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Estonius
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0,5
Publiée le 17 février 2015
Une suite d'insupportables et inintéressants et ennuyeux bavardages. Les acteurs sont agaçants et Cary Grant cabotine. Même Jane Mansfield n'arrive pas à réveiller notre intérêt. Poubelle.
Un film avec Cary Grant et de Stanley Donen, ça ne se refuse pas. Et quand le film dans ses premières minutes donne l'impression qu'il va être une comédie grinçante sur l'armée américaine, on se dit qu'on va se régaler. Il faut ajouter à cela une pétillante Jayne Mansfield ainsi qu'un très élégante Suzy Parker, et là on se redit qu'on va se régaler... mais en fait non... Il va s'avérer en fait que l'intrigue est très décousue, et qu'au lieu d'assumer un côté grinçant qui aurait pu devenir très réjouissant l'ensemble s'essaye à des touches de drame qui tombent totalement à plat. La mise en scène de Stanley Donen quant à elle se montre peu inspirée, pour ne pas dire paresseuse en s'engluant souvent dans le théâtre filmé. Au final, malgré un début engageant et aussi malgré quelques petites scènes romantiques touchantes entre le personnage joué par Cary Grant et celui joué par Suzy Parker, *Embrasse-la pour moi* est certainement une des œuvres les plus faibles aussi bien dans la carrière de Cary Grant que dans celle de Stanley Donen.
Un film de propagande déguisé en fausse comédie, le sort des soldats dans la guerre du pacifique, l’effort de guerre est ici montré sous plusieurs angles, on ne nous épargne rien, les femmes qui tombent dans les bras des marins sans sourciller, les soldats qui essaient d’oublier le temps d’une permission, grâce à l’alcool, la police militaire qui fait son devoir non sans nonchalance, les profiteurs de guerre qui ne pensent qu’à leur profit et qui se fiche des hommes sur le terrain tant que leur usine fonctionne et les hommes revenus du front, blessé, meurtris à jamais. Tout cela sous un vernis plus ou moins brillant. La pulpeuse pin up, Jayne Mansfield tient son rôle à merveille et amène sa bonne humeur tout au long de cette virée. Reste notre noble et séduisant Cary Grant, insouciant et outragé à ces heures, il cabotine à merveille, quoi qu’on en pense, un film avec lui n’est jamais mauvais.
Ce n'est pas le Stanley Donen de la grande époque, mais sous ses airs de comédie légère et anodine, « Embrasse-là pour moi » livre une réflexion très pertinente sur l'épuisement physique et surtout moral des soldats dans les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale. C'est parfois un peu décousu et même assez inégal, mais les ruptures de ton, parfois vraiment inattendues, donnent au film de la personnalité et même une certaine émotion, le passage de la comédie au drame n'étant pourtant jamais chose aisée. Enfin, si Cary Grant est évidemment très à l'aise dans son rôle de séducteur néanmoins fragile, il est presque éclipsé ici par Jayne Mansfield, irrésistible en ingénue très, très sexy, et surtout la très belle et talentueuse Suzy Parker, démontrant ici que sa carrière hollywoodienne aurait sans doute pu être tout autre. Un peu plus de rigueur et de continuité dans l'intrigue n'aurait sans doute pas été de trop, mais en y regardant de plus près, cette œuvre mineure dans la filmographie de son auteur n'en est pas moins salutaire et sensible : plutôt appréciable.