personnages du film sont très travaillés, rien n'est inutile, chaque phrase a son importance, soit pour préparer le spectateur à des scènes ultérieures, soit pour décrire les terribles inquiétudes des uns et des autres et les troubles du personnage central. A mes yeux cette version, faite à l'origine pour la télévision et non pour le cinéma, est une des versions les plus réussies de la légende de Stevenson. C'est pour moi à ce jour la meilleure version en couleur. Et ma version préférée en noir et blanc (et ma préférée tout court) est celle de Victor Fleming en 1941 avec Spencer Tracy, Ingrid Bergman et Lana Turner.