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ygor parizel
241 abonnés
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2,5
Publiée le 10 septembre 2012
Décevant, ce second volet de la trilogie est moins bien que Le Décaméron. Plus lisse et moins vicieux, certaines scènes (et même sketchs) n'évitent pas le ridicule des situations grotesques et vulgaires. Moins drôle (même si le premier ne l'était pas énormément non plus), les mêmes thèmes sont exploités mais sans apporté quelque chose de neuf. Heureusement la réalisation elle est pas mal.
Les contes de Canterbury est un film mineur de Pasolini, et le moins bon de la trilogie de la vie. Cependant, la poésie de l'ensemble, associée à cette irrévérencieuse envie de s'amuser, reste plaisante et curieuse.
"J'ai raconté ces contes pour la joie de raconter". Avec ces mots, Pasolini nous communique le plaisir qu'il a pris à mettre en scène ces histoires provocantes et amusantes. Cet oeuvre décrit le plaisir sexuel comme le plus efficace des mouvements perturbateurs.
"Avec l'humour, on peut dire beaucoup de choses" nous prévient un personnage au début des "Contes de Canterbury", second volet de la trilogie de la vie que réalisa au cours des 70's le martyr Pier Paolo Pasolini. Touche-à-tout de génie, le poète de formation avait ici troqué sa plume pour une caméra... ou plutôt l'avait dissimulée derrière ce formidable artifice qu'est le cinéma. Engagé politiquement, il laisse entrevoir dans ce long-métrage un portrait de nos sociétés actuelles telles qu'il les conçoit. En fait, tout est lié : notre homme rédige des vers cinématographiques constitués de multiples citations littéraires et mythologiques tous représentatifs de métaphores (c'est visiblement sa figure de style favorite !) plus ou moins explicites, chacune traitant néanmoins de thèmes tenant à coeur au cinéaste. De cette façon, on pourra assister à une critique de l'hypocrisie religieuse et du côté réactionnaire que peuvent prendre des pratiques radicales à la limite de l'intégrisme. L'homophobie (n'oublions pas que P.P.P. était gay) ainsi que les discriminations en général sont également les objets d'étude de notre homme. Tout cela sans oublier bien sûr la place de la femme dans notre monde ainsi que le caractère que peuvent prendre nos désirs et fantasmes dans nos existences respectives. Ainsi, une quantité assez édifiante d'idées défilent tout le long d'un film somme toute assez inventif. Cependant, elles s'enchaînent de la même manière que les contes, c'est-à-dire avec une fluidité certaine mais surtout inégalement : on pourra apprécier à leur juste valeur des passages absolument fantastiques tandis que nous attendons parfois patiemment de passer au chapitre suivant. "Les Contes de Canterbury" ont au final une fâcheuse tendance à traîner en longueur même si le final est complètement jubilatoire. Provocateur, subversif, ce film n'a pas perdu de son intérêt : à voir et revoir pour y déceler tous les détails après avoir sélectionné et trié les scènes. Original.
Comme le reste de la trilogie de la vie, Les Contes de Canterbury a beaucoup vieilli, de son image granuleuse à ses doublages peu naturels. Même la réalisation de Pasolini semble plus hésitante que d'habitude ici. La caméra est tremblante et les scènes mémorables sont plus rares qu'à l'accoutumée. Reste tout de même le geste, cet attachement à raviver un esprit étranger au nôtre, celui de Chaucer et du Moyen-âge. Cela donne donc lieu à un mélange des genres permanents où toute notion de bon goût est abolie ; à un film impur par définition, entre comique scatologique, gags chaplinesques et thématiques beaucoup plus sombres (le traitement des homosexuels notamment). Si le propos du film et son originalité ont été un peu dilués par le temps, et si ses défauts sont criants, Les Contes de Canterbury n'est pas devenu complètement anodin pour autant et mérite toujours d'être regardé.
Adaptés de Chaucer, ces contes érotiques sont absolument magnifiques, à cent mille lieues de ce que Pasolini avait fait avant ("Le Décaméron" non compris, puisque ces "Contes de Canterbury" sont la deuxième volet de la 'trilogie de la vie') et, surtout, loin de l'anti-érotisme mortifère de "Salo". Chef d'oeuvre, comme "Le Décaméron"...et "Salo".
Cette adaptation des contes de Canterbury sauce érotique était des plus poilantes ! Difficile de parler de chef d'oeuvre, mais ces histoires emplies parfois d'une morale, et des fois non (juste un biais pour une critique drolatique de l'Eglise), sont véritablement plaisantes.
J'ai dû rater la profondeur du propos car il était caché derrière trop de grivoiseries. Très déçu car c'était mon premier Pasolini. Enfin depuis j'ai vu Théorème et même si je n'ai pas totalement adhéré (loin de là en fait) j'ai compris que Pasolini était un vrai grand réalisateur. Avec Les Contes..., je trouve qu'on en est loin. Reste la scène où les diables "chient" (c'est le mot) des curés.